Abraham Léon

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Abraham Léon

Abraham Wejnstock à Varsovie en 1918, Abraham Léon émigre rapidement vers la Belgique. D'abord militant de l'organisation sioniste de gauche Hachomer Hatzaïr, il devient le dirigeant de la branche belge de ce mouvement. Il rompt avec celle-ci en raison de son soutien aux procès de Moscou et devient trotskiste au début de la Seconde Guerre mondiale.

Avec Ernest Mandel, Abraham Léon est l'un des principaux cadres qui reconstruisent alors la section belge de la Quatrième Internationale, décimée par l'arrestation de son principal dirigeant Léon Lesoil. Il est ensuite l'un des principaux protagonistes de la remise en place du Secrétariat européen trotskiste. Abraham Léon est notamment le rédacteur des thèses intitulées Les tâches de la IVe Internationale en Europe.

C'est aussi à cette époque qu'il écrit La Question juive, qui analyse le peuple juif comme peuple-classe, exploité et persécuté notamment en raison de l'interdit opposé par les chrétiens au prêt à intérêt jusqu'au Concile de Trente, en 1431. Dans son ouvrage, écrit avant 1943, Abraham Léon compare le sionisme aux nationalismes européens (donc racistes), tout en montrant qu'il constitue la « dernière phase du capitalisme commençant à pourrir »[1]. Il considère donc le sionisme comme le résultat de l'évolution contemporaine du capitalisme, et un mouvement d'inspiration bourgeoise. Ses analyses prémonitoires sont très souvent citées par les opposants à la colonisation de la Palestine. La Question juive a ensuite été réédité à plusieurs reprises sous le titre Conception matérialiste de la question juive.

En juin 1944, Léon est arrêté par la feldgendarmerie à Charleroi. Tombé malade, il ne reviendra pas d'Auschwitz.

[modifier] Notes

  1. Tiré de Conception matérialiste de la question juive page 64, Chapitre Le sionisme : « Le sionisme est donc un mouvement très jeune; c'est le plus jeune des mouvements nationaux européens. Cela ne l'empêche pas de prétendre, bien plus que tous les autres nationalismes, qu'il tire sa substance d'un passé extrêmement lointain. Tandis que le sionisme est en fait le produit de la dernière phase du capitalisme, du capitalisme commençant à pourrir, il prétend tirer son origine d'un passé plus que bimillénaire. Alors que le sionisme est essentiellement une réaction contre la situation créée au judaïsme par la combinaison de la destruction du féodalisme et de la décadence du capitalisme, il affirme qu'il constitue une réaction contre l'état de choses existant depuis la chute de Jérusalem en l'an 70 de l'ère chrétienne. Sa naissance récente est naturellement la meilleure réplique à ces prétentions. En effet, comment croire que le remède, à un mal existant depuis deux mille ans, ait seulement pu être trouvé à la fin du XIX° siècle ? Mais comme tous les nationalismes, et bien plus intensément encore, le sionisme considère le passé historique à la lumière du présent. C'est ainsi d'ailleurs qu'il déforme l'image du présent. Tout comme on présente aux enfants français la France comme existant depuis la Gaule de Vercingétorix; tout comme on présente aux enfants de Provence les victoires que les rois de l'Ile-de-France ont remportées contre leurs ancêtres, comme leurs propres succès, ainsi le sionisme essaie de créer le mythe d'un judaïsme éternel, éternellement en butte aux mêmes persécutions ».

[modifier] Bibliographie


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