Discuter:Élection primaire

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[modifier] Allemagne

source: Liste de diffusion Ambassade d'Allemagne, Les nouvelles d'Allemagne du 09/12/2005

En Allemagne, les partis n'organisent pas d'élections primaires pour désigner les candidats à la chancellerie

Tandis qu'en France l'exemple des primaires qui ont permis à la gauche italienne de se ranger derrière Romano Prodi fait actuellement réfléchir les responsables politiques à l'idée de consultations plus ou moins comparables pour désigner certains candidats à l'élection présidentielle de 2007, la question des primaires ne s'est pas posée en Allemagne à l'approche des élections législatives anticipées de 2005. La possibilité de "primaires" existe pourtant bel et bien dans les statuts du parti social-démocrate (SPD). Mais, dans la pratique, chaque parti désigne son ou sa candidat(e) au sein des instances dirigeantes, quitte à le faire ou non confirmer par un congrès de militants. Officiellement, les statuts du SPD prévoient que "la désignation du ou de la candidat(e) du Parti social-démocrate d'Allemagne peut se produire au moyen d'une élection primaire contraignante". L'article 39b énumère quatre cas dans lesquels celle-ci doit avoir lieu : "sur décision du congrès" du SPD, "suite à une résolution de la direction du parti approuvée par une majorité des 3/4", "à la demande d'au moins les 2/5 des directions de districts" ou "sur pétition d'au moins 10 % des militants". Si un candidat recueille plus de la moitié des suffrages, il devient le candidat du parti à la chancellerie. Dans le cas contraire, un second tour oppose les deux candidats arrivés en tête. Dans la pratique, toutefois, c'est surtout au sein des instances dirigeantes des partis, y compris au SPD, que le ou la futur(e) candidat(e) va puiser sa légimité pour briguer la chancellerie allemande. La décision est prise au sein de la direction du parti, a ainsi expliqué au CIDAL Willi Carl, du service de presse du SPD à Berlin. Le candidat est adoubé par les militants après coup. Après avoir été désigné par la direction, il est confirmé par un congrès du SPD. Dans l'autre grand parti allemand, en revanche, cette légitimation a posteriori n'existe pas. A aucun moment, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et sa "sour" bavaroise, l'Union sociale-chrétienne (CSU), ne recourent au vote des militants pour choisir leur candidat(e) à la chancellerie. "La désignation du ou de la candidat(e) se fait par acclamation au sein de la direction du parti", explique le porte-adjoint de la CDU à Berlin, Arne Delfs. Il n'est prévu ni procédure, ni comité électoral. "La légitimité historique joue un grand rôle", ajoute M. Delfs. Chez les Verts allemands, qui accordent une importance particulière à la démocratie à l'intérieur du parti, il n'a encore jamais existé de "candidat à la chancellerie" désigné à proprement parler. Au dernières élections, par exemple, Jochka Fischer, jouait le rôle de chef de file ou de "super-tête de liste". Ce rôle lui avait été attribué sur proposition de la direction des Verts et du conseil du parti, explique Robert Heinrich, directeur du bureau de gestion politique des Verts. Il avait ensuite été confirmé par le congrès des Verts. Des congrès de délégués ou de militants régionaux légitiment, en outre, chacune des 16 têtes de listes régionales. Cette position est souvent réservée à une femme. En 2005, les Verts n'étaient toutefois pas le seul parti à ne pas avoir de candidat officiellement désigné. Tel était également le cas du parti libéral FDP. Contrairement à 2002, son président Guido Westerwelle, ne se présentait pas officiellement comme candidat à la chancellerie. Les candidats désignés au sein des partis ne sont pas nécessairement présidents de leurs formations politiques. A la veille des élections 1998, par exemple, l'ancien président du SPD, Oskar Lafontaine, s'était effacé pour laisser la place à Gerhard Schröder. Le futur chancelier venait, en effet, de remporter un grand succès électoral dans le Land de Basse-Saxe.