Voyelle nasale

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Les voyelles nasales sont produites par le passage de l'air dans les fosses nasales grâce à l'abaissement du voile du palais (velum). Le flux d'air continue en même temps de passer par la bouche. Le processus permettant de passer d'une voyelle dite orale (normale) à une voyelle nasale est la nasalisation.

Ces voyelles sont notamment utilisées en français, en portugais, en polonais, et en breton (liste non exhaustive). On les rencontre aussi dans de nombreuses langues d'Afrique.

[modifier] Notation d'une voyelle nasale

Il existe plusieurs manières d'indiquer à l'écrit ce type de voyelles (liste non exhaustive et ne prenant pas en compte nombre de cas particuliers) :

  • orthographe française : une voyelle suivie d'une consonne nasale (m ou n) : an, en, in, on, un, par exemple  ;
  • orthographe portugaise : une voyelle suivie d'une consonne nasale ou surmontée d'un tilde : ã, õ (ces dernières dans les digrammes ão, ãe, ãi et õe) ;
  • orthographe polonaise : un ogonek souscrit à la voyelle : ą, ę ;
  • orthographe bretonne : une voyelle suivie d'un n ou d'un n tildé ñ : an, , en, , in, , on, , un, . Suivie d'un n, la voyelle est nasalisée et la consonne n est prononcée, suivie d'un ñ, la voyelle est nasalisée et le n n'est pas prononcé. On distingue ainsi gouelañ (« pleurer ») de gouelan (« goëland »).

[modifier] L'invention du concept des voyelles nasales du français

Le concept de voyelles nasales en français a été décrit pour la première fois en 1711 par l'abbé de Dangeau dans ses Essais de grammaire. La notion en fut reprise et précisée en 1767 par Nicolas Beauzée, qui est le premier à définir la nasalité par rapport à l'oralité. Ainsi, il écrit dans sa Grammaire générale que les articulations nasales sont celles « qui font réfluer par le nez une partie de l'air sonore dans l'instant de l'interception, de manière qu'au moment de l'explosion il n'en reste qu'une partie pour produire la voix articulée, » tandis que les articulations orales sont celles « qui ne contraignent point l'air sonore de passer par le nez dans l'instant de l'interception, de manière qu'au moment de l'explosion tout sort par l'ouverture ordinaire de la bouche » (49-51).