Variété (botanique)

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En botanique et en mycologie, une variété (du latin varietas, « qui diverge ») est un rang taxinomique de niveau inférieur au rang d’espèce (« infraspécifique »).

Sommaire

[modifier] Définition taxinomique

Ce rang, intercalé entre celui de « sous-espèce » et celui de « forme, » permet de circonscrire et de regrouper plus finement un ensemble d’individus (une population) différant légèrement des autres individus conspécifiques, par un ou plusieurs caractères considérés comme mineurs, c’est-à-dire ne justifiant pas la création d’une nouvelle espèce, car ils possèdent par ailleurs tous les caractères diagnostiques entrant dans la définition de cette espèce.

Il s’agit le plus souvent de différences morphologiques (anatomique), chimiques ou organoleptiques (couleur, odeur), écologique (habitat, substrat), caractères qui sont censés évoluer en dehors du courant génétique de la variété type.

Ces caractères divergeants sont réputés homogènes et constants pour ce rang de taxon, mais leur « poids » taxinomique relatif est laissé à l’appréciation du systémacien. Ils reposent sur une information scientifique qui peut avoir été obtenue par différentes méthodes systématiques :

  • traditionnelles, comme la taxinomie phénétique et la systématique évolutionniste (Simpson, Mayr) ;
  • les systématiques numérique (Michener & Sokal) et phylogénétique (Hennig, 1950) ;
  • des systèmes hybrides, tels que l’usage d’une double nomenclature (taxon + clade, M.S.Y. Lee, 2002) et la systématique dite « pragmatique » (M.C. Langer, 2001).

Chacune de ces systématiques a ses avantages et limites. Par exemple, si l’on définit les caractères variétaux comme déterminés par un génotype commun, ils doivent pouvoir être reproduits de génération en génération par les semences ou les spores, mais la grande majorité des espèces autrefois qualifiées de « cryptogames », champignons par exemple, échappent à ce mode de reproduction ou de culture, que ce soit dans la nature ou en laboratoire.

[modifier] Nomenclature

La variété est désignée par un trinôme : Un nom générique, suivi d’une épithète spécifique et d’une seule épithète infraspécifique. Les deux épithètes à la suite le nom de genre doivent être séparées par l’indication abrégée du rang varietas : var. ou v.

La première fois qu’une espèce se voit attribuer une coupure au rang variétal, il y a réciproquement et automatiquement création (autonyme) d’un trinôme au rang de variété (désormais considérée comme la « variété type ») pour désigner l’espèce dont elle a été séparée.

[modifier] Variété, race et cultivar

Quand des plantes au sein d'une même espèce deviennent très différentes pour des raisons génétiques (variants), on parle souvent de « variété végétale ».
La notion de variété ne doit toutefois pas être confondue avec celle de cultivar ;

le cultivar est une variété cultivée (même si elle a pu originellement avoir comme origine une variété sauvage). C'est un variant qui a été sélectionné et choisi, parfois depuis plusieurs millénaires, pour certaines de ses caractéristiques que l'on a voulu transmettre d’une génération à l’autre, par des méthodes telles que reproduction végétative (clonage), cultures de « lignées pures », autofertilisation, etc.
En agriculture, le terme variété est fréquemment utilisé pour désigner un cultivar. Depuis 1961, une variété agricole ou potagère, pour être commercialisée en France doit être inscrite au catalogue officiel des espèces et variétés. Ce système a été récemment étendu à toute l'Europe.
En horticulture et moindrement en arboriculture, les termes variété et cultivar sont encore utilisés de manière interchangeable.

Enfin, le terme « race » est encore parfois utilisé dans un sens proche de variété, mais il ne s’agit pas d’un rang officiel en botanique ni en mycologie. Il est de plus en plus réservé au monde animal.

[modifier] Pour l'UPOV

La Convention UPOV [1] définit la variété comme : « un ensemble végétal d'un taxon botanique du rang le plus bas connu qui, qu'il réponde ou non pleinement aux conditions pour l'octroi d'un droit d'obtenteur, peut être
- défini par l'expression des caractères résultant d'un certain génotype ou d'une certaine combinaison de génotypes,
- distingué de tout autre ensemble végétal par l'expression d'au moins un desdits caractères et
- considéré comme une entité eu égard à son aptitude à être reproduit conforme
 »

Pour l'UPOV, une variété doit donc être caractérisée en différant notablement de toute autre variété, et demeurer inchangée au cours du processus de reproduction et/ou de multiplication, ce qui fige en quelque sorte définitivement une variété en l'empêchant de co-évoluer avec son environnement.

[modifier] Autres rangs taxinomiques

[modifier] Références

  1. Convention UPOV (article 1.vi)

Les rangs taxinomiques[1] utilisés en systématique traditionnelle pour la classification hiérarchique à l'intérieur des cinq règnes du monde vivant sont les suivants (par ordre décroissant) :

  1. En gras les 7 rangs principaux, en romaine les 5 rangs secondaires, en italique les noms latins.
  2. Les taxons aux rangs de race et de sous-race n'ont pas de noms scientifiques (animaux domestiques principalement).