Zhang Xueliang

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Zhang Xueliang ou Chang Hsüeh-liang (張學良, pinyin : Zhāng Xuéliáng) (3 juin 1901 – 15 octobre 2001), surnommé le "Jeune Maréchal" (少帥), devint un des dirigeants de la Mandchourie et d’une partie de la Chine du nord-est après l’assassinat de son père Zhang Zuolin le 4 juin 1928 par les japonais. Comme promoteur de l’incident de Xi'an, il fut détenu prisonnier par Tchang Kaï-chek pendant les trois quart de sa vie, mais est considéré par les Chinois comme un héros national.

Sommaire

[modifier] Domination japonaise

Les japonais s’inquiétaient de penser que la Mandchourie puisse déclarer son allégeance à Tchang Kaï-chek et espérèrent que Zhang Xueliang, qui était un héroïnomane, serait plus soumis à l’influence japonaise. D’une manière surprenante, le jeune Zhang se trouva beaucoup plus indépendant qu’on ne le supposait. Il surmonta sa dépendance de l’héroïne et déclara sa fidélité à Tchang. De manière à se débarrasser de l’influence japonaise, il fit exécuter deux éminents officiels pro japonais au cours d’un dîner en face de nombreux hôtes en janvier 1929. Zhang essaya aussi d’éliminer l’influence de l’Union soviétique, mais recula devant le développement militaire soviétique. A la même époque, il développa des relations plus proches avec les États-Unis.

En 1930, quand Feng Yuxiang et Yan Xishan cherchèrent à renverser le gouvernement de Tchang Kaï-chek, Chang accorda son soutien au gouvernement de Nankin, s’opposant aux seigneurs de la guerre du nord, avec en contrepartie l’octroi du contrôle des chemins de fer de la province du Hebei et les revenus des douanes du port de Tianjin. Après l’incident de Mukden et l’invasion par les japonais du territoire de Zhang en Mandchourie en 1931, les armées de Zhang se retirèrent sans chercher la confrontation. Apparemment Zhang était conscient de la faiblesse de ses forces en face de celles des japonais et voulait préserver une armée d’une certaine taille. Zhang voyagea en Europe puis revint en Chine pour prendre le commandement des campagnes communistes de suppression dans le Hebei, le Henan et l’Anhui, puis dans le nord-est.

[modifier] Incident de Xi'an

A l’époque, Tchang avait pris une position non agressive envers les Japonais, considérant les communistes potentiellement plus dangereux pour la Chine que les japonais. Sa stratégie était d’éliminer les communistes avant de retourner ses efforts contre les japonais. Cependant, la colère nationaliste grandissante contre le Japon rendit sa position très impopulaire et conduisit à l’action de Zhang contre Tchang.

Le 6 avril 1936, Zhang rencontra Zhou Enlai pour mettre fin à la guerre civile chinoise. Au cours de l’incident de Xi'an, le 12 décembre 1936, Zhang et un autre général, Yang Hucheng, kidnappèrent Tchang Kaï-chek et l’emprisonnèrent jusqu’à ce qu’il admette former un front uni avec les communistes contre l’invasion japonaise.

Les négociations qui suivirent furent délicates et ne furent jamais réellement décrites. Tchang donna son accord pour focaliser ses efforts contre les Japonais plutôt que contre les communistes.

[modifier] Détention sous Tchang Kaï-chek

Après la libération de Tchang Kaï-chek, ce dernier fit procéder à l’arrestation du Jeune Maréchal, à son procès et à sa condamnation à dix ans de prison. En 1949, Zhang fut transféré à Taiwan où il fut maintenu en garde à vue à son domicile, passant son temps à l’étude de la poésie de la dynastie Ming. Ce n’est qu’en 1990, après la mort du fils de Tchang, Chiang Ching-kuo, qu’il regagna sa liberté. Zhang détient le triste record de prisonnier politique ayant passé le plus long terme en prison.

[modifier] Fin de vie

Après sa libération, il s’exila à Honolulu, Hawaii. Il reçut de nombreuses demandes pour se rendre en Chine continentale, mais clamant son indépendance politique aussi bien vis-à-vis du Guomindang que des communistes il refusa ces offres. Il mourut de pneumonie à l’age de 100 ans et fut enterré à Hawaï sans avoir remis les pieds en Chine.