Wasmannia auropunctata

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Wasmannia auropunctata
Grandes fourmis de feu (Solenopsis invicta), reines prêtes à l'envol
Grandes fourmis de feu (Solenopsis invicta), reines prêtes à l'envol
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infraclasse Neoptera
Ordre Hymenoptera
Sous-ordre Apocrita
Super-famille Vespoidea
Famille Formicidae
Sous-famille Myrmicinae
Genre Wasmannia
Epsèce
Wasmannia auropunctata
Roger
Synonymes
  • Hercynia panamana (Enzmann 1947)
  • Ochetomyrmex auropunctata
  • Ochetomyrmex auropunctatum (Forel 1886)
  • Ochetomyrmex auropunctatus
  • Tetramorium auropunctatum (Roger 1863)
  • Wasmannia glabra (Santschi 1931)
  • Xiphomyrmex atomum (Santschi 1914)
Sous-espèces de rang inférieur
  • W. a. auropunctata
  • W. a. australis
  • W. a. laevifrons
  • W. a. nigricans
  • W. a. obscura
  • W. a. pulla
  • W. a. rugosa
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La Wasmannia auropunctata (aussi appelé la petite fourmi de feu ou fourmi électrique, en raison de piqûre très urticante) est une espèce de fourmi invasive pouvant former des supercolonies.

Sommaire

[modifier] Mode de reproduction

Des chercheurs français et suisses expliquent l'étrange stratégie reproductive de Wasmannia auropunctata. Dans ce mode de reproduction jamais observé auparavant, les mâles sont les clones de leur père et les reines sont les clones de leur mère.

"Chez la plupart des espèces de fourmis, les reines fabriquent deux types d'œuf", explique Denis Fournier, premier auteur de l'étude et chargé de recherche au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) de Belgique. "Certains, dits haploïdes, non fécondés, produisent des mâles tandis que d'autres, dits diploïdes, sont fécondés et produisent soit des reines, soit des ouvrières." Mais chez la petite fourmi de feu, les reines ont, peu à peu, appris à se passer de la semence des mâles pour engendrer d'autres reines, transmettant ainsi la totalité de leur patrimoine génétique à la génération suivante de femelles reproductrices.

Du coup, les mâles ne transmettent plus leurs gènes qu'aux ouvrières, qui, stériles, ne peuvent assurer la pérennité de ce patrimoine génétique. Pour contrecarrer cet "hégémonisme génétique" des reines, les mâles ont dû ruser. Les mâles fécondent les ovules haploïdes et une fois la fécondation effectuée, l'ADN du mâle élimine celui de la femelle. L'œuf en question engendre, en définitive, un clone du mâle l'ayant fécondé.

Chez Wasmannia auropunctata, tout ou presque se passe donc comme si les mâles et les femelles appartenaient à deux espèces différentes. Cependant, même si ce divorce, consommé de longue date, les place sur deux branches distinctes de l'arbre de l'évolution, mâles et reines ont malgré tout besoin l'un de l'autre. Leurs gènes se mêlent ainsi pour engendrer les ouvrières. Bien que stériles, ces dernières n'en assurent pas moins l'organisation sociale de l'espèce et le bon fonctionnement des colonies.

Sans être finaliste, on pourrait y voir une des explications sur le fait que, bien que pourvues d'ailes dans leur jeunesse, les reines et les mâles ne font jamais de vol nuptial. De plus, il a été montré que les reines survivent mal sans l'aide de quelques ouvrières (qui n'ont pas d'ailes).

[modifier] Invasion en Afrique

Depuis son introduction au Gabon, par des agronomes dans les années 1920, Wasmannia auropunctata envahit maintenant plusieurs pays d'Afrique centrale et menace la biodiversité.

Une enquête a été conduite sur sa distribution actuelle au Cameroun. Des nids ont été récoltés dans chaque localité infestée et élevés au laboratoire pendant un mois. Des tests d'agressivité consistant à des confrontations une à une des ouvrières provenant de mêmes nids, de même localités ou de localités différentes ont été conduits dans des boîtes de pétri (Ø = 1,5 cm). Les observations ont été faites sous une loupe binoculaire (x16). Pendant cinq minutes, les comportements pré-définis ont été enregistrés et classés selon une échelle d'agressivité croissante à quatre niveaux : 1 = contact fortuit, antennation brève, antennation mutuel, rester immobile au contact d'un congenère, trophallaxie, 2 = antennation prolongée, poursuite, évitement, 3 = saisie, 4 = combat, agrippement. Les résultats obtenus montrent que la la zone infestée par W. auropunctata s'est étendue d'environ 120 km et 300 km respectivement vers le Sud et le Nord de la zone d'introduction. L'agressivité a été absente à l'intérieur du même nid, faible à l'intérieur d'une même localité et entre les localités. Ces résultats indiquent qu'une seule supercolonie existe au Cameroun[1].

[modifier] Invasion en Polynésie Française

Wasmannia auropuncata n'a probablement pas été introduite volontairement à Tahiti, mais son expansion est désormais en cours de description et de contrôle, car comme elle l'a déjà démontré, elle menace la biodiversité locale. D'autre part, plusieurs animaux font déjà les frais de ses assauts.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références externes

  1. INRIA Rapport du séminaire du 24/4/2006 sur les insectes sociaux

[modifier] Liens externes

Article extrait de l'œuvre originale : http://seclin.tourisme2.free.fr/cd_des_fourmis.html

  • (fr) Wasmannia à Tahiti Site centralisant les informations sur l'invasion de W. auropunctata en Polynésie Française.
  • (fr) Fenua Animalia Site résumant des informations sur l'invasion de W. auropunctata en Polynésie Française.
  • (en) Fenua Animalia Site summarizing information on the French Polynesia invasion by W. auropunctata.