Ville ouverte

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Le terme de ville ouverte s'entend en état de guerre d'une ville déclarée rendue sans combat afin de l'épargner de la ruine, de par un accord explicite ou tacite entre les belligérants.

La question se pose lorsque la ville présente un intérêt historique ou culturel, ou bien compte tenu du nombre de civils présents parmi la population.

Dans une guerre totale : ville ouverte... ou ville ravagée.  Panneau annonçant la proximité des lignes ennemies après la prise de la ville de Cologne par les Alliés en 1945.
Dans une guerre totale : ville ouverte... ou ville ravagée.
Panneau annonçant la proximité des lignes ennemies après la prise de la ville de Cologne par les Alliés en 1945.

Une condition joue dans la balance : la ville ne doit pas présenter un intérêt stratégique dans le conflit en cours ; sa libération ne doit pas jouer dans son règlement final.

Au courant du hâvre représenté par une ville réputée épargnée par les bombes, en général les réfugiés de la région affluent dans une ville ouverte.

Sommaire

[modifier] Quelques villes ouvertes

Parmi les villes déclarées ouvertes durant la Seconde Guerre mondiale ont figuré : Rome, Chieti (dans les Abruzzes), Florence, Belgrade. Le statut de ville ouverte lui assure sa sauvegarde : par contraste, les environs de Cologne, après les bombardement stratégiques lors de l'avancée des Alliés de l'autre côté du Rhin, furent de plus un enjeu de combats : au sortir de la guerre la cité rhénane était ruinée, il ne restait alors plus guère que le Dom debout.

Les aspects géostratégiques jouent parfois uniquement : Manille fut abandonnée en 1942 par l'armée américaine, coupée de ses arrières, et déclarée ville ouverte. Y tenir une garnison ne représentait plus de sens après Pearl Harbour, compte tenu de l'avancée des armées de l'Empire du Soleil levant.

La ville de Paris le fut également brièvement au moment de la débâcle, le gouvernement français se repliant à Bordeaux et laissant la capitale aux autorités civiles de la défense passive sans espoir d'assurer une ligne de défense (le plan blanc allemand, successeur du plan jaune, était à ce moment bien avancé).

Athènes fut déclarée ville ouverte par les autorités allemandes le 11 octobre 1944 [1].

[modifier] Un statut de protection relatif

Le statut conféré à la ville ouverte n'est pas inviolable, dans la mesure où bien des villes déclarées ouvertes furent néanmoins l'objet de bombardements. Théoriquement, la ville correspondant le plus à la définition devrait être Rome durant le second conflit mondial, du fait de la présence du Vatican, qui alloua à la capitale italienne le statut de ville sainte. Malgré cela, elle fut touchée par un dur bombardement le 19 juillet 1943.

De même, bien que les Allemands aient reconnu Belgrade ville ouverte, ils la bombardèrent en avril 1941 dans le cadre de la campagne des Balkans.

On peut considérer qu'hormis ce fait la ville fut épargnée par les combats, qui se sont déroulés de manière décisive dans la région dans les ruines du monastère de Monte Cassino. Remontant la botte italique, les Alliés ont aussi négocié avec l'armée allemande et les autorités locales afin d'épargner également la ville de Florence ; il aurait été sacrilège pour le patrimoine architectural italien de risquer de voir touché le Ponte Vecchio, symbole de la Renaissance si ce n'est la ville toute entière.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. (en)Chronologie de la Seconde guerre mondiale, 1944

[modifier] Liens internes