Aït Djennad

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Les Aït Djennad sont une grande tribu kabyle qui occupe la partie septentrionale de la Kabylie dont une bonne partie de la chaîne maritime de la grande Kabylie, région située précisément entre l'antique Bida Municipia (Djemâa-Saharidj) et Rus-Upicir (Thaqsebeth g Iflissen n Lebher).

Le territoire des Aït Djennad est délimité au Nord par la tribu des Iflissen lebhar, à l'Ouest par celle des Aït Ouaguenoun, par les Aït Ghobri à l'Est et enfin par la vallée du Sebaou au sud, frontière naturelle qui sépare les Aït Djennad des Aït Fraoussen.

Même si l'on ne connaît pas la date exacte de la formation de cette tribu, la plupart des historiens la situent entre dix à douze siècles après la chute de la domination Romaine.

On supposent que Djennad, l'ancêtre à qui la tribu doit son Nom, soit venu de l'Ouest. Plusieurs historiens lui accordent l'origine de la ville de Tedelles (Dellys). Apparemment au IVe siècle de l'Hégire (XIe siècle après JC), la prospérité des Djennad jouissait en Kabylie d'une certaine réputation. Cela veut dire que Djennad était déjà connu et même reconnu en tant que chef puisqu'il a transmis son Nom à la famille, puis à la cité et de la cité à la tribu. La famille Djennad ne s'est donc pas fixé tout de suite dans la région que l'on connais aujourd'hui comme étant la leur. En effet, on lui suppose d'être passé par Mers-Eddadjadj, puis sur la montagne à l'Est de l'embouchure de l'Isser et enfin au delà du Sebaou: d'abord à Dellys et ensuite au pied de Tamgout où la géographie a permis d'assurer plus de sécurité.

On peut facilement concevoir l'immigration de certaines familles berbères, jeunes et fragiles, qui ont pu trouver refuge au sein des hauts plateaux du Djurdjura. En effet, à cette époque la berbérie était déchirée par les guerres. Totalement absent des batailles de l'époque la jeune tribu a prospéré durant plusieurs siècles pour revenir au XVe siècle après JC plus forte que jamais et jouer un important rôle politique au sein des nombreuses tribus de grande Kabylie.

En effet, l'arrivée de Sidi Mansour chez les Aït Djennad a été un événement déterminant car c'est sous son impulsion que les Aït Djennad se sont rendu compte de leur nombre et de leur force. Rapidement organisés autour du Marabout, les Aït Djennad c'étaient soulevés contre l'oppression d'Amar Ou El Kadhi et les princes de Koukou, pour devenir une tribu libre. Conscient de la force des Aït Djennad, les tribus voisines des Aït Ouaguenoun et des Iflissen Lebhar, terriblement exposées aux attaques des Ottomans, devinrent les alliés privilégiés des Aït Djennad, à qui, ils demandèrent de l'aide.

Un peu plus tard les Aït Ghobri, Iazouzen, et les Aït Idjer rejoindront le collectif formé autour des Aït Djennad et de leur Marabout Sidi Mansour pour devenir l'une des armées les plus puissantes de kabylie. C'est ainsi que pendant plus d'un siècle, les tribus de la Kabylie maritime, sous le commandement des Aït Djennad, affronteront sans relâche les turcs qui ne réussiront jamais à asseoir leur domination sur les tribus qui entour le sommet de Tamgout.

La tradition montagnarde dite intégraliste fait de la Kabylie une région guerrière au sein de laquelle les ethnologues, comme Carette (1848) ou Lacoste-Dujardin (1997), qualifient les Aït Djennad de « très guerriers ».

Les principaux villages qui se trouvent aujourd'hui sur le territoire des Aït Djennad sont: