Winnie Mandela

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Nelson et Winnie Mandela
Nelson et Winnie Mandela

Winnie Madikizela-Mandela, plus connue sous le nom de Winnie Mandela est une femme politique sud-africaine, membre de l'ANC, née le 26 septembre 1936. Elle a été la seconde épouse de Nelson Mandela, ancien Président d'Afrique du Sud (aujourd'hui remarié avec Graca Machel, veuve de l'ancien président du Mozambique).

De son vrai nom Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela, Winnie Mandela est née dans le village de Bizana, dans la région du Pondoland (est de la Province du Cap, futur Transkei puis Cap-Oriental).

Elle travailla d'abord dans l'administration du bantoustan du Transkei puis s'établit à Johannesburg dans le Transvaal.

Elle passe un diplôme de travailleur social à l'école Jan Hofmeyer de Johannesburg, et plusieurs années plus tard obtiendra une licence de relations internationales de l'Université du Witwatersrand.

Elle rencontre Nelson Mandela, leader de l'ANC, devint sa seconde femme et émerge rapidement comme une icône de la lutte anti-apartheid durant les longues années de prison de son mari (août 1962-février 1990).

Elle fut assignée à résidence dans la ville de Brandfort (État libre d'Orange) et n'était autorisée à renconter son mari que deux fois par an, tous les 6 mois, à la prison de Robben Island, près du Cap.

Surnommée la mère de la nation, le discours de Winnie Mandela évolue vers le radicalisme. Sa réputation est endommagée quand elle endosse le slogan "un boer, une balle" mais surtout quand, dans un discours le 13 avril 1985 à Munsieville, elle justifie le supplice du pneu enflammé autour du cou des "traitres" noirs. "Avec nos boîtes d'allumettes et nos pneus enflammés, nous libérerons ce pays".

Sa réputation est encore plus ternie quand son garde du corps et ancien amant, Jerry Richardson, l'accuse de lui avoir ordonné de tuer un jeune activiste de 14 ans de l'ANC, Stompie Seipei Moketsi, en janvier 1989, qu'elle accuse d'espionnage au profit du gouvernement blanc.

En 1990, c'est au bras de son mari enfin libre qu'elle semble regagner de sa légimité mais celui-ci prend assez rapidement ses distances avec son épouse. En 1991, il la soutient encore quand la justice sud-africaine la condamne pour kidnapping et de complicité dans le meurtre de Moketski. Sa sentence de six ans de prison sera réduite à une amende en appel.

Durant la période de transition vers une démocratie multiraciale, son discours est nettement moins conciliant que celui de son mari envers la minorité blanche.

En avril 1992, Nelson Mandela annonce sa séparation avec sa femme et met fin à ses 38 ans de mariage. Le divorce est prononcé en mars 1996.

Winnie Mandela prend alors le surnom de Madikizela-Mandela.

De 1993 à 1997, elle préside la ligue des femmes de l'ANC.

En mai 1994, Elle prend part au premier gouvernement post-apartheid de son mari en tant que vice-ministre des arts, de la culture, de la science et des technologies. Elle doit démissionner 11 mois plus tard suite à des accusations de corruption.

Elle reste populaire auprès de la base radicale de l'ANC, celle qui rêve encore au grand soir.

En décembre 1997, elle renonce à sa candidature à la vice-présidence de l'ANC après de nouvelles révélations sur son implication dans le meurtre de Stompie Seipei Moketsi devant la commission Vérité et Réconcialition de l'archevêque Desmond Tutu.

Femme complexe, en dépit de son discours radical contre les blancs, elle démontre une réelle tristesse lors de l'assassinat de Marike de Klerk, l'épouse du dernier président blanc Frederik de Klerk, et qu'elle qualifia de grande amie.

Le 24 avril 2003, elle est reconnue coupable par la justice sud-africaine de 43 accusations de fraudes, de 25 accusations de vols alors que son frère, Addy Moolman, est lui aussi condamné. Elle est condamnée à 4 ans de prison.