Étienne François d'Aligre

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Étienne François d'Aligre, comte de Marans, marquis d'Aligre, est un magistrat français né en 1727 et mort à Brunswick en 1798.

Descendant de la célèbre famille d'Aligre qui avait donné à la France deux Chanceliers et Gardes des Sceaux (le père et le fils, fait unique dans l'Histoire), fils d'Étienne Claude d'Aligre (1694-1752), président à mortier au parlement de Paris, il fut reçu conseiller au Parlement de Paris en 1745 et devint président à mortier en 1752 et Premier président de 1768 à 1771 et de 1774 à 1788.

Lorsqu'il était encore Président à mortier, Laverdy le proposa au Roi pour la place de premier président du parlement de Paris. Le Roi fut étonné du choix d' un homme si jeune pour une fonction si importante. Il la lui donna quand même, et le marquis d'Aligre la conserva jusqu'en 1788 et eut plusieurs fois l'occasion de se montrer magistrat intègre et éclairé. Etienne d'Aligre eut la lourde charge de juger la fameuse Affaire du Collier. Il ne craignit pas en effet de censurer les impôts et les mesures arbitraires du gouvernement.

Défenseur souvent borné des prérogatives du Parlement, il fut exilé dans sa terre de Tremblay en 1771. Il revint en 1774 lorsque Louis XVI rappela les Parlements et reprit son obstruction aux réformes, notamment fiscales. Haïssant la Cour et les ministres réformateurs, il est considéré par certains comme l'un des artisans de l'échec des réformes de Calonne et de Loménie de Brienne.

Il fit notamment une vive opposition à Necker et s s'efforça d'empêcher la convocation des états généraux. Ne croyant pas ses conseils écoutés par le Roi et il donna sa démission en novembre 1788. L'ancien président faillit périr le 14 juillet 1789, le jour de la prise de la Bastille en même temps que Berthier et Foulon. Il se hâta de rassembler une partie de son immense fortune et se retira d'abord à Bruxelles, puis en Angleterre et enfin à Brunswick. Il ne s'occupait plus alors, que de ces spéculations financières qui firent a cette époque un des plus riche du moment.

Il amassa une fortune considérable. Selon M. Provost dans le dictionnaire biographique de Roman et d'Amat : « Il avait, disait-on, cinq millions de capitaux dans la banque à Londres et disposait de 700 000 livres de revenu ; les présidents étant associés à toutes les affaires comportant des épices, il aurait touché, en dix-sept ans, des vacations représentant quatre cents années de travail. »

Il consacra une partie importante de sa fortune à restaurer son château de Baronville [1] et à reconstituer les anciens jardins.

Il fut greffier de l'Ordre du Saint-Esprit du 12 au 20 juillet 1770.

Sous la Révolution, il émigra à Londres avec sa famille, puis à Brunswick où il mourut en 1798.

Il est le père d'Étienne Jean François d'Aligre (1770-1847).

C'est lui que la Ville de Paris a voulu honorer en donnant le nom d'Aligre à une rue et à une place attenante le 26 février 1867.

[modifier] Une illustre descendance

Etienne François, marquis d'Aligre, eut une descendance nombreuse et est l'ancêtre des plus illustres familles françaises et étrangères : marquis de Pomereu; princes de Talleyrand-Périgord; princes de Croÿ, Croÿ-Roeulx, Croÿ-Solre; marquis et comtes de Rougé, Rougé ducs de Caylus et comtes du Plessis-Bellière; princes de Merode; princes de Liechtenstein; ducs et princes de Bauffremont-Courtenay; ducs de Rohan; princes de Beauvau-Craon; princes Murat; ducs et princes de Clermont-Tonnerre; ducs et princes d'Arenberg; Riquet ducs de Caraman princes de Chimay; ducs de Cossé-Brissac; ducs de Durfort Civrac et ducs de Lorge; ducs et princes de Blacas d'Aulps; Rochechouart, ducs de Mortemart; ducs d'Harcourt; St.Clair Erskine Earls of Rosslyn; ducs de Gramont; comtes de Limburg-Stirum; princes Sanguszko; marquis de Mun; princes de Polignac; princes d'Orléans (Bourbon-Orléans); comtes de Bourbon-Busset.