Yves Le Febvre

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Yves Le Febvre, né le 24 décembre 1874 à Morlaix et mort le 21 janvier 1959, est un écrivain et homme politique français.

Sommaire

[modifier] Vie et travaux

[modifier] En Bretagne

Né dans une famille bourgeoise, il fait ses études de droit à Rennes puis à Paris et devient docteur en droit en 1901. Dreyfusard, il démissionne du barreau des avocats de Paris, s'inscrit au barreau de Morlaix où il plaide peu ; il deviendra plus tard juge de paix à Plouescat et vit longtemps en dehors de la Bretagne. Il fait partie de la bourgeoisie urbaine et francophone, anticléricale et républicaine organisée depuis 1899 dans l'"Association des Bleus de Bretagne".

En mars 1900, il fonde avec Charles Brunellière la fédération socialiste de Bretagne au cours d'un congrès d'unification qui se tient à Nantes les 3 et 4 mars 1900. Il mène une intense activité de journaliste politique dans le "Breton socialiste" qui a succédé (jusqu'en avril 1905 à "l'Ouvrier de France") ainsi que dans le "Réveil du Finistère" son journal de campagne aux législatives de 1906, où il développe en particulier tout un programme rural, sous les couleurs républicaines et socialistes.

Libre-penseur socialiste, il est l'auteur d'une série d'études sur les mythes historiques forgés dans le "mouvement breton", ainsi que d'un livre : « La Bretagne agenouillée ». De ce fait, en plus d'être une cible pour l'église catholique, il devient dans les années 1920 une cible pour Breiz Atao, formé à partir de maurrassiens devenus nationalistes bretons.

Il quitte le PSU-SFIO en 1911 pour le radicalisme et se consacre pour l'essentiel à la littérature.

[modifier] Polémiques

Il faut noter l'écho, en particulier chez Breiz Atao, de ses polémiques avec un autre socialiste, Émile Masson qui, lui, défendait la langue bretonne et s'indignait de certains écrits comme celui-ci:

  • « La langue bretonne, cette vaincue qui n'a pas su créer un chef d'œuvre et qui va nécessairement s'effacer, comme s'effacent et meurent les vieilles choses usées. »
  • « Le maintien de la langue bretonne n'est pas seulement une erreur, c'est un double mal pour la France et pour la Bretagne. C'est un mal pour la France dont cette survivance retarde l'unité et amoindrit par contrecoup le pouvoir d'expansion et de rayonnement. C'est un mal pour la Bretagne qu'elle prive d'hommes qui eussent été utiles et glorieux. Le jour viendra, nous l'espérons, où tous les Bretons sauront écrire et parler le français. Ce jour-là la langue bretonne aura vécu. » (Yves Le Febvre, La Pensée Bretonne, janvier 1920)

Dans son livre Qui parle breton aujourd'hui ? (voir bibliographie), Fañch Broudic analyse l’enquête de TMO réalisée en 1997 ; à cette date, il y avait très précisément 0,2 % de jeunes de 15 à 19 ans capables de parler breton, soit moins de cinq cents personnes, dans une situation où la population a décidé de savoir "écrire et parler le français".

[modifier] Ecrivain

Il est essentiellement connu par ses qualités d'homme de lettres et d'écrivain, les "Contes celtiques", la "Trilogie barbare" et surtout "la Terre des prêtres" ainsi que par la revue "La pensée bretonne" qu'il anime de 1913 à 1925.

[modifier] En Picardie

Conseiller à la Cour d'Appel d'Amiens, Yves Le Febvre se voit confier en 1935 la présidence du Patronage des Enfants moralement abandonnés de la Somme, tâche qu'il assume jusqu'en mai 1947 avec toute la fougue et les convictions qui l'animent. L'association a pour objet "la protection, la défense et le relèvement de l'enfance coupable ou moralement abandonnée". Sous l'impulsion et le charisme de son président fondateur, dans un cadre législatif essentiellement répressif, les bénévoles agissent pour sortir ces jeunes de leur condition. C'est à cette époque où prévalent les placements en bagnes d'enfants et les maisons de correction que d'autres alternatives comme les placements familiaux sont expérimentés.

[modifier] Publications

  • La Terre des Prêtres. 1924. L'auteur se doutait que l'ouvrage scandaliserait les cléricaux, mais pas au point de se voir intenter un long "procès d'Eglise" ni de lui valoir tant d'insultes. Si la lutte des cléricaux et des anticléricaux a bien vieilli à ce jour, ce roman reste une des vivantes descriptions du Pays de Léon. Il reste aussi un des rares témoignages de la chape de plomb que faisait régner le clergé sur toute cette contrée.
  • Clauda Jégou, paysan de l’Arrée. 1936.

[modifier] Bibliographie

  • Un Fonds Yves Le Febvre, complété par sa fille, Madame Elisabeth Le Febvre, existe au Centre de documentation de la bibliothèque de Brest.
  • Une Association des Amis d'Yves Le Febvre existe à Morlaix.
  • Une Association de protection de l'enfance portant le nom d'Yves Le Febvre fonctionne toujours dans le département de la Somme.
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