Aigéai

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Localisation de Aigéai/Vergina en Grèce
Localisation de Aigéai/Vergina en Grèce

Aigéai est la première capitale du royaume de Macédoine, avant d'être supplantée par Pella. Le site archéologique en a été retrouvé près de la petite ville de Vergina par l'archéologue M. Andronicos en 1977. Il est classé au patrimoine mondial par l'Unesco. Le site recèle des tombes princières sous tumulus, dont le plus grand, le tumulus dit "de la Grande Toumba", mesurant une centaine de mètres, est le plus riche. On y trouve 4 tombes dont la tombe "de Philippe II", la tombe "de Perséphone" et la tombe "du Prince".

Sommaire

[modifier] La tombe dite "de Philippe II"

C'est une tombe qui possède deux chambres : un vestibule, et la chambre funéraire proprement dite. Elle est couverte d'une voûte en berceau et présente une façade uniquement décorative et sans lien structurel avec le reste du bâtiment.

Dans le vestibule, on a trouvé un larnax (coffre en or) abritant les restes d'une femme. Dans la chambre principale, un autre larnax recèlait les restes d'un homme, dont le crâne présente une blessure similaire à celle que Philippe II reçut à l'arcade en -354. Des nombreux bijoux et objets précieux ont été découverts : outre les larnax en or ornés de l'étoile macédonienne à 12 branches, des armes (cuirasse, bouclier, cnémides, gorytos), une œnochoé en or, une couronne de feuilles de chêne en or, une couronne de myrte dorée, un diadème et des figurines en ivoire sculptées.

Sur la façade, à la place du fronton, se déploie une frise de 1.1m de haut à fond blanc (leukomenos pinax), caractéristique de l'art funéraire. Elle représente une scène de chasse royale, dont le thème est récurrent dans toute l'Antiquité (Ninive) : dix chasseurs, dont trois à cheval, s'attaquent à quatre animaux (un lion, un sanglier, un ours, un cerf). On identifie le premier cavalier comme Philippe II et le deuxième comme son fils Alexandre, pour qui c'est une manière de revendiquer ses prétentions au trône. La composition paratactique de la scène alterne des obliques, tantôt convergentes, tantôt divergentes, et des verticales, en ayant pour effet d'élargir la scène, tout en concentrant le regard sur la scène centrale de la chasse au lion, gibier royal par excellence. La décoration de cette tombe, datée de -336, serait une œuvre de jeunesse de Philoxénos d'Érétrie.

[modifier] La tombe dite "de Perséphone"

C'est une tombe à ciste mesurant 3.5m * 3m * 2m. Elle doit son nom à la fresque de l'Enlèvement de Perséphone par Hadès qui orne un des grands côtés. Elle relève d'un style tout à fait différent, de par la rapidité de la touche et la variété des effets picturaux, c'est pourquoi on l'attribue à la période de la maturité de Philoxénos d'Érétrie. Mais Pline l'attribuerait plutôt à Nicomaque (maître de Philoxène d'Erétrie).

[modifier] La tombe dite "du Prince"

On y a trouvé les restes d'un jeune homme dans une hydrie funéraire en argent agrémentée d'une couronne, ainsi que de la vaisselle d'argent nombreuse et variée.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • (en) M. Andronicos, Vergina, the Royal tombs, Athènes, 1984.
  • R. Ginouvès e. a., La Macédoine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
  • F. Papazoglou, Les villes de Macédoine romaine, BCH Suppl. 16, 1988.