Éclectisme égyptien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Quai de Saint-Petersbourg, avec deux sphinx d'Amenhotep III ramenés d'Égypte en 1832.
Quai de Saint-Petersbourg, avec deux sphinx d'Amenhotep III ramenés d'Égypte en 1832.

L'éclectisme égyptien ou revival égyptien est un style architectural, apparaissant à l'origine comme une variation de l'éclectisme, et qui faisait référence aux motifs et à l'imagerie de l'Égypte ancienne, offrant des exemples concrets de l'image mouvante de l'Égypte dans l'imagination européenne. En partie à cause de son association avec le culte de la mort dans l'ancienne Égypte, et en partie parce que, à la différence du renouveau grec, ses valeurs morales et politiques ne venaient pas des Lumières ou d'un « berceau » pouvant être perçu comme égalitaire telle la culture aristocratique littéraire ou la démocratie, le « goût égyptien » n'a jamais été très populaire, néanmoins il laissa sa marque en Europe et en Amérique du nord.

Sommaire

[modifier] Première période

Le musée régional de Krasnoïarsk au centre de la Sibérie.
Le musée régional de Krasnoïarsk au centre de la Sibérie.

Il y eut plusieurs vagues de renouveau égyptien. En France, la première vague d'égyptomanie fut inspirée par l'expédition en Égypte de Napoléon, immortalisée dans la Description de l'Égypte en 1809. Mais le goût français pour l'Égypte se cantonna surtout au mobilier et à des objets décoratifs, mais, à Londres, l'intérêt purement archéologique mêlé de ferveur impériale donna l'Egyptian Hall de Londres, terminé en 1812, et la galerie égyptienne conçue par Thomas Hope, expert en la matière, pour exposer ses antiquités égyptiennes, et, illustré de gravures venant de ses dessins méticuleux, dans ses meubles de maison (1807), une des bases du style Régence en ce qui concerne le mobilier britannique. Avec l'ouverture du cimetière de Highgate, avec ses avenues égyptiennes, le style égyptien rencontra une popularité particulièrement bien adaptée au contexte mortuaire, notamment avec le portail du cimetière.

En Russie cette vague — d'abord associée aux découvertes de Champollion — a produit des monuments similaires :

[modifier] Deuxième période

Une seconde vague d'égyptomania se développa dans les années 1840 et 1850. De cette période seulement quelques bâtiments existent encore aujourd'hui aux États-Unis:

  • en 1845, le portail d'entrée en brownstone massif du cimetière de Grove Street dans l'université Yale dessiné par Henry Austin.
  • en 1851, l'église presbytérienne à Nashville au Tennessee par l'architecte William Strickland (qui a aussi construit la préfecture de l'état du Tennessee).
  • l'ancienne prison du comté de Dubuque dans l'Iowa, dessinée par John Francis Rague et terminée en 1859. Elle a été transformée depuis en musée historique[1]. Rague est mieux connu en tant qu'architecte de l'ancienne préfecture de l'état de l'Iowa à Iowa City.
  • le bâtiment égyptien de l'école de médecine de Virginie[2]

[modifier] Troisième période

Les expéditions qui finalement conduisirent à la découverte en 1922 du trésor du tombeau de Toutânkhamon par les archéologistes Howard Carter amena la troisième vague d'égyptomanie. Le théâtre égyptien de Grauman à Los Angeles, aujourd'hui le siège de la cinémathèque américaine, est un théâtre à l'architecture d'inspiration égyptienne construit à cette époque. Par pure coïncidence, ce théâtre « égyptien » fut dessiné, construit et ouvert en octobre 1922, deux semaines avant la découverte historique du tombeau en novembre 1922.

Le hangar de Reebie à Chicago se caractérise par deux statues de Ramses II et l'utilisation précise des images de hiéroglyphes de l'ancienne Égypte. Des bas-reliefs en plâtre dépeignent le transport par barges des céréales dans l'ancienne Égypte. Le hangar est un des meilleurs exemples du pays du plus pur style académique de l'éclectisme égyptien dans l'architecture commerciale, et a été désigné comme faisant partie des monuments remarquables de Chicago et mis sur le registre des lieux historiques nationaux.

C'est à la même époque qu'Alexeï Chtchoussev dessina le mausolée de Lénine à Moscou intégrant de nombreux éléments empruntant à la pyramide de Djéser. Cet engouement des années 1920 pour l'Égypte est parfois considéré comme un avatar de l'Art déco. Ce regain d'intérêt pour les motifs égyptiens s'est retrouvé aussi bien dans le design et l'ameublement que dans l'architecture.

La pyramide du Louvre à Paris et le musée égyptien de la Rose-Croix à San José en Californie sont des exemples actuels d'une résurgence d'un style éclectique égyptien. En outre, le jardin de la Rose-Croix, toujours à San José, contient de nombreux exemples architecturaux du renouveau égyptien.

[modifier] Images

[modifier] Références


Autres langues