Victor-Amédée II de Savoie

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Victor-Amédée II.
Victor-Amédée II.

Victor-Amédée II (en italien Vittorio Amedeo II), né à Turin le 14 mai 1666, mort à Moncalieri le 31 octobre 1732, fut prince de Piémont et duc de Savoie de 1675 à 1730, roi de Sicile de 1713 à 1720, puis roi de Sardaigne de 1720 à 1730.

Il était fils de Charles-Emmanuel II, duc de Savoie et prince de Piémont, et de Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours, duchesse de Genève et d'Aumale.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il succède à son père à l'âge de neuf ans sous la régence de sa mère. Son règne commençe par des persécutions contre les Vaudois. Bien que marié à une nièce de Louis XIV, il prend part à la Ligue d'Augsbourg contre la France, qui envahit ses états. Battu à à la Bataille de la Staffarda (1690), puis à la Marsaille (1693), il doit signer avec Louis XIV une paix séparée en 1696.

Allié de la France au début de la Guerre de Succession d'Espagne, il se joint à l'Autriche en 1703, mais ses états sont occupés par le duc de Vendôme. Ce n'est qu'en 1706, par une victoire d'Eugène de Savoie près de Turin qu'il peut rentrer dans le Piémont. Mais une nouvelle défaite lui fait perdre la Savoie. Brouillé avec l'Autriche en 1709, il garde sa neutralité jusqu'au Traités d'Utrecht (1713) où il récupère la Savoie, reçoit une partie du Milanais et la Sicile, ainsi que le titre de roi. Cette île étant trop éloignée pour qu'il puisse la défendre, il négocie en 1720 avec l'empereur Charles VI l'échange du royaume de Sicile contre celui de Sardaigne.

Sous son règne, la Sardaigne connaît un gouvernement absolutiste, comme beaucoup de pays d'Europe. Il adopte les théories gallicanes développées dans la Déclaration des Quatre articles rédigée par Bossuet en 1682, selon lesquelles le pape n'a qu'une autorité spirituelle et ne peut ni juger les rois, ni les déposer. Cette Déclaration sera désormais enseignée dans les séminaires de la Maison de Savoie.

Il abdique en faveur de son fils le 3 septembre 1730, se retire au château de Saint-Alban près de Chambéry, puis tente de reprendre la Couronne. Son fils l'assigne à résidence au château de Moncalieri où il meurt.

[modifier] Mariage et enfants

Il épouse en premières noces à Chambéry le 6 mai 1684, Anne Marie d'Orléans (16661728), fille de Philippe de France, duc d'Orléans et d'Henriette d'Angleterre. Ils ont :

Veuf, il se remarie morganatiquement à Turin le 2 août 1730 avec Anna Canalis di Cumiana (16791769), ensuite marquise de Spigno (1731)[1], fille du comte Francesco Maurizio Signore di Cumiana par Monica Francesca San Martino d'Aglié dei Marchesi di San Germano. Ils n'ont pas d'enfants.

Victor Amédée II eut également une liaison de plus d'une dizaine d'années avec la jeune Jeanne Baptiste d'Albert de Luynes (16701736), fille de Louis-Charles d'Albert, duc de Luynes, et d'Anne de Rohan-Montbazon, et épouse de Joseph Scaglia († 1704), comte de Verua ( trame du film La Putain du roi ). Deux enfants furent légitimés et titrés le 14 mai 1701 malgré l'évasion rocambolesque de leur mère vers la France à la fin de l'année 1700 :

Une lettre de Louis XIV - à propos d'un sérieux différend avec son cousin en septembre 1703 - atteste de leurs relations tumultueuses : « Monsieur, puisque la religion, l'honneur, l'intérêt, l'alliance et votre propre signature ne sont rien entre nous, j'envoie mon cousin le duc de Vendôme à la tête de mes armées pour vous expliquer mes intentions. Il ne vous laissera que 24 heures pour vous déterminer. »

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d'Espagne
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de Habsbourg
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de Habsbourg
roi de Sardaigne
Charles-Emmanuel III

[modifier] Notes, références et sources

  1. La marquise, veuve Novarina de San Sebastiano, avait au moins un fils avant cette nouvelle union, connu comme le comte de San Sebastiano, qui s'illustre à la bataille d'Assietta en désobéissant à ses supérieurs et en emportant ainsi la victoire ; un fils est nommé Pietro Novarino et hérite du titre de marquis de Spigno en 1769 ; s'agit-il du même ? Un comte Giacinto Canalis de Cumiana est connu à cette époque qui pourrait bien être aussi son fils.

[modifier] Voir aussi