Éric Dardel

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Éric Dardel est un géographe français, né en 1899 et décédé en 1967.

Spécialiste de la pêche, il mène une carrière de professeur d'histoire-géographie puis de proviseur de lycée.

C'est cependant par son livre L'homme et la terre que la communauté des géographes le redécouvre, cet ouvrage étant passé inaperçu lors de sa parution en 1952.

Dardel s'intéresse de manière sensible aux relations entre l'homme et la terre, c'est-à-dire le rapport qu'entretient chaque homme avec les lieux et l'espace géographiques, sa façon d'habiter (selon son concept de « géographicité »[1]). En ce sens, la vision de Dardel s'oppose à une étude du monde détachée des hommes comme le veut la tradition des monographies régionales en géographie, impulsée par Paul Vidal de la Blache et ses successeurs. Au contraire, Dardel propose une lecture subjective du rapport entre l'homme et la terre en incluant les apports de la philosophie phénoménologique (Martin Heidegger). La question du paysage n'est plus abordée comme étant ce qui est là mais comme une construction par l'homme de ce qui est devant lui. Par delà, Dardel affirme que toute géographie ne peut-être qu'une géographie humaine.

Il est reconsidéré aujourd'hui par Philippe Pinchemel comme l'initiateur de ce qui deviendra la géographie des représentations, un des courants de la géographie sociale.

Eric Dardel est le beau-frère d'Henry Corbin, philosophe et spécialiste du soufisme, ainsi que de Maurice Leenhardt, ethnologue travaillant sur la Polynésie.

[modifier] Oeuvres

  • L'homme et la terre : nature de la réalité géographique[2], Editions du CTHS, 1990, 200p (édition originale de 1952). (ISBN 2735502007)
  • Les Pêches maritimes, PUF, 1948.
  • État des pêches maritimes sur les côtes occidentales de la France au début du XVIIIe siècle d'après les procès-verbaux de visite de l'inspecteur des pêches Le Masson du Parc (1723-1732), PUF, 1941.
  • La pêche harenguière en France : étude d'histoire économique et sociale, PUF, 1941.

[modifier] Notes et références

  1. « Connaître l’inconnu, atteindre l’inaccessible, l’inquiétude géographique précède et porte la science objective. Amour du sol natal ou recherche du dépaysement, une relation concrète se noue entre l’homme et la Terre, une géographicité de l’homme comme mode de son existence et de son destin », Eric Dardel, L'homme et la terre : nature de la réalité géographique, p.2 de l'édition 1990
  2. Consulter la table des matières de cet ouvrage