Affaire Markovic

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L'Affaire Markovic est une affaire politique greffée sur un fait divers. Le 1er octobre 1968, dans le village d’Élancourt (Yvelines), le corps décomposé de Stevan Markovic, ancien garde du corps d’Alain Delon, est retrouvé dans une décharge. La correspondance privée de Markovic semble impliquer Alain et Nathalie Delon et un truand corse, membre du Service d'action civique, François Marcantoni.

L’instruction se dirige vers Alain Delon et François Marcantoni. Puis un événement fait tout basculer : une lettre anonyme publiée dans Le Figaro implique des hauts fonctionnaires et d’anciens membres du gouvernement dans des soirées douteuses organisées par Marcantoni. On apprend qu’un Yougoslave nommé Akov, a des révélations à faire.

On est désormais loin du simple fait divers, et l’affaire devient politique. Le « Tout-Paris » ne parle plus que de l’Affaire Markovic et les rumeurs s’amplifient, on parle même de photos d’un genre particulier sur lesquelles, selon une rumeur, apparaîtrait Claude Pompidou, l’épouse de Georges Pompidou alors ancien premier ministre.

Georges Pompidou fut persuadé de l'implication de Louis Vallon, un de ses ennemis les plus tenaces et de René Capitant, un de ses ennemis les plus anciens, connu au cabinet du général de Gaulle en 1944-1945 en plus de quelques comparses. Ceux-ci se servirent du SDECE (l'ancêtre de la DGSE) dans le cadre d'un complot le visant, en particulier son fameux service 6. Le but était évident : briser les ambitions présidentielles de Georges Pompidou.

La presse de l'époque ne s'y trompa pas. Pierre Viansson-Ponté écrivit dans Le Monde à ce moment : « L'ennemi est là, tout près, tapi dans l'ombre... ». Il signifiait par là que les comploteurs bénéficiaient du soutien implicite de cercles proches du pouvoir. Cette affaire provoqua une rupture entre de Gaulle et Pompidou. Celui-ci se considéra alors délié de toute obédience vis-à-vis de son mentor. Le soutien de l'opinion, qui voyait en Pompidou un successeur du Général, l'absence de faits probants, ainsi que le référendum du 27 avril 1969, firent avorter la conjuration.

Devenu Président de la République, Georges Pompidou nommera Alexandre de Marenches à la tête du SDECE afin de le réformer profondément. Assisté de Michel Roussin, son directeur de cabinet, Alexandre de Marenches en expulsera les « barbouzes » et quelques éléments turbulents, comme Jean-Charles Marchiani.

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