Temple Neuf de Metz

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Construit durant l'annexion allemande, entre 1901 et 1904, sur les plans de l'architecte Conrad Wahn, le Temple Neuf illustre bien la politique de germanisation par l'architecture déployée à cette époque par Guillaume II pour assoir son emprise sur la ville de Metz. Ce temple protestant fut d'ailleurs inauguré par l'empereur en personne accompagné de l’impératrice, de la princesse Victoria-Louise de Prusse et des plus hautes autorités du Reichsland d'Alsace-Lorraine (Reichsland Elsaß-Lothringen). Il est aujourd'hui le lieu de rassemblement de la communauté protestante réformée du centre de Metz.

À l'intérieur se trouve un orgue de 52 jeux sur trois claviers et pédalier en traction entièrement mécanique, réalisé par Ernest Mühleisen. De ce fait le temple est régulièrement utilisé pour les concours du Conservatoire National de Région et pour de nombreux récitals, donnés par des organistes réputés.

[modifier] Ce qui fait son charme

Le temple neuf de Metz depuis la promenade au bord de la Moselle
Le temple neuf de Metz depuis la promenade au bord de la Moselle

Qu'il soit abordé en venant de la place d’Armes et de la Cathédrale, de la Préfecture et la Place de la Comédie (Théâtre de Metz), du grand et du moyen Pont des Morts[1][2] ou de la place de la république et du Palais de justice, le Temple Neuf surprend par le contraste entre la lumineuse pierre de pierre de Jaumont (calcaire) environnante et la couleur grise du grès des Vosges utilisé pour sa construction.

Il surprend également par l’opposition entre le classicisme français des bâtiments avoisinants et son style néo-roman rhénan avec sa tour-lanterne octogonale à la croisée du transept et ses deux clochers sur la façade vraisemblablement inspirés de la cathédrale romane de Spire en Allemagne. Celle-ci lui valu de nombreuses critiques lors de sa construction car il était vu par les Messins comme un affront à l'harmonie, classique et surtout française, de la place de la Comédie qui date du XVIIIe siècle. Malgré cela, le Temple Neuf devint ― et demeure ― un lieu emblématique de la ville de Metz, de son passé à la fois français et allemand, de son histoire indissociable des affrontements et, aujourd’hui, de l’amitié entre les deux pays.

Le soir, le chevet du Temple Neuf prend une dimension spectaculaire : illuminé depuis la pointe de l'île du Petit Saulcy autrefois surnommée le jardin d'amour, se reflétant dans la Moselle encadré par deux ponts également mis en lumières, sa beauté fait oublier les querelles politico-architecturales du début du XXe siècle.

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