Trois chansons d'avant-guerre à Saint-Quay-Portrieux

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Sommaire

[modifier] Présentation

Avant la première guerre mondiale, il y avait sur la plage de Portrieux, à Saint-Quay-Portrieux (22), des rochers disparus depuis. Ils ont été utilisés pour construire un bâtiment à usage d’hôtel, tenu par des religieuses. Les « baigneurs » était le nom longtemps donné aux touristes. Le dernier couplet évoque la rivalité traditionnelle entre « le Port » et « Saint-Quay ». Les « bis » portent sur les deux derniers vers.[réf. nécessaire]

[modifier] Les Rochers de Saint-Louis


Tous ceux qui r’viendront
C’t’année sur la plage
Et qui s’promèneront
Vers l’bateau d’sauvetage
Tout surpris verront
Que sur ce rivage
Les roches de Saint-Louis
Se sont évanouies (bis)

Qu’est-il donc dev’nu
Le rocher superbe
A-t-il donc fondu
Et coulé dans l’herbe ?
Ou bien abattu
Par un vent acerbe
A-t-il cet hiver
Roulé dans la mer ? (Bis)

Un anglais fureteur
Amateur de roches
L’a-t-il en douceur
Mis dans sa sacoche ?
Ou bien un voleur
Fourré dans sa poche
Chipé sur le Port ?
C’est tout d’même trop fort ! (bis)

Eh bien ce rocher
Avait l’âme pieuse
Il voulut entrer
Dans la vie r’ligieuse
Afin d’exploiter
Baigneurs et baigneuses
Et c’est au couvent
Qu’il est à présent (bis)

Pris par les maçons
Mis dans les murailles
Avec les moellons
Et les pierres de taille.
Ils s’y trouveront
S’ils ont fait ripaille
Lorsque les baigneurs
Sont chez les bonnes sœurs (bis)

Ils voient s’trémousser
Les petites nonnes
Et voient s’embrasser
Mignons et mignonnes
(...)

Et de tous c’monde-là
La monnaie rapplique
Portrieux ragera
Ca lui coupe la chique
Et c’est pour cela
Qu’aux nonnes on explique
Que leur vrai Seigneur
L’été c’est l’baigneur !

[modifier] Le Petit Train


Ecoutez gens de la côte
Et de Saint-Quay-Portrieux
Ainsi que de Saint-Brieuc
Le récit fait à voix haute
Des aventures du tramway
De Saint-Brieuc à Saint-Quay/

C’tramway était une voiture
Traîné par une locomotive
Qu’avait besoin d’eau pour vivre
C’qui fit sa déconfiture.
(...)

Ce récit a l’avantage
Nous disait un vieux marin
Qu’à voyager dans un train
On peut aussi faire naufrage
Et l’tramway comme un bateau
Ne peut naviguer sans eau.

(Le maire d’Étables :)
Mais l’maire qu’était aux aguets
Lui ferma les robinets.

Pour achever sa déroute
Un cantonnier malicieux
A l’entrée du Portrieux
Mit des cailloux sur la route
L’tramway n’put avaler ça
Et pour le coup s’éclipsa.

(En arrivant à Saint-Quay,il déraille :)

Et le tramway culbuta
Dans un jardin d’monsieur l’maire
Ecrasant de son fardeau
Un plant d’asperges nouveau.

[modifier] Les Charmes de Saint-Quay-Portrieux


De Saint-Quay-Portieux les bains
Connaissez-vous les charmes ?
On peut y noyer ses chagrins
En y baignant ses larmes
Ce ravissant port
Affranchit d’abord
De toute maladie
Vous engraisse à point
Guérit embonpoint
Et mélancolie. (bis)

On est surpris de trouver là
Du poisson à la tonne
Celui qui Jonas avala
N’a rien qui vous étonne.
Etes-vous richard ?
Mangez des homards
Frais à la vinaigrette.
Si vous êtes gueux
Vous ne pouvez mieux
Trouver que la roussette. (bis)

Les habitants de tous pays
Viennent du bout du monde,
Les plus huppés, les mieux choisis
A cent lieues à la ronde.
Le maire est charmant
Le curé quêtant
Juste assez, le digne homme.
Les filles sont si bien
qu’on n’sait nom d’un chien
A qui donner la pomme. (bis)

Les héritiers de grands noms
Y cherchent mariage.
Et bien souvent nous en voyons
En brillant équipage.
Dans les chemins creux
Étant amoureux
On va conter fleurette
Et là, sans tricher,
On peut y pêcher
Bien mieux qu’la crevette. (bis)

S’il pleut ou s’il fait du brouillard
Du vent ou de la brume
Vous allumez votre riflard
Pour éviter un rhume
Et si par bonheur
Vous êtes joueur
Il y a la roulette
Toute la saison
On peut sans façon
Y perdre sa galette. (bis)

Peut-être que vous préférez
L’existence mystique
En ce cas vous apprécierez
Notre hôtel monastique
Et ne craignez pas
Que là vos repas
Sentent la margarine.
Brebant le traiteur
Ne vaut pas la sœur
Qui règne à la cuisine. (bis)