Théâtre de la Porte Saint-Martin

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Le Théâtre de la Porte Saint-Martin vers 1790
Le Théâtre de la Porte Saint-Martin vers 1790
Le Théâtre de la Porte Saint-Martin vers 1850
Le Théâtre de la Porte Saint-Martin vers 1850

Le Théâtre de la Porte Saint-Martin est une salle de spectacles située au 16, boulevard Saint-Martin dans le 10e arrondissement de Paris.

Le théâtre, l’un des plus grands du boulevard, est très rapidement construit en 1781, sous la direction de Nicolas Lenoir, pour accueillir l'Académie royale de Musique dont la salle venait d’être incendiée, qui sera transférée rue de Richelieu en 1794. Contenant 1 800 places, l’inauguration eut lieu le 27 octobre de la même année. Après avoir remplacé l’Opéra jusqu’au 8 thermidor an II, ce théâtre fut fermé pendant plusieurs années et la salle utilisée pour des réunions politiques jusqu’en 1799, date à laquelle elle est vendue comme bien national.

Le 30 septembre 1802, la salle rouvre comme théâtre sous son nom actuel. On y joue alors des pièces à grand spectacle, des comédies et des ballets. Elle est fermée par le décret impérial de 1807 sur les théâtres, puis rouverte en 1810 sous le nom de Jeux Gymniques : le privilège qui lui avait été accordé portait les restrictions les plus gênantes, il ne pouvait pas y avoir plus de deux acteurs parlant sur la scène et les autres devaient se borner à des rôles muets. Ce spectacle, peu attrayant, fut bientôt abandonné et, le 26 décembre 1814, un nouveau privilège ayant été accordé à ce théâtre, il reprit son nom d'origine et inaugura le mélodrame : la Pie voleuse.

Dès lors, les ballets surpassent en qualité ceux de l’Opéra. Mandrin, les Petites Danaïdes, Trente ans ou la vie d’un joueur sont les succès les plus marquants de cette période. Le danseur mime Mazurier dépasse tous les danseurs comiques de son temps et fait du théâtre l’un des plus fréquentés de l’époque. Frédérick Lemaître, Bocage, Potier, Mademoiselle George, Marie Dorval, firent concevoir pour cette scène des espérances qui bientôt se réalisèrent et le théâtre de la Porte-Saint-Martin, avec ces acteurs de talent, put aborder des genres élevés, le drame, la tragédie même, et prit une réelle importance littéraire. Frédérick Lemaître fait entrer au répertoire les œuvres de Victor Hugo, Casimir Delavigne, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac, George Sand, Victorien Sardou. On représenta à ce théâtre Marina Faliero, Antony, Richard Dartington, la Tour de Nesle, Marie Tudor, Lucrèce Borgia, la plupart des grandes œuvres de la réforme romantique. Le Bossu de Paul Féval y est adapté le 8 septembre 1862.

La Porte-Saint-Martin a été fermée cinq ou six fois pour cause de faillite, notamment en 1840, en 1851 et en 1868. Incendié en mai 1870 pendant la Commune de Paris et reconstruit sur le même emplacement, le théâtre rouvre ses portes le 28 septembre 1873 avec Marie Tudor de Victor Hugo. Dix ans plus tard, la grande Sarah Bernhardt s’y produit pendant plusieurs mois d’affilée et y reste fidèle jusqu’à la fin du siècle.

En 1897 y est créé le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand.

En juin 2001, Michel Sardou et Jean-Claude Camus prennent la direction de ce théâtre de mille places dirigé par la famille Regnier depuis 1949. Michel Sardou revend ses parts à son associé en 2003.

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[modifier] Bibliographie

  • Jacques de Plunkett, Fantômes et souvenirs du Théâtre de la Porte-St-Martin (1781-1941), Paris, 1941.
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1637

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