Tchin-Tabaraden

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Tchin-Tabaraden signifie la vallée des jeunes filles en tamachek.

C'est une ville du Niger qui se trouve entre Tahoua et Abalak, au bout d'une piste qui débute peu après Tabalak.

Lieu d'implantation des Ioullemiden, il est aussi un lieu chargé d'histoire récente : la rébellion touarègue.

Après des années de tension entre Touaregs et autres communautés, les 29 et 30 mai 1985 se produisirent les premiers « évènements » de Tchin-Tabaraden : des nomades venus chercher des vivres (on est en pleine sécheresse) pour leurs campements auraient été repoussés par les forces de l'ordre, avec des morts des deux côtés. Dès lors les Touaregs sont devenus des parias dans leur propre pays.

La situation n'évolua guère jusqu'aux seconds évènements de Tchin-Tabaraden :

En novembre 1987, en vue d'une démocratisation, pour faire revenir ceux qui avaient trouvé refuge en Libye suite aux premiers évènements et aux grandes sécheresses, le colonel Ali Saïbou leur promet l'amnistie et des aides. Mais une fois rentrés au Niger et parqués dans des camps (18000 réfugiés), l'État a eu peur de ces jeunes ishumars (chômeurs) et les a soupçonné d'avoir été formés par Mouammar Kadhafi. L'armée procéda donc à des vagues d'arrestations pour « atteinte à la sureté de l'État ».

La nuit du 6-7 mai 1990, des jeunes tentent d'occuper la gendarmerie de Tchin-Tabaraden pour protester contre ces arrestations arbitraires. Les ishumars s'emparent de l'arsenal emportant kalachnikovs et munitions; un gendarme et son frère sont tués. En représailles, la ville est bombardée et l'armée procède à des arrestations massives dans toute la région. Bilan : des centaines de civils trouvent la mort. Les campements nomades sont anéantis et les hommes reprennent la route pour la Libye. C'est à Tillia, près de la frontière avec le Mali, que la répression a été la plus cruelle.


Dès lors, la rébellion devient inévitable, malgré les efforts de négociation de certains (Mano Dayak). Elle durera jusqu'en 1995.

[modifier] Références

  • Sylvie RAMIR, Les pistes de l'oubli, Touaregs au Niger, Paris, Félin, 1991.
  • Mano DAYAK,Touareg, la tragédie, Lattès, 1992.
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