École de Laethem-Saint-Martin

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Laethem-Saint-Martin est un village situé à quelques kilomètres au sud de Gand. Actuellement, il a la particularité d’être le village le plus riche de Belgique. Il est surtout connu pour avoir abrité dès la fin du XIXème siècle de nombreux artistes, tradition qui se perpétue ..

Sommaire

[modifier] 1ère école

A partir de 1895, un certain nombre d’artistes, le dessinateur et sculpteur George Minne (1866-1941), les peintres Emile Claus (1849-1924), Valerius de Saedeleer (1867-1941), Gustave van de Woestijne (1881-1947), Julius De Praetere (1879-1949) se rassemblent autour de la personnalité de Albijn « Binus » Van den Abeele (1835-1918) peintre tardif, mais aussi bourgmestre puis secrétaire communal de Laethem-Saint-Martin. On y retrouve également le poète Karel van de Woestijne (1878-1929) et le compositeur Karel van der Sloten aka Paul d'Acosta (1848-1930).

Ils fuient la ville et ses troubles sociaux et sont attirés par un retour à la nature, ainsi que par les facilités de logement, fourni par Albijn Van den Abeele.

"[…] cette région qui s'étale près de la paisible Lys comme un enfant repose dans les bras maternels largement ouverts, quel est donc sa force latente ! D'où lui vient cette dignité suave, cette belle confiance qu'elle suscite pour calmer les peines les plus aiguës ?"(Karel van de Woestijne)[1].

Paul Haesaerts, l'un des témoins privilégiés de cette époque remarque cependant:

"Il n'y eut peut-être pas tant attraction vers Laethem — attraction par le charme propre et l'humeur accueillante d'un village — qu'expulsion des artistes hors d'un organisme social qui, foncièrement, leur était hostile. Laethem n'aura probablement été qu'un point de fixation, un "n'importe où", résultant à la fois d'une nécessité profonde et d'un hasard. Laethem aurait tout aussi bien pu être ailleurs ». [2]

Comme les préraphaélites, ils cherchent leur inspiration dans le passé et plus particulièrement chez les Primitifs flamands, dont une grande rétrospective eut lieu à Bruges en 1902. Leurs œuvres teintées de mysticisme et de religiosité les rattachent au mouvement symboliste.

« Cependant, chacun arrive avec son style personnel, et le poursuit. Il n'y a pas de volonté de création d'un style commun, mais coexistence et émulation entre des individus hétérogènes. Laethem et ses environs leur fournira bien sûr un sujet d'inspiration fréquent, mais il n'y a pas unité stylistique pour autant. Tout au plus pourrait-on noter de légères convergences dans certaines œuvres, mais il s'agit d'un phénomène marginal. »[3]

[modifier] 2ème école

Début du siècle, Frits van den Berghe (1883-1939), Gustaaf De Smet (1877-1943), Léon de Smet (1881-1966), Constant Permeke (1886-1952), Albert Servaes (1883-1966) sont élèves à l'Académie de Gand. Ils se réunissent au Patershol , le quartier des nécessiteux et des artistes, nommé d'après un ancien couvent des norbertins.

Ils fréquentent Laethem,tout comme Maurice Sys(1880-1972), mais n'ont pratiquement pas de contact avec le premier groupe.

Avant la première guerre mondiale, ils vont créer des oeuvres marquées par l'impressionisme.

Ils passeront la guerre aux Pays-Bas ou en Angleterre. Après celle-ci, Permeke, van den Berghe et Gust de Smet collaboreront encore jusqu'en 1926.

Leurs contacts avec le fauvisme, le cubisme et l'expressionisme hollandais marquera leur évolution vers un expressionisme profondément ancré dans la culture flamande, ce qui en liaison avec les revendications culturelles flamandes de l'époque contribuera à leur succès à partir de 1925, avant de subir la grande crise de 1929.


[modifier] 3ème école

A la suite de ces précurseurs de l'expressionisme, un certain nombre d'artiste continuera à travailler en marge des courants dominants : Hubert Malfait (1898-1971) , Albert Saverys (1886-1964) , Jozef De Coene (1875 - 1950), Albert Claeys (1889-1967), Victor Lorein (1894-1954), Jules Boulez (1889-1960) ,Maurice Schelck (1906-1978). Ce n'est que depuis peu qu'ils se trouvent réhabilités.

[modifier] 4ème école

Vers la moitié des années 1960, des artistes neo ou postexpressionistes s'installent de nouveau à Laethem pour perpétuer la légende : Fons Roggeman (1939- ) , Luc-Peter Crombé (1920- ), Joe Van Rossem (1940- ), Chris Pots (1929-1981) , Jef Wauters (1927- ), Lea Vanderstraeten (1929- )

[modifier] Notes et références

  1. Laethemse brieven over de lente, Gent, Vennootschap Plantyn, 1901.
  2. P. Haesaerts, Laethem-Saint-Martin. Le village élu de l'art flamand, 4e éd., Bruxelles, Arcade, 1968, p. 40.
  3. C. Bodiaux, UCL