Théâtre Espace Libre

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Théâtre Espace Libre est un théâtre situé au 1945 rue Fullum à Montréal. Le théâtre L’Espace Libre est un point d’ancrage pour le monde du théâtre expérimental montréalais. C’est dans le quartier Centre-Sud, un ancien quartier ouvrier de Montréal, que L’Espace Libre s’installe à son ouverture en 1979, dans les locaux de l’ancien poste de pompiers nº19 de la Ville de Montréal, laissés vacants à la suite de sa relocalisation.

[modifier] Historique

Construite en 1903 sur une rue occupée par plusieurs autres institutions publiques, la caserne no19 est l’œuvre de l’architecte Louis-Roch Montbriand, à qui l’on doit notamment l’architecture de l’église Notre-Dame-de-la-Défense classée lieu historique national du Canada, dessinée en collaboration avec l’artiste italien de renom, Guido Nincheri. La caserne nº19 arborait, comme plusieurs édifices institutionnels montréalais de l’époque, une inspiration de style Beaux-Arts : une façade à plusieurs colonnades, de nombreuses portes et éléments décoratifs, et la présence d’un couronnement au sommet de la façade qui présente une sorte d’écusson permettant d’identifier le lieu et son caractère.

Une première phase de travaux, en 1981, a permis l’adaptation de la caserne aux activités scéniques, et à la présentation de pièces de théâtre devant public. Cette adaptation fût achevée par une deuxième phase de travaux, en 1987. La salle de spectacle occupa ainsi le garage de l’ancienne caserne pendant plusieurs années.

C’est au milieu des années 90, que l’immeuble, dans sa forme originale, commença à exprimer sa désuétude, et qu’il ne répondait plus aux besoins des activités qui s’y déroulaient. Malgré ce manque d’espace et de commodité, les organismes constituant l’espace libre, exprimèrent le désir de demeurer au même emplacement. C’est au courant de 2001, que commencèrent donc les travaux de démolition et de reconstruction de l’Espace Libre. Ces travaux furent entrepris sous la supervision de l’architecte Michel Lapointe, de la firme Lapointe, Magne et associés, de Montréal.

[modifier] L’architecture

C’est au mois d’août 2002, que furent terminés les travaux, et que l’Espace Libre accueilli son public dans ses nouveaux locaux. Les travaux, qui s’inscrivaient dans un effort de revitalisation du patrimoine immobilier de Montréal, devaient respecter l’architecture de l’édifice original de 1903, et offrir suffisamment d’espace pour abriter les locaux de répétitions et d’administrations des deux compagnies de théâtre, des locaux pouvant accueillir les artistes en résidence, ainsi qu’une salle de spectacle pouvant répondre aux exigences des projets d’exploration théâtrale.

L’air de terrain disponible amena les architectes à opter pour un concept sur 4 niveaux incluent un sous-sol excavé. Le premier niveau est principalement consacré à la salle de spectacle. D’une capacité de 130 places, celle-ci est conçue de manière à ce que la configuration géométrique de la salle puisse être modifiée au gré des productions, et possède donc deux entrées possibles pour le public. Le sous-sol excavé, lui, propose un aménagement qui permet de dégager l’espace nécessaire à la salle du premier niveau. On y retrouve les aires de rangement, les toilettes publiques, et les installations techniques; la régie.

Les étages supérieurs accueillent quant à eux les locaux administratifs et de pratiques des deux compagnies de théâtre, et quelques salles communes. Premier étage : les loges des artistes, une cuisine et une salle à manger commune, ainsi que les locaux d’Omnibus; école de mime. Second étage : les bureaux et la salle de répétition du NTE (Nouveau Théâtre Expérimental), et une autre salle qui accueille les répétitions des productions en résidences.

Dans un effort de conservation, l’architecte Michel Lapointe et son équipe ont conservé quelques structures extérieures d’origine (façade, mur Est, et tour de séchage des tuyaux) afin d’intégrer la nouvelle structure, dite moderne, aux éléments marquants de l’édifice d’origine. La façade s’est donc vu superposer un étage supérieur, qui, par l’utilisation d’une surface vitrée, ne nuit pas au caractère historique de celle-ci; et ce, sans pour autant nier l’apparence fortement contemporaine et moderne que suggère maintenant ce nouveau visage. Le côté Est du théâtre témoigne lui aussi des efforts des architectes à affirmer le caractère expressif de ce bâtiment. De l’extérieur, en plein jour, cette surface de verre se déploie dans une rythmique où les verticales se superposent les unes sur les autres, telles les faces déployées d’un éventail ouvert qui reflète la lumière du Soleil… et c’est lorsque la nuit tombe, que l’éclairage intérieur laisse apparaître les aires de circulations qui se cache derrière se parement de verre et qui se découpe tel un spectacle d’ombres chinoises sur la surface vitrée.

C’est donc par la simplicité des formes et l’utilisation de lignes épurées que les architectes ont rendues possibles la rencontre de deux époques dans un édifice qui allie fonctionnalité et expressivité; résultat d’un effort marqué par le respect des acquis du passé, et la volonté de redéfinir l’acte de création actuel. (LDS)