École nationale supérieure de chimie de Montpellier

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École nationale supérieure de chimie de Montpellier
Image:Enscm logo.JPG
Fondation 1889
Type École d'ingénieurs chimistes
Localisation Montpellier, France
Niveau Bac+5 à Bac+8 (Ingénieurs ENSCM, masters, masters internationaux et doctorats)
Site web Site officiel

L’ENSCM, École Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier est une école française d’ingénieurs, reconnue par la Commission des titres d'ingénieurs. L'École Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier est un établissement public à caractère administratif, régi par l'article 43 de la loi Savary de 1984, et rattaché administrativement à l'Université Montpellier 2 et bénéficie à ce titre des prérogatives dont dispose un établissement public autonome.

L’école accueille environ cent élèves par promotion. Elle dispense une formation d’ingénieur chimiste à vocation généraliste. Les élèves peuvent se spécialiser dans les métiers de la santé (industrie pharmaceutique, biochimie, etc.), de l’environnement, du raffinage, des nanotechnologies, des matériaux, etc.

L’école est dirigée par Joël Moreau, lauréat du prix de l’État 2004 décerné par l’Académie des sciences.

Le conseil d’administration de l’école est présidé par Jean-Pierre Decor, Directeur Général de l'Institut des Sciences du Vivant.

Sommaire

[modifier] Historique

Devenu École nationale supérieure en 1957, l’Institut de chimie de Montpellier fut créé en 1889 au sein de l’École de pharmacie. L’ENSCM est actuellement située à Montpellier (Hérault) dans les locaux du troisième institut de chimie construit en 1934 sous le doyen Marcel Godechot. Elle est rattachée administrativement à l'Université Montpellier 2, en 1968.

[modifier] Enseignement de l’ENSCM

  • L'enseignement à l'ENSCM est composé de cours magistraux (CM) en classe entière (100 élèves), de travaux dirigés (TD) en demi-groupes (50 élèves) et de travaux pratiques (TP) en tiers-groupes (30 élèves). Une large part de l'enseignement est consacré aux TP, qui occupent entre 10 et 20h dans une semaine ; elle résulte de la volonté de l'école de mettre en pratique les connaissances théoriques (sous forme de TP ou mini-projets) afin de développer un savoir-faire ingénieur.
  • La formation est majoritairement basée sur la chimie organique. Cette spécialisation est historique.
  • Les langues vivantes sont également étudiées à raison de 2 fois 1,5h par semaine. Tous les élèves étudient 2 langues vivantes (voire 3 s'ils le désirent) : anglais obligatoire, puis allemand ou espagnol ; ils sont répartis en groupes de niveau d'environ 15 élèves. Il est également possible de commencer une langue en tant que débutant.
  • La répartition des activités est la suivante :


1re année :

  • Semestre 1 : Chimie analytique, Chimie organique générale, Chimie minérale, Biochimie (cellule et ADN), Génie des procédés (hydrodynamique), Spectroscopie électronique, Chimie quantique, Stéréochimie, Thermodynamique, Cinétique chimique, Méthodologie de l'expérimentation, Bibliographie, Sécurité, L'entreprise.
  • TP : Chimie physique (spectroscopies, thermodynamique, cinétique), Chimie organique (bases), Chimie minérale : 1 TP de 10h par semaine.


  • Semestre 2 : Chimie analytique, Chimie organique (mécanismes), Spectrométrie (RMN et masse), Génie des procédés (transferts de chaleur et de matière), Thermodynamique, Chimie macromoléculaire (polymères) Chimie quantique, Informatique (algorithmique en Visual Basic et mini-projet), Communication, Qualité/Environnement.
  • TP : Chimie physique, Chimie organique, Chimie analytique, Chimie macromoléculaire, Informatique : 2 TP par semaine (2x10h).

2e année :

  • Semestre 3 : Chimie organique (réactivité), Biochimie (enzymologie et régulation), Génie des procédés (distillation, extraction, séchage, thermique), Electrochimie, Cristallographie (structure et rayons X), Spectroscopies (IR, Raman), Chimie douce (polymères et procédé sol-gel), Informatique (modélisation moléculaire en Hyperchem et mini-projet), Gestion, Sécurité, Gestion de projets, Communication.
  • TP : Chimie organique, Génie des procédés, Electrochimie, Biochimie, Cristallographie, Informatique.


  • Semestre 4 :
  • Tronc commun (moitié) : Chimie organique (rétro-synthèse), Chimie organométallique, Spectrométrie RMN, Génie des procédés (réacteurs et thermique), Méthodologie de l'expérimentation, Bases de données, Communication.
  • Option (moitié) : au choix entre Chimie Organique Fine (COF), Matériaux et Polymères (MAT), #REDIRECT Environnement, Catalyse et Procédés Propres (ECPP) et Chimie, Biologie et Santé (CBS).
  • TP : sous forme de projets encadrés (par option). Exemple pour l'option ENV: projets en Catalyse, en Analyse et en Sécurité.


3e année :

  • Semestre 5 :
  • Tronc commun (100h) : Cours généraux : Insertion professionnelle, Gestion des ressources humaines, Veille technologique, Bases juridiques, Droit du travail, Simulation d'entreprise, Action commerciale.
  • Options (200-300h) : selon l'option.
  • Il existe une nouvelle option en 3e année : Ingénierie des Principes Actifs Naturels (IPAN).


  • Semestre 6 : Stage de fin d'études de 5-6 mois.

[modifier] Diplôme d’ingénieur de l’ENCM

La formation au métier d'ingénieur chimiste est la principale vocation de l'ENSCM. Le diplôme sanctionnant cette formation est le Diplôme d'Ingénieur Chimiste de l'ENSCM qui est reconnu par la Commission des Titres d'Ingénieur.

[modifier] Spécialisations proposées

[modifier] Option Environnement, Catalyse et Procédés propres
  • L'enseignement de l'option "Environnement, Catalyse et Procédés Propres" (ECPP) commence au cours du second semestre de la deuxième année d'études (S4) de l'Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier (ENSCM) à côté d'un important enseignement de tronc commun. Il se poursuit au premier semestre de la troisième année d'études (S5), où il constitue l'essentiel de la formation. Il se termine par un stage en entreprise de cinq à six mois, au cours du dernier semestre d'études (S6).
Les principes
  • L'enseignement de l'option ECPP est destiné à des chimistes et met l'accent sur cette spécificité, avec la conviction que les problèmes d'environnement ne peuvent pas être traités sans chimistes, avec leurs connaissances, leur métier et leur approche propre des problèmes. Dans l'option, telle qu'elle est conçue actuellement, l'environnement et la chimie (au sens large) occupent une place égale et largement prépondérante, à côté d'aspects plus administratifs ou méthodologiques. L'objectif est bien de former des ingénieurs-chimistes pour traiter les problèmes d'environnement.
  • Une place importante est laissée dans l'option au nucléaire. Comment, en effet, ne pas parler, dans une formation sur l'environnement, du nucléaire et des problèmes qui, dans les domaines du traitement des déchets et du démantèlement des installations, relèvent de la compétence du chimiste ?
  • Du point de vue pédagogique, l'enseignement propose, à côté des traditionnels enseignements théoriques et pratiques (dont une partie sous forme de visites), des travaux personnels en groupe, pour la réalisation d'un objectif commun.

La formation s'axe donc autour d'enjeux fondamentaux de notre société, tant sur le plan sociétal que politique : environnement, énergie, développement durable et traitement des déchets.

Enseignement

En 2e année, la formation s'axe autour des cours suivants :

  • L'énergie nucléaire (35h + 6h au CEA de Marcoule) : L'énergie dans le monde. Introduction à la physique nucléaire. Les filières nucléaires. Le cycle de l'uranium. Le retraitement du combustible usé à La Hague (procédé PUREX, vitrification). Chimie des actinides. Bases de radioprotection et aspects sanitaires.
  • Radiochimie (8h) : Les particules élémentaires. Les rayonnements ionisants. Interaction rayonnement-matière. Familles de radioactivité. La radiolyse de l'eau.
  • Catalyse (25h + 20h TP) : Principes de la catalyse hétérogène. Matériaux catalytiques et propriétes. Applications industrielles.
  • Chimie de l'environnement (15h + 20h TP) : Notions d'analyse environnementale. Traitement des solides. Traitement des gaz. Traitement des eaux.
  • Photochimie et environnement (20h) : Bases. Photochimie atmosphérique. Photochimie en milieu aqueux. Photochimie et synthèse propre.
  • Biotechnologies et environnement (20h) : Rappels de microbiologie/fermentation. Modification génétique des cellules (OGM, biopesticides, biodégradation, …). Valorisation de la biomasse (biocarburants, biogaz). Bioremédiations (pollutions organique et métallique). Bioconversions.
  • Autoformation : travail sur un sujet de sécurité : (risque explosif, document unique...).

Il est possible, depuis 2005, pour les étudiants intéréssés par l'énergie nucléaire, en fin de 2e année, de poursuivre leur 3e année au CEA de Cadarache, au sein de l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) : voir le site [1]. La formation de Génie Atomique qui y est dispensée (certes plus axée sur la physique que la chimie) permet de rejoindre le groupe AREVA (aux nombreux débouchés en chimie), mais aussi EDF, CEA, IRSN... avec un taux d'embauche extrêmement favorable, du fait du besoin de ces groupes en chimistes. Les élèves sont alors santionnés par un "Diplôme d'Ingénieur Chimiste ENSCM, spécialisation Génie Atomique".

En 3e année, les thèmes des cours sont :

  • Techniques d'assainissement et de démantèlement des installations nucléaires (30 h) : Traitement des déchets nucléaires. Décontamination. Méthodes de mesure et d'imagerie. Sûreté. Retour d'expérience. Qualité. Techniques de démantèlement.
  • Catalyse hétérogène et protection de l'environnement (35 h) : Catalyseurs : propriétés et mise en oeuvre. Catalyse hétérogène et prévention de la pollution (carburants, synthèse, ...). Catalyse hétérogène et traitement de la pollution (pots catalytiques, traitement des effluents, ...).
  • Ecologie générale et connaissance des milieux (15 h), par un intervenant spécialisé.
  • Procédés d'extraction (25 h), module de master : Extraction liquide-liquide. Extraction liquide-solide. Extraction par fluides supercritiques. Distillation.
  • Procédés de séparation à membranes (25 h), module de master : Introduction. Les procédés classiques : Séparation en phase liquide, effets électriques et leur rôle, traitement des gaz par membranes. Contacteurs et réacteurs à membranes. Conclusions.
  • Traitement de l'air, absorbants et échangeurs ioniques (25 h), module de master : Traitement de l'air (définitions, filtres, mécanismes de piégeage, déshumidification, exemples). Absorbants (fabrications de matériaux poreux et divisés, mécanismes d'adsorption, procédés basés sur l'adsorption, applications). Echangeurs ioniques (différents types d'échangeurs, élaboration, propriétés, mécanisme d'échange, applications). Méthodes chromatographiques.
  • Gestion de l'environnement (10 h) : La réglementation des installations classées pour la protection de l'environnement. La qualité de l'eau. La qualité de l'air. Les normes ISO 14001. Ecobilans et analyse du cycle de vie. Lois et règlements, normes, "Green Chemistry".
  • Traitement et valorisation des déchets et effluents (15 h) : Déchets solides domestiques. Déchets solides industriels. Traitement des eaux. Traitement des sols pollués.


Enseignements pratiques :

  • Applications des normes ISO 14001 à des salles et bâtiments de l'Ecole
  • Visites : Démantèlement de la pile G2 et méthodes de mesure et d'imagerie au CEA Marcoule. Station d'épuration des effluents liquides. Centre de tri des déchets DEMETER de Montpellier. Usine d'incinération des ordures ménagères OCREAL de Lunel-Viel. Centre de traitement des déchets industriels spéciaux SCORI/TERIS à Frontignan

Autoformation :

  • Rédaction d'un journal


Débouchés

Après trois semestres de mise à niveau de chimie, la formation maintient la balance égale entre les sciences chimiques (intégrant une bonne partie de génie des procédés) et les sciences de l'ingénieur (qualité, sécurité, environnement, travail en équipe, initiative personnelle, …). Aussi, les élèves de l'option se retrouvent dans des emplois très variés, correspondant à une large palette de compétences. Depuis la recherche publique ou privée jusqu'à la fabrication ou l'entreprise personnelle, presque tous les cas de figure existent.

Parmi les grandes entreprises ou administrations qui ont embauché d'anciens élèves de l'option, on peut citer : AREVA, le CEA, la SNPE, ATOFINA, VEOLIA-Environnement, l'INERIS, AVENTIS Pharma, UCB Pharma, ALSTOM, l'ANDRA, ELIS, le CIRAD, les collectivités territoriales, …

[modifier] Masters

[modifier] Masters Recherche

Quatre masters recherche sont proposés :

  • Master recherche chimie et physico-chimie des matériaux
  • Master recherche chimie séparative, matériaux et procédés : application au cycle du combustible nucléaire (CSMP)
  • Master recherche en ingénieurie biomoléculaire
  • Master recherche biologie-santé

[modifier] Masters internationaux

  • Master of Science in Chemistry and Chemical Engineering - Fine Organic Chemistry and Chemistry-Biology, qui est délivré conjointement avec l'ESCOM.
  • Master of Science in Chemistry and Chemical Engineering - Chemistry of Materials, qui est délivré conjointement avec l'ENSCCF.

[modifier] Mastère spécialisé des Grandes Écoles

  • Chimie Fine Organique

[modifier] Formation continue

[modifier] International

L'ouverture internationale de l'Enscm est importante. L'école participe aux programmes européens de mobilité « Socrates » et « Leonardo ». De plus, de nombreux partenariats ont été mis en place avec des universités européennes et hors Europe. Il est en particulier possible d'obtenir un double diplôme (Diplomchemiker) avec l'université Friedrich Schiller de Jena en Allemagne.

[modifier] Personnalités diplômées de l'ENSCM

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Autres langues