95e régiment d'infanterie de ligne

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95e Régiment d'Infanterie

insigne régimentaire du 95e R.I
Période 1734
Pays France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Devise Debout les morts
Inscriptions sur l'emblème Austerlitz 1805
ANVERS 1832
Sébastopol 1854-55
PUEBLA 1863
VERDUN 1916-1917
LES MONTS 1917
LA SERRE 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres Première Guerre mondiale
Décorations Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée puis une à l'ordre du corps d'armée.
il reçoit la Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918.

Le 95e Régiment d'Infanterie de ligne (95e R.I)est une unité de l'armée de terre française créé en 1734.

Sommaire

[modifier] Création et différentes dénominations

  • 1734 : Création (Régiment Suis au service de la France)
  • 1791 : 95e régiment d'infanterie
  • 1792 : Dissolution
  • 1794 : 95e demi-brigade de bataille, formé des bataillons suivant:
    • 1er bataillon, 48e Regiment d'Infanterie.
    • 2e bataillon, Volontaires de la Creuse.
    • 8e bataillon, Volontaires de la Haute-Saone.
  • 1798 : 95e demi-brigade d'Infanterie de Ligne (formé par les détachements des 22e, 29e, 51e, et 94e demi-brigades d'Infanterie de Ligne)
  • 1803 : 95e régiment d'infanterie de ligne
  • 1820 : 20e régiment d'infanterie légère
  • 1854 : 95e régiment d'infanterie de ligne
  • 1871 : 95e régiment d'infanterie
insigne de béret d'infanterie
insigne de béret d'infanterie

[modifier] Garnisons, campagnes et batailles

  • 1794 : Edenkoben and Kehl
  • 1795 : Heidelberg
  • 1800 : Kehl, Eckerswihr, Erbach, Delmensingen, Vieux-Brisach, and Reichenau
  • 2 décembre 1805 : Bataille d'Austerlitz: 95e RIL (1903 hommes) au sein du Ier corps d’armée, 2e division d’infanterie, 2e brigade, sous le commandement du général de brigade Werlé[1]
  • 1806 : Jena and Lubeck
  • 1807 : Friedland
  • 1808 : Durango and Espinosa
  • 1809 : Essling and Wagram
  • 1810 : Ximena and Cadiz
  • 1811 : Cadiz, Tarifa, and Albuhera
  • 1812 : Cadiz, Miranda, and Saint-Petri
  • 1813 : Dantzig and Dresde
  • 1813 : Vittoria, Col de Maya, and Col d'Aran
  • 1814 : Bayonne
  • 1815 : Ligny and Waterloo

[modifier] Chefs de corps

  • 1794 : Gudin (?) - Chef-de-Brigade
  • 1798 : Veinnet (Jean) - Chef-de-Brigade
  • 1799 : Grandjean (Balthazard) - Chef-de-Brigade
  • 1803 : Pechaux (Marc-Nicolas-Louis) - Colonel
  • 1810 : Ronzier (Pierre-Francois-Gabriel) - Colonel
  • 28.06.1814 - 08.1814 : Garnier (Jean-Baptiste) - Colonel
  • 1815, Cent-Jours: Garnier (Jean-Baptiste) - Colonel

...

  • 1914: Colonel Goybet
  • Henon - Colonel
  • Crochet - Colonel
  • Baes - Colonel
  • Michel - Colonel
  • février 1916 : de Bélenet - Colonel
  • mai 1940 : Grelot - Colonel

[modifier] Guerres de la Révolution et de l'Empire

[modifier] 1815 à 1848

[modifier] Second Empire

[modifier] 1870 à 1914

[modifier] Première Guerre mondiale

Affectations:

[modifier] 1914

[modifier] 1915

[modifier] 1916

  • 24 février 1916 (Soir): le 95e RI arrive à la cote 347. Il vient de faire 56 kilomètres en trente-six heures. Les reconnaissances envoyées en avant du village de Douaumont par le 95e RI ne rencontrent ni les ouvrages qui avaient été signalés par l'état-major, ni les troupes que le régiment devait relever. Il n'y a plus de troupes entre le 95e et l'ennemi : elles sont toutes en fuite ou prisonnières. Le colonel de Bélenet, qui commande le 95e RI, reçoit du général Balfourier, qui commande le 20e Corps, l'ordre de se porter à Douaumont. Il établit son 3e bataillon dans les éléments de tranchée qui existent en avant du village, son 1e bataillon au nord du village, aux cotes 378 et 347, son 2e bataillon en réserve entre Fleury et Thiaumont. L'autre régiment de la brigade, le 85e, occupe à gauche le secteur qui va de l'est de Louvemont à la cote 378. Il a lui-même la 51e division à sa gauche. A droite du 95e se trouve la brigade Chéré (2e et 4e bataillons de chasseurs, et le 418e régiment d'infanterie).
  • 25 février 1916: Dès le petit jour, le bombardement allemand sur le village de Douaumont et sur ses alentours. Les soldats du 95e régiment d'infanterie ont l'impression d'être seuls, abandonnés du reste de l'Armée, holocaustes choisis pour le salut de Verdun. Vers le milieu de l'après-midi, le bombardement cesse et l'attaque se produit. Des masses, jaillies du bois d'Haudremont, submergent le malheureux 1e bataillon mais se brisent contre nos mitrailleuses et nos feux de salve, à nous. Les Allemands s'aplatissent, se terrent. Et le bombardement reprend. Il est de courte durée, cette fois. La fumée qui couvrait le fort se dissipe et, de sentir cette force si près, cela rassure nos hommes. Ils sont tous à leurs postes, attentifs à l'assaut que ce calme présage. Soudain, un cri : « Les voilà ! » ...

J'ai dit que le 3e bataillon occupait les tranchées autour du village. Ces tranchées formaient un angle droit. Sur la plus grande branche, parallèle à la rue et face à la cote 347, les 9e, 10e et 11e compagnies. Sur la plus petite, face au fort, la 12e compagnie ou, plus exactement, un peloton de la 12e compagnie : la 4e section que je commande en qualité de lieutenant, la 3e section sous les ordres de l'adjudant Durassié. Avec nous, la section de mitrailleuses du 3e bataillon, sous les ordres du capitaine Delarue. Delarue et Durassié sont toujours vivants. Et vivants également une quinzaine d'hommes qui étaient avec nous ce jour-là...Perte du village de Douaumont qu'occupait le 3e bataillon du 95e RI.

  • 26 février 1916: Le 95e régiment d'infanterie devait être relevé au matin du 26 par le 110e, mais le colonel de Bélenet, « le géant d'Apremont », décida de retarder la relève. Jusqu’à la nuit, afin de ne pas compromettre la défense. Quand le régiment partit, dans la nuit du 26, il laissait derrière lui 800 hommes tués, mais il avait sauvé Verdun. [2]

[modifier] 1917

[modifier] 1918

[modifier] Entre-deux-guerres

  • Samedi 3 novembre 1934, 10h: Vente aux enchères de 24 chevaux réformés, sur la place du Champ de Foire à Bourges, provenant du 95e RI et du 105e régiment d'artillerie[3].

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Affectations:

  • 10/05/1940 à Desvres : 95e RI - Colonel GRELOT (7e Armée, 9e Division d'Infanterie Motorisée - 9e DIM)[4]

Le 10 Mai 1940 : Alerte générale ! Les allemands envahissent la Hollande, la Belgique; le Luxembourg ! Le 11 et 12 mai resserrement du dispositif de défense. Le régiment 95e R.I. dans le sous-secteur de Boulange.

[modifier] Drapeau

Batailles inscrites sur le drapeau [5]:

[modifier] Décorations

fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918
fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918
  • Reçoit la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918 le 10 décembre 1918
Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée puis une à l'ordre du corps d'armée.

[modifier] Faits célèbres

[modifier] Debout les morts

C'est dans cette unité que le 8 avril 1915, à Verdun, l'adjudant Jacques Péricard lance une apostrophe célèbre à ses hommes épuisés ou blessés afin de ranimer leur courage : « Debout les morts ! », ce qui permet de sauver une position juste conquise et menacée. Elle est publiée dans le Larousse mensuel de mai. Une chanson datant de 1873 portait déjà ce titre. Barrès, président de la Ligue des patriotes, avec l'accord de l'adjudant, en fait un récit mystique dans un roman sorti en 1916.

Cette apostrophe, qui était depuis longtemps déjà en garnison un cri de mépris aux mal-portants et tire-au-flancs, est également le titre des Mémoires du sous-officier, devenu lieutenant à la fin de la guerre et a depuis été reprise dans de multiples œuvres :

  • le chant Verdun ! On ne passe pas ! (vers Hardi les gars, debout, debout les morts !) ;
  • un film Gaumont réalisé par Pouctal Henri et Perret Léonce, Debout les morts ;
  • une gravure du peintre Lucien Jonas ;
  • une peinture de Frans Masereel (1917) ;
  • une pièce de Laylo Nabusi.

Sans rapport avec la guerre, Debout les morts est également :

Elle est également devenue la devise du 3e régiment d'infanterie de marine

[modifier] Notes et références

  1. Histoire du Monde -> Bataille d’Austerlitz
  2. Raconté par Henri CARRE (lieutenant 4e section,12e compagnie,95e RI), texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922
  3. RF, Bureau des Domaines de Bourges, Le Receveur des Douanes, Fouquet
  4. 7e Armée Order of Battle / Ordre de bataille, 10/05/1940
  5. Service Historique de la Défense, Décision N° 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007
  6. Art de la guerre sur stratisc.org