Utilisateur:Tristan Balguerie/Effet Mars : Historique

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Sommaire

[modifier] Premières publications

Dans les années 50 Michel Gauquelin publie son premier compte rendu de travaux sur l'Effet Mars dans lequel il prétend qu'il existe une corrélation entre la positions de Mars dans le ciel et la naissance de certains sportifs. Il découpe le ciel en douze secteur et trouve une fréquence de Mars avoisinant les 22 %, dans deux secteurs du ciel, chez les sportifs pour une espérance qu'il estime aux environs de 17%. Dans les années 60 Gauquelin étend ses recherches à de nouvelles données qui répète le l'écart de distribution de 5 %.

[modifier] L'étude du Comité Para

Michel Gauquelin demande au Comité Belge Para de vérifier ces travaux. Ce Dernier accède à sa demande en 1967. Le Comité établit un nouvel échantillon de 535 sportifs et donne des premiers résultats similaires aux études de Gauquelin. Suspectant un biais démographique dans l’échantillon, le Comité constitue 9 échantillons de test qui donnent le même écart de 5 %(1). En 1976 le Comité Belge Para publie des résultats et conclue que la méthode ne permet pas de s’assurer d’avoir éliminer tous les biais et ne reconnaît pas l'Effet Mars. Les conclusions du Comité Belge Para sont appuyées par la publication dans The Humanist d'un manifeste contre l'astrologie et ses croyances signé par 186 chercheurs dont 18 prix Nobel.

[modifier] Le test Zellen

L'histoire gagne les USA et le jeune comité septique américain le CSICOP, né en 1975, entreprend une nouvelle vérification pour rechercher un facteur naturel qui expliquerait l'écart de 5 % constaté dans les données de Gauquelin et les vérifications du Comité Belge Para. Un statisticien, le professeur Marvin Zeller se propose de vérifier l'espérance de distribution de Mars évaluée à 17 % par Michel Gauquelin en constituant, cette fois, un large groupe de contrôle. Une base de données de 16 756 individus non sportifs, nés à + ou - trois jours et dans les mêmes lieux qu'un échantillon de 303 sportifs, est colléectée. Les résultats publiés en 1977 dans The Humanist, confirme une espérance de distribution de Mars autour de 17 %.

[modifier] L'étude du CSICOP

A l'automne 1977 le CSICOP entreprend une autre étude sur les champions américains, cette fois, dont l'échantillonnage est mené par le Président Paul Kurtz et les calculs réalisés par deux astronomes, George Abell et Dennis Rawlins. Les résultats publiés en 1979 dans The Sketpical Inquirer montre un résultat significativement inverse aux hypothèses de Michel Gauquelin avec un taux de 13.5% de présence de Mars dans les secteurs clés. En 1981, l'astronome Dennis Rawlins, membre fondateur du CSICOP, publie dans le magazine FATE "sTARBABY", un long article dans lequel il critique la conduite de l'expérience du CSICOP, soupçonnant un biais d'échantillonnage qui aurait conduit au résultat anormal de 13.5 %. En 1983 Abell, Kurtz et Zelen répondent aux critiques de Dennis Rawlins dans le The Skeptical Inquirer et soutiennent la qualité de l'échantillonnage du CSICOP et reconnaissent que les calculs des facteurs astronomiques et démographiques de Michel Gauquelin sont justes.

[modifier] L'étude du CFEPP

En 1982, Le Comité Français pour l'Etude des Phénomènes Paranormaux propose une nouvelle expérience dont un protocole détaillée est construit avec les Gauquelins. Le protocole stipulait notamment que les champions choisis pour l'expérience devait avoir une renommée significative. En 1990, le CFEPP publie un premier rapport préliminaire sur 1066 champions français qui trouve un mauvais accueil de Michel Gauquelin. Ce dernier critique des violations du protocole de 1982 sur l'échantillonnage dont il considère qu'il ne respecte pas les critères de renommé des champions sélectionnés. Durant l'étude, Michel Gauquelin suggère des ajouts et des retraits de champions que le CFEPP réfutent. En 1996 le CFEPP publie son rapport qui conclue à la non existence de l'Effet Mars en relevant les valeurs de 18,76% de position de Mars en secteur clés chez les sportifs pour une espérance théorique calculée à 18,2%. La valeur d'espérance de Mars attendue étant bien supérieur aux précédentes études, cette dernière est contestée. Jan Willem Nienhuys, un mathématicien Hollandais, tout en accréditant l'inexistence de l'Effet Mars a recalculer la valeur théorique de Mars en secteur I et IV aux environs de 17.7%, ce qui ne rend pas pour autant l'étude du CFEPP significative.

[modifier] La découverte des biais de Gauquelin

Le Professeur allemand Suitbert Ertel avait entrepris depuis 1982 une analyse exhaustive des travaux de Gauquelin, et était entré en contact avec le CFEPP durant son étude. En 1988, Michel Gauquelin lui confie son laboratoire et Suitbert Ertel y découvre des fichiers de sportifs non publiés par Michel Gauquelin. Michel Gauquelin s'expliquera sur la non publication de ces sportifs en considérant qu'ils sont de moindre importance que les champions dont il a publié les données. Ertel récupère les données publiées et non publiées et se livre à des calculs. Il découvre alors que Michel Gauquelin a eu tendance à publier des données de sportifs de moindre importance, quand ces derniers avait une position de Mars favorable à sa thèse sur l'Effet Mars. Le biais de Michel Gauquelin est mis au grand jour dans une suite d'articles publiés par Ertel.

[modifier] La persistance de l'Effet Mars avec le degré de notoriété

Pour mettre en évidence le biais de Gauquelin le Professeur Suitbert Ertel avait du classifier les champions suivant un degré de notoriété objectif qui permettait de déterminer si oui ou non, Michel Gauquelin, avait rajouté des champions de faibles notoriété dans ses échantillons publiés. Il entreprit donc une classification en relevant le nombre de citations de champions qu'il trouvait dans des ouvrages et constitua une échelle de 5 degrés de notoriété. Ertel mais alors e évidence que l'Effet Mars croit avec la notoriété pour atteindre un degré de signification à partir du 3ième degré de son échelle.

[modifier] La méta analyse de Pierre Perradin

Dans une méta analyse des différentes études menées par le CFEPP, Michel Gauquelin, Ertel et lui-même, Pierre Perradin conclue que l'on ne peut pas exclure l'existence de l'Effet Mars, tout en excluant l'hypothèse de le valider scientifiquement et catégoriquement. Il relève des tendances non significatives allant dans le sens de l'Effet Mars sur les secteurs 1 et 4 confondus (pourcentages de distribution assez systématiquement supérieurs à l'espérance théorique, mais inférieur au seuil de significativité), des distributions significatives en secteur 1, et une reproduction de l'effet de notoriéte développé par Ertel. Mais il n'atteint pas une reproductibilité systématique des résulats et constate que lorsque l'on découpe les échantillons par segments de dates, l'Effet Mars à tendance à dimuner tout au long du XXème siècle, et ce de manière étrangement symétrique à l'apparition des naissances provoquées par la chirurgie ou les méthodes de déclenchement modernes.

[modifier] Conclusion... provisoire

Dans la vive polémique qu'a suscité l'Effet Mars, la découverte des biais de Gauquelin et les conclusions du CFEPP sont souvent présentées comme le point final de cette longue recherche. Mais à ce jour l'Effet Mars est persistant, au travers des travaux et des publications d'Ertel, d'Arno Mueller, de Pierre Perradin ou de Nick Kollersrom qui, retournant l'histoire et les données dans tous les sens, continuent de trouver des Effets significatifs après corrections des biais de Michel Gauquelin ou du CFEPP.

Jan Willem Nienhuys et les cercles sceptiques et zététiques, de leur côté, réfute l'Effet Mars en argumentant que la classification des sportifs selon leur notoriété est par trop subjective pour faire l'objet d'une conclusion scientifique déterminante.

Ce en quoi, on ne saurait leur donner totalement tort. Les facteurs humains ne peuvent être dissociés de pareil études astrologiques dont les conclusions seraient sans doute plus à ranger dans la famille des sciences humaines plutôt que celle des sciences matérialistes exactes.

--Tristan Balguerie 28 février 2006 à 22:02 (CET)

[modifier] Notes

Note 1 : Le Comité Belge PARA, pour s’assurer qu’il n’y avait pas de biais démographique et que la distribution théorique de Mars dans le ciel proposé par Gauquelin constituait bien une base statistique fiable, a mélangé 9 fois les heures de naissances des sportifs sélectionnés pour obtenir 9 nouveaux échantillons témoins démographiquement équivalents, mais différents. Les résultats restent sensiblement les mêmes que ceux de Gauquelin. La distribution théorique de Mars dans le ciel que Gauquelin utilisait sans avoir recours à la méthode du Comité Belge PARA, est à peu de chose près équivalente à celle des 9 échantillons témoins. L’écart statistique subsiste.