Toni (film, 1935)

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Toni
Titre original Toni
Réalisation Jean Renoir
Acteur(s) Charles Blavette
Andrex
Édouard Delmont
Scénario Jean Renoir
Carl Einstein
Musique Paul Bozzi
Décors Léon Bourrely
Photographie Claude Renoir
Montage Marguerite Renoir
Suzanne de Troeye
Producteur(s) Marcel Pagnol
Production Les Films d'aujourd'hui
Distribution Les Films Marcel Pagnol
Format Noir et blanc
1.37:1
Monophonique
Durée 85 min
Sortie 22 février 1935 France France
Langue originale Français
Pays d'origine France France
Fiche IMDb

Toni est un film français réalisé par Jean Renoir et sorti en 1935.

Sommaire

[modifier] Résumé

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Immigré italien, Antonio, dit « Toni », a trouvé du travail à Martigues. Il y vit auprès de Marie tandis qu’il est amoureux de la belle Josépha, d’origine espagnole, dont l’oncle est un petit propriétaire prospère. Josépha se marie avec un parisien, Albert, qui a surtout des vues sur la fortune de l'oncle. Outre son cynisme et sa convoitise, Albert se révèle être brutal avec Josépha. Lorsque son oncle décède, pour empêcher qu’Albert fasse main basse sur le magot, Josépha projette de s’en emparer et de s’exiler en Amérique avec Gaby, un autre de ses soupirants. Mais elle est surprise par Albert et, lors de leur affrontement, elle l’abat d’un coup de revolver. Lorsque Toni apprend par Josépha les circonstances de la mort d’Albert, il décide de maquiller le meurtre en suicide. Toni et Josépha transportent le cadavre dans une pinède pour l’abandonner avec le revolver à la main mais ils sont pris sur le fait par le garde forestier. Pour épargner la prison à celle qu’il aime, Toni s’accuse du meurtre. Il sera abattu par la police lors de sa tentative d’évasion et sa mort n’empêchera pas l'arrestation de sa complice.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Distinction

  • 1935 : Meilleur film étranger au New York Film Critics Circle Awards

[modifier] Autour du film

  • Ce drame de Jean Renoir (secondé par Luchino Visconti, l’un des assistants-réalisateur), filmé en décors naturels, avec des moyens minimalistes qui restituent l’âpreté de la vie des immigrés et tourné sur les lieux-mêmes du fait divers dont le scénario est tiré, est considéré comme l’instigateur du cinéma néoréaliste italien.
  • Charles Blavette[1] : « Je signe le contrat, avec le rôle de Toni dans le film Toni sous la direction de Jean Renoir. Ceci, je le dois à Marcel Pagnol, comme je dois à Jean Renoir d’avoir appris mon métier.
    Jean Renoir me trouve un peu gras pour le rôle dramatique de Toni et me conseille de maigrir. J’adopte un régime alimentaire draconien. Pendant les quarante-deux jours de prises de vues du film, je maigris de quatorze kilos. C’est excellent, car les scènes étant tournées dans l’ordre progressif du scénario je donne l’impression de mincir au fur et à mesure de l’intensité dramatique. C’est aussi le seul film que j’ai tourné dans l’ordre chronologique.
    Ce film est tourné aux Martigues. Je loge à l’hôtel Sainte-Anne qui, plus tard, sera repris par l’un de mes amis.
    Avec Jean Renoir, je rentre dans le métier de comédien. Il me fait travailler et se donne beaucoup de mal. Dans le scénario, Toni est un ouvrier carrier piémontais. Il y a un double mariage durant l’action, dont le mien.
    Jean Renoir, qui sait le pittoresque des chœurs piémontais (chant, contre-chant et tierce) pense que cela ferait très bien à cette scène de mariage, etc. Quand il apprend qu’il y a des Piémontais aux Martigues, et qui chantent, bien entendu ! Le temps de les trouver, Jean Renoir les engage pour la scène du mariage. Pour le réalisme de cette scène, nous tournons de nuit le repas de noces, et à l’extérieur. Les chanteurs arrivent vers 22 heures. Renoir règle la scène avec cette minutie dans les détails qui lui est particulière. Il fixe le moment où les chanteurs doivent commencer. Nous répétons. Au moment voulu, les Piémontais demeurent muets. Arrêt. Jean Renoir s’informe sur la cause de ce mutisme. Après de laborieuses explications (ils ne parlent que quelques mots de français) nous comprenons qu’ils ont tout simplement soif. On leur donne des verres et une bouteille de vin. Un moment après, reprise de la répétition… et nouvel échec. Le litre était vide ! Jean Renoir envoie chercher une bonbonne de cinq litres. Quand elle fut finie, c’est à peine si les trois Piémontais commençaient à fredonner. Renoir eut vite fait de comprendre. Il fit apporter une bonbonne de trente litres. La scène fut tournée vers 1 heure du matin… Le lendemain, vers 8 heures, en nous rendant sur le terrain pour reprendre le travail, nous retrouvâmes nos trois Piémontais dans un fossé au bord de la route. Verres en main, la bonbonne retournée, ils chantaient à tue-tête un trio impeccable que Jean Renoir fit enregistrer aussitôt. […]
    Jean Renoir m’a appris que le cinéma est un métier, avec un M majuscule. Depuis, je l’ai cru. »

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. Extrait de ses mémoires Ma Provence en cuisine, Éditons Jeanne Laffitte, Marseille, 2002 (ISBN 2862763861) — Réimpression de l'édition originale de France-Empire de 1961.