Vajrasattva

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Nom de la déité ou incarnation

Légende de l'image

Indication sur la déité
Nom   Vajrasattva
Nombres de formes   {{{Nombres de formes}}}
Nombre d'yeux   2
Couleur   Blanc
Indication théologique
Mantra   Mantra de 100 syllabes Version abrégée:
Om Vajrasattva Hum
Date de célébration   {{{Date de célébration}}}

Vajrasattva, ou « être de vajra » (tibétain: rdo rje sems pa; chi. 金剛薩埵 Jīngāngsāduò; jap. Kongosatta) est un bouddha du courant vajrayāna. Protecteur du karma, il concentre les énergies et la sagesse des cinq dhyani bouddhas dont il est parfois décrit comme le « prêtre ». La pratique de Vajrasattva est centrée sur la confession et la purification.

Sommaire

[modifier] Les porteurs de vajra

Vajrasattva, « Être de Vajra » (tib.:rdo rje sems pa) et son émanation Sattvavajra « Vajra de l'Être », Vajradhara, « Détenteur du Vajra » (tib.: rdo rje 'chang) et son émanation ou bodhisattva Vajrapāni, « Porteur du Vajra  » (tib.: phyag na rdo rje), appelé aussi le « Seigneur des mystères », entretiennent d’étroites relations et sont parfois identifiés à la même entité. Il y a ici une forte ambigüité, dhara signifiant par exemple porter, soutenir, alors que pāni tient en main, ce qui inverserait les traductions usuelles données ci-haut... La traduction tibétaine classique clarifie un peu la situation: Vajrapāni manipule et rend hommage en saluant avec les mains, alors que Vajradhara préserve, et tient à l'esprit[1]

Certains courants du bouddhisme tibétain considèrent Vajradhara comme le dharmakāya et Vajrasattva comme le sambhogakāya source des tantras (alors que les sūtras proviennent de la bouche du nirmānakāya Shākyamuni). Les enseignements « parfaits » dzogchen et mahāmudrā proviendraient directement de Vajradhara. Néanmoins, d'autres estiment que celui-ci n’est pas vraiment l’ādibuddha suprême, puisque ce dernier, sans forme ni mouvement, ne saurait enseigner. Ils considèrent donc Vajradhara comme une manifestation du véritable dharmakāya Samantabhadra. Selon un tantra, Vajradhara fut produit comme un cercle de lumière par Vairocana alors que celui-ci méditait sur Samantabhadra dans le domaine du vajra ou « terre du diamant ».

Vajrapāni est le plus souvent considéré comme la forme courroucée de Vajrasattva ou Vajradhara. Le patriarche kagyupa Nāropa est parfois considéré comme l’incarnation de Vajrasattva. Le Maître indien Tilopa (988-1069), l'un des premiers maillons de la Lignée du Rosaire d´Or Kagyupa, aurait reçu ses instructions principales du Bouddha Vajradhara, en particulier les enseignements du Mahāmudrā.

[modifier] Le Mantra-de-cent-syllabes

Le mantra de purification de Vajrasattva connaît de très nombreuses variations de détails, dans l'énoncé comme dans la traduction. Jusqu'à ne pas avoir cent syllabes! En voici une version plus courante[2], ainsi qu'une traduction moyenne, dégagée de ses plus profondes implications:

Statue de Vajrasattva

AUM VAJRASATTVA

Hommage à l'Être de Diamant

SAMAYAM ANUPALAYA

qui tient ses serments [de bohdhisattva].

VAJRASATTVA TVENOPRATISHTA

Vajrasattva, demeure en moi,

DRIDDHO MÉ BHAVA

rend-moi ferme,

SUTOSHYO MÉ BHAVA

rend-moi satisfait,

SOUPOSHYO MÉ BHAVA

rend-moi complet,

ANU RAKTO MÉ BHAVA

rend-moi compatissant.

SARVA SIDDHI MÉ PRAYACCHA

Accorde-moi tous les accomplissements,

SARVA KARMA SUCA MÉ

qu'en toutes actions

CITTAM SHRI YAM KURU HUM

mon esprit soit vertueux.

HA HA HA HA HO BHAGAVAN

Ô Bienheureux,

SARVA TATHAGATA VAJRA

diamant de tous les Éveillés,

MA MÉ MUÑCA

ne m'abandonne pas.

VAJRI BHAVA

Que je sois de diamant,

MAHASAMAYASATTVA A (HUM PH'AT)

Être du grand serment.

[modifier] Iconographie

Vajrasattva est le plus souvent représenté seul, le vajra dans la main droite à la hauteur du cœur et la cloche ghanta retournée dans la main gauche, symbolisant respectivement la force et la sagesse. Il est en général de couleur blanche, mais parfois bleue ou plus rarement rouge. Occasionnellement, il apparait en Yab-Yum avec sa parèdre Vajragharvi (matrice du vajra) ou Ghantapāni (porteuse de cloche). Le bouddha Vajradhara tient un vajra dans chacune de ses mains croisées sur sa poitrine ; son corps est bleu sombre.

[modifier] Notes

  1. Consultez: Nitartha.org
  2. Transcription légèrement retouchée de: Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme. Éditions du Seuil, paris, 2001. 843 p./ p.653. Quant à la traduction elle est tirée d'une quinzaine de sources, principalement: lamrim.org pour son apparente littéralité.

[modifier] Voir aussi

[modifier] liens externes