Affaire Vincendon et Henry

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Deux jeunes étudiants alpinistes, Jean Vincendon, 24 ans, parisien et François Henry, 22 ans, de Bruxelles, partent le 22 décembre 1956 pour gravir le Mont-Blanc par l'éperon de la Brenva. Leur expédition tourne au drame. Ils se perdent dans de mauvaises conditions météorologiques à près de 4000m d'altitude et succombent après 10 jours au froid et à l'épuisement : les tentatives de sauvetage échouent les unes après les autres alors que leur triste épopée est suivie à la jumelle depuis la vallée...

[modifier] Chronologie des événements

Samedi 22 Décembre 1956 à 8h

départ des 2 Alpinistes pour leur ascension qui doit durer normalement 2 jours, voire 3. Ils prennent le téléphérique de l'aiguille du midi et continuent l'ascension à pied jusqu'au refuge Torino où ils passent la nuit.

Dimanche 23 Décembre

ils se dirigent vers la Fourche et passent la nuit dans le refuge du même nom avec l'intention de tenter la Brenva le lendemain matin.

Lundi 24 Décembre

par souci des conditions météo, ils redescendent vers Chamonix sans avoir gravi la Brenva et croisent la cordée italienne composée de Walter Bonatti et Silvano Gheser qui montaient vers la Fourche. La rencontre avec le celèbre alpiniste italien leur redonne le courage de monter et les 4 hommes passent la nuit de Noël dans le refuge de la Fourche.

Mardi 25 Décembre

les 2 cordées reprennent l'ascension mais sont surprises par le mauvais temps. Elles passent la nuit dans un bivouac de fortune.

Mercredi 26 Décembre

les conditions sont toujours mauvaises et les 4 hommes estiment qu'il est plus prudent d'arriver au sommet pour rejoindre le refuge Vallot que de redescendre. Les 2 cordées doivent se séparer. Les italiens arriveront au refuge Vallot mais pas les 2 français.

Dans la vallée, au bout de 5 jours sans nouvelles, l'alerte est donnée. Les secours ne peuvent pas intervenir vu les conditions.

Jeudi 27 décembre

un hélicoptère Sikorsky S-55 décolle pour une reconnaissance mais ne repère pas les jeunes gens.

Vendredi 28 Décembre

les 2 alpinistes sont repérés par un hélicoptère duquel on largue des vivres et des couvertures.

Samedi 29 Décembre

un nouveau plan de sauvetage est mis en place, il nécessite 7 heures de beau temps. On survole les 2 naufragés.

Dimanche 30 Décembre

Les conditions météorologiques ne permettent pas d'aide aérienne. Une caravane pédestre s'organise.

Lundi 31 Décembre

la cordée de secours à pied, sous la conduite du célèbre Chamoniard Lionel Terray, prend la direction des Grands Mulets.

Une opération aérienne visant à déposer des secouristes au sommet du Dôme est lancée.

Une autre doit se poser plus près des 2 alpinistes, mais le Sikorsky s'écrase dans la neige : les 4 occupants (2 pilotes & 2 alpinistes) sont indemnes : ils placent Henry et Vincendon à l'abri dans la carcasse de l'appareil. La cordée Chappaz-Minster venue du sommet les rejoint. Les sauveteurs décident alors de remonter les pilotes au refuge Vallot et de redescendre ensuite chercher Vincendon et Henry.

Mardi 1er Janvier 1957

la cordée de Terray redescend par sécurité. A l'observatoire Vallot, les secouristes s'occupent des pilotes extrêmement fatigués.

Mercredi 2 Janvier

le temps est mauvais. les opérations sont arrêtées.

Jeudi 3 Janvier

2 hélicoptères de type Alouette se posent à proximité de l'observatoire Vallot, évacuant les secouristes et pilotes. Le survol de la carcasse du Sikorsky ne donne aucun signe de vie de Vincendon et Henry. L'opération de secours est terminée.

Les corps des naufragés ont été ramenés le 20 mars 1957.

[modifier] L'Affaire Vincendon et Henry dans les œuvres de fiction

  • L'Affaire Henry et Vincendon est le titre d'une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Pierre Guillois. Cette pièce n'est jouée que dans un lieu très froid. Le public est assis au sol et doit amener ses propres vêtements chauds. Le nom de la manifestation est Opération Duvets, Moufles, Bonnets.

[modifier] Notes et Références

  1. Yves Ballu, Naufrage au mont Blanc, Glénat, 1997
  2. Walter Bonatti, Montagnes d'une vie, éditions Guérin, 2001