Théorie de l'agence

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La théorie de l'agence est la branche de l'économie qui s'occupe des conséquences du problème principal-agent en particulier à l'intérieur d'une même unité économique, administration ou entreprise. En tant que telle, elle constitue un domaine à cheval entre l'économie industrielle et la théorie des organisations.

[modifier] Théorie

La théorie de l'agence se base sur une opposition entre deux agents :

  • D'une part, le détenteur des moyens de production, alors appelé "actionnaire", ou de manière générale, "le principal".
  • D'autre part, l'agent qui exploite les moyens de production du premier à sa demande.

Dans le monde de l'entreprise, il existe plusieurs relations de cette nature :

  • Employeur -- Salarié
  • Epargnant -- Banque
  • Actionnaire -- Gestionnaire.

Une telle relation, établie dans le but de maximiser le profit de l'actionnaire, permet à l'agent d'en tirer en échange des bénéfices (salaire, options d'achat d'actions...). Malgré le consentement mutuel, il y a une opposition des intérêts :

  • L'actionnaire compte rentabiliser son capital.
  • L'agent veut tirer des bénéfices de son action, ce qui signifie entamer la part du capital.

D'un point de vue plus général :

  • Le principal va mettre en place un système qui poussera l'agent à réaliser l'action tout en dévoilant la totalité des informations.
  • L'agent voudra garder le pouvoir décisionnel qu'il peut tirer, notamment, de ses informations.

Par conséquent, une telle relation présente des risques :

  • asymétrie de l'information (qu'elle soit volontaire ou non)
  • aléa moral (non-respect de l'ensemble des règles et accords passés)
  • antisélection (une asymétrie d'infomation trop importante peut inciter le principal à choisir par souci de rentabilité un bien ou service de moins bonne qualité, et l'agent à adopter un comportement dit de "passager clandestin" - "free rider").

Mais aussi des coûts :

  • coûts liés à la surveillence de l'agent (par exemple, un conseil d'administration), appelés "coûts d'agence".

[modifier] Pratique

Il n'est pas rare, en effet, de constater de telles divergences d'intérêts. Prenons un exemple : en 2006, Antoine Zacharias, PDG du groupe Vinci (bâtiment et travaux publics, gestion immobilière), entame un bras-de-fer avec l'administration de l'entreprise. Cette opposition a pour origine la prime que le gérant s'est octroyée à son départ de l'entreprise.

Cet exemple montre que le principe de séparation de la propriété des biens et de son exploitation peut être la source de conflits. La société Vinci étant une SA (société anonyme), le capital appartient aux actionnaires qui nomment un conseil d'administration afin de contrôler les agissements du Président-Directeur Général.

On peut aborder aussi la théorie de l'agence sous l'angle du problème des coûts que représente l'assurance-maladie aujourd'hui : l'asymétrie d'information entraîne un comportement déconnecté de la réalité des coûts de la part des agents (les assurés), donc une lutte contre ces alés moraux par le ticket modérateur, le dossier médical partagé, des campagnes de publicité ("Les antibiotiques, c'est pas automatique"), etc.

[modifier] Voir aussi

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