Week-end (film, 1967)

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Week-end est un film franco-italien réalisé par Jean-Luc Godard et sorti en 1967.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Un couple de français moyens, Corinne et Roland, passe son week-end en voiture sur les routes d’Île-de-France et limitrophes, en circulant (quand c’est possible) entre embouteillages monstrueux et accidents sanglants. Leur « week-end » est ponctué de rencontres aussi bizarres que diverses : les membres du FLSO (Front de Libération de Seine-et-Oise), Joseph Balsamo, Emily Brontë, Saint-Just, Marie-Madeleine ou bien encore le « Gros Poucet » ( ! )

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

  • Juliet Berto : La bourgeoise dans l'accident et un membre du FLSO
  • Blandine Jeanson : Emily Brontë et une fille à la ferme
  • Ernest Menzer : Le cuisinier
  • Helen Scott : Une femme en voiture
  • Georges Staquet : Le conducteur du tracteur
  • Laszlo Szabo : L'éboueur arabe
  • Michèle Breton : La fille dans les bois
  • Jean Eustache
  • Corinne Gosset
  • Louis Jojot

[modifier] Autour de Week-end

  • Godard plus méchant qu’Hara-Kiri ! — Jean-Luc Godard : « Week-end, je ne sais pas comment le présenter. C'est un film qui déplaira sûrement à la majorité de spectateurs… Parce que c'est très méchant, grossier, caricatural. C'est fait dans l'esprit de certaines bandes dessinées d'avant-guerre. C'est plus méchant qu'Hara-Kiri. »[1]
  • L’un des plus longs travellings de l’histoire du cinéma — Pour filmer la séquence de l'embouteillage, Godard réalisa l'un des plus longs travellings de l'histoire du cinéma. Commentaire du directeur de la photo, Raoul Coutard, concernant ce gigantesque embouteille que le couple Corinne-Roland (Darc-Yanne) découvre en le dépassant :
    « C'est tourné du côté de Saint-Cyr. On a mis une semaine pour installer le travelling parce que le champ était en devers. Il y avait à peu près 1,50 m de dénivelé entre le départ du travelling et l’arrivée du travelling.
    Il a fallu faire une construction assez solide pour pouvoir supporter deux chariots de travelling, plus une Dally (machine hydraulique) de manière à ce qu’on récupère le dénivelé en montant le bras afin de donner l’impression qu’on était à la même hauteur.
    Le tournage lui-même a pris une petite journée. On a du faire 5 ou 6 prises, pas plus. La distance a été choisie en fonction du nombre de rails qui étaient disponibles. Donc on a fait un travelling de 300 mètres. C’est un plan étonnant mais à la limite ça n’a pas beaucoup d’imagination.
    C’était l’époque où il n’y avait toujours pas de scénario. C’était donc relativement difficile de savoir ce que Jean-Luc avait l’intention de faire. Il aime bien dire : " Le cinéma, c’est l’art du mouvement, donc on peut changer d’avis ! ". »
    [2]
  • Raoul Coutard au sujet du format[3] : « Pour Week-end, Jean-Luc Godard avait décidé de faire ça avec une pellicule la plus rapide du marché en doublant la sensibilité, ce qui était très compliqué à faire. À chaque fois, il y avait quand même ce besoin, pour Jean-Luc, de faire quelque chose de très différent des autres, tout le temps, sans arrêt. C'était son grand système. »
  • Valérie Lagrange : « Godard fait appel à nous au printemps 1967 pour son film Week-end, avec Jean Yanne et Mireille Darc. On jouait le rôle d'une tribu d'anarchistes qui vivait dans la forêt et kidnappait les bourgeois partis en week-end, pour les manger, au barbecue. Un scénario qui correspondait parfaitement à notre état d'esprit. À la fin du film, à la suite d'une charge de police, je mourais en chantant une petite chanson d'amour triste dans les bras de Jean-Pierre. Je me souviens de soirées passées dans l'appartement des Buttes, avec les acteur du Living Theatre. Nous portions tous des tenues « arabo-flamboyantes », et je revois encore Jean-Luc Godard, accroupi dans un coin, avec son costume gris et ses lunettes noires, observant comme un ethnologue ces intéressants spécimens. J'adore Godard. Il est intègre et intelligent. J'aurais bien aimé tourner d'autres films avec lui. Je trouve génial ce qu'il a dit à propos de la télé : La télé c'est comme un robinet, quand tu l'ouvres, si l'eau est pure, ça va, mais si elle est empoisonnée, tout le monde est contaminé. »[4]

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Dans Télérama de janvier 1968.
  2. Propos recueillis par Laurent Devanne pour « Kinok », 17 mai 1999.
  3. Extrait de son interview figurant parmi les bonus du double DVD Le Mépris (Contempt), Éditions The Criterium Collection, 2002, ISBN 0780026179
  4. Extrait de Mémoires d'un temps où l'on s'aimait, autobiographie de Valérie Lagrange, Éditions Le Pré aux Clercs, Paris, 2005, ISBN 2-84228-207-8.