Tendon d'Achille

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Cet article traite de la partie anatomique. Pour l'expression courante voir Talon d'Achille
Vue postérieure de la jambe et du pied montrant le tendon d'Achille (tendo calcaneus).
Vue postérieure de la jambe et du pied montrant le tendon d'Achille (tendo calcaneus).

Le tendon d'Achille est un tendon placé sous le mollet (muscle triceps sural) et au dessus du talon. Il rattache l'os du talon au muscle du mollet.

Sommaire

[modifier] Rupture du tendon d'Achille

Le tendon est relativement fragile et les accidents (ruptures) sont fréquents, principalement au cours d'activités sportives (tennis, volley-ball, badminton…). La rupture se reconnaît assez facilement lorsqu'elle survient : bruit de déchirement de tissus (audible à quelques mètres parfois) et vive douleur au dessous du mollet.

Une fois rompu, il existe trois techniques principales de réparation d'un tendon d'Achille :

[modifier] La technique orthopédique

Elle consiste à plâtrer l'articulation de la cheville jusqu'au dessous du genou, en deux plâtres consécutifs. Le premier en position d'équin (pointe de pied tendue, de manière à rapprocher les deux extrémités du tendon), puis le second à 90°.

Non chirurgicale, cette technique a néanmoins l'inconvénient de durer plus longtemps, de nécessiter une plus longue kinésithérapie et d'avoir le taux de ruptures itératives le plus élevé (12 à 15 %).

[modifier] La technique chirurgicale classique

Elle consiste, après ouverture sur 10 à 15 centimètres, à recoudre les deux parties du tendon.

Cette technique est celle qui a le plus faible taux de récidive (environ 1 %), mais elle est néanmoins soumise à un risque post-opératoire non négligeable.

[modifier] La technique percutanée type « ténoligs »

Elle consiste à effectuer deux petites incisions en partie basse de la cheville, par lesquelles le chirurgien fait passer deux aiguilles pour mettre en place des petits harpons attachés chacun à un fil, retendus vers le bas pour rapprocher la partie haute du tendon de la partie restée en bas, puis bloqués. Les fils peuvent être synthétiques et retirés par le chirurgien après environ 6 semaines, ou résorbables.

Cette technique a l'avantage d'un taux de récidive faible (proche de 2 %) et d'une intervention légère, généralement ambulatoire. Elle présente un risque post-opératoire plus faible que la technique classique. Elle doit s'appliquer dans les huit jours après la rupture.

Le choix entre ces diverses techniques peut être fait en règle générale par le malade, hormis si la rupture est particulièrement proche de l'os, est ancienne, ou divers cas particuliers selon le diagnostic du chirurgien.

[modifier] Autre technique percutanée, type …

Une nouvelle technique chirurgicale a été développée récemment avec des résultats très encourageants. Une incision de 3 cm est faite au niveau du tendon d'Achille puis un instrument est inséré sous la peau. Des longues aiguilles avec fils sont alors passées à travers la peau et chaque partie du tendon rompue. Cette technique a l'avantage d'une incision minime et surtout d'une bonne visualisation du tendon. En effet, d'autres techniques de sutures percutanées ne permettent pas de voir le tendon et donc de s'assurer de l'efficacité de la suture. Il est important de savoir qu'un des problèmes principaux de la suture dite "classique" avec longue incision est que, lors de la cicatrisation, des adhérences peuvent se former entre la peau et le tendon, rendant la rééducation difficile et parfois douloureuse. Dès lors, préférer une incision minime devient très important. Cette technique, souvent utilisée pour des sportifs d'élite, fonctionne très bien avec des résultats pour le moment très intéressants. À noter qu'une fois l'intervention effectuée (temps opératoire de 20 minutes) il n'est pas nécessaire d'effectuer de nouvelle intervention pour enlever les fils qui sont résorbables.

[modifier] Rééducation

Celle-ci est lente et progressive, et doit être prudente, afin d'éviter au maximum le risque de rupture itérative. L'immobilisation est généralement d'une durée de 6 semaines. Le patient pourra reprendre une marche correcte (parfois accompagnée de boitement) au bout de 3 mois et ne pas espérer la reprise du sport avant, au mieux, 6 mois.