Trianon de porcelaine

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Le Trianon de porcelaine fut le premier édifice construit, en 1670, sur ordre de Louis XIV, sur l'emplacement du village de Trianon.
A mi-chemin entre un chateau et une fabrique de jardin, le Trianon de porcelaine était un ensemble de constructions légères, à ossature de bois, recouvertes d'un revêtement de carreaux de céramique et consacrées aux collations du Roi.
Construction éphémère, il ne résista pas aux intempéries et fut détruit en 1687 pour être remplacé par le Grand Trianon.

Sommaire

[modifier] Historique

Dès que Versailles fut devenu un haut lieu du Royaume de France, Louis XIV nourrit le désir de créer un lieu réservé à sa détente et à ses plaisirs.
Dans ce but, le Roi achète en 1668 le village de Trianon, situé au Nord-Ouest du domaine de Versailles, en vue de le détruire et de l'annexer au domaine royal.

Il confie le chantier de Trianon à son premier architecte Louis Le Vau. Le chantier se déroule de 1670 à 1672. Le Vau va bâtir une série de cinq pavillons recouverts de carreaux de faïence bleue et blanche dite « à la chinoise »,[1] d'où son nom de « Trianon de porcelaine ». Quelques carreaux jaune pâle ou vert clair animaient le décor. Des vases en faïence décorés d'épis dorés garnissaient le faîtage du bâtiment.

Cependant à partir de septembre 1671, le lieu change de vocation. Il sera dès lors destiné à abriter les amours du Roi et de Madame de Montespan. Mais dès 1687, Louis XIV ordonne la destruction du Trianon de porcelaine. En effet son magnifique décor de faïence résiste mal au temps et des fissures apparaissent rapidement sur les murs. Cette destruction suit de quelques années la disgrâce de Mme de Montespan, pour laquelle celui-ci avait été construit.

Le chantier du nouveau Trianon, ou Trianon de Marbre, est confié à Jules Hardouin-Mansart.
Du premier Trianon, il ne reste aujourd'hui que le tracé du jardin.

[modifier] Description du lieu

Le Trianon de Porcelaine était un lieu réservé aux collations composé de cinq pavillons. Le pavillon central était destiné à la détente du Roi, les quatre autres pavillons, qui entouraient la cour, étaient affectés à la préparation des plaisirs culinaires du Roi. Un dispositif, que nous appellerions aujourd'hui barbecue, avait été installé dans l'une des cours.

[modifier] Le Pavillon du Roi

La décoration intérieure du Trianon de Porcelaine est assez peu connue. On sait que le pavillon du Roi était composé d'un salon central et de deux appartements: l'Appartement de Diane et l'Appartement des Amours.
La totalité des décors, des stucs, des boiseries et du mobilier était peint en bleu et blanc à la manière de la faïence qui ornait les murs du pavillon. L'Appartement des Amours abritait la "Chambre des Amours", réservée à l'intimité de Louis XIV et de Madame de Montespan, et dont le décor somptueux a inspiré de nombreux restaurateurs. Il existait aussi un Cabinet des parfums (à l'emplacement de l'actuel Salon des jardins du Trianon de marbre) qui rassemblait des essences rares des fleurs des jardins de Trianon.

[modifier] Les quatre pavillons de la cour

La cour était entourée de quatre pavillons dédiés aux préparations culinaires destinées au Roi. Deux de chaque côté de la cour. Le premier pour les entremets; le deuxième pour les confitures; le troisièmes pour les potages, les entrées et les hors d'œuvres; et le quatrième pour dresser les fruits, la table des Princes et des Seigneurs et pour les dessertes et les buffets.

[modifier] Les Jardins

Les jardins du Trianon de Porcelaine sont divisés en 3 parties, qui perdurent encore aujourd'hui: la terrasse qui borde le Pavillon central; la pente douce qui descend vers le Grand-Canal; et le Jardin Bas.
Sur la terrasse sont dessinés deux grands parterres de fleurs ornés d'une fontaine décorée de faïences. Un astucieux système fut imaginé par le jardinier Michel II le Bouteux pour permettre de présenter différentes compositions de parterres en un minimum de temps. Les fleurs étaient plantées dans des pots et les pots enterrés dans le sol ce qui permettait de changer les pots de place à volonté. Les compositions florales pouvaient ainsi être modifiées au cours d'une même journée, offrant au Roi et à ses invités un spectacle totalement renouvelé.
La pente qui descend vers le Grand-Canal, étant exposée plein Sud, permettait la culture d'orangers.
Dans le Jardin Bas, séparé de la terrasse par un mur orné de faïence, les fleurs et les arbres fruitiers étaient protégés de l'hiver par un système de serres démontables.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Robert Danis, La première maison royale de Trianon, 1670-1687, Paris, Albert Morancé, 1926.
  • Versailles: Parc, Jardins, Trianon (Le Figaro collection);
  • Jean pierre Coffe, Alain Baraton, La véritable histoire des jardins de Versailles, Plon 2007, ISBN 978-2-259-19785-4
  • Versailles Disparu, une vison argumentée de T. Bosquet et P. Dasnoy (éd.: Acatos)

[modifier] Notes

  1. Les carreaux sont produits par les manufactures de Hollande, de Rouen, de Nevers, de Lisieux ou de Saint-Clément, comme plus tard les cache-pots du Hameau de la Reine. On en trouve encore fréquemment des fragments lors des travaux effectués dans les jardins.

[modifier] Articles connexes