Symphonie n° 5 de Chostakovitch

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La Symphonie nº 5 en ré mineur, op. 47, de Dmitri Chostakovitch fut écrite en trois mois en 1937, et créée le 21 novembre de la même année à Léningrad sous la direction d’Evgeni Mravinski.

La symphonie est divisée en quatre mouvements :

  1. Moderato
  2. Allegretto
  3. Largo
  4. Allegro non troppo

Sommaire

[modifier] Fiche technique

[modifier] Orchestration

  • 3 flûtes, 3 hautbois, 4 clarinettes, 2 bassons ; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba
  • timbales, percussions, xylophone, piano/célesta, harpe
  • cordes

[modifier] Histoire

[modifier] Composition

Longtemps, elle servit d’outil de propagande à l’intention du public soviétique, puis international. Selon certains musicographes, les dires de Chostakovitch selon lesquels la symphonie est une « réponse pratique d’un artiste soviétique à de justes critiques », ou que le compositeur n’était pas content de sa Quatrième Symphonie et tenait à être compris du plus grand nombre – « Tout n’a pas été d’égale valeur dans mes œuvres précédentes. Il y a eu des échecs. Dans ma Cinquième Symphonie, je me suis efforcé à ce que l’auditeur soviétique ressente dans ma musique un effort en direction de l’intelligibilité et de la simplicité » – ne sont que des allégations de biographes commandités. Pour d’autres, la réalité tiendrait plus de ces propos : « La plupart de mes symphonies sont des monuments funéraires. Trop de gens, chez nous, ont péri on ne sait où. Et nul ne sait où ils sont enterrés. Même leurs proches ne le savent pas. Où peut-on leur ériger un monument ? Seule la musique peut le faire. Je leur dédie donc toute ma musique ».

[modifier] Création et réception

Quoi qu’il en soit, avec l’opus 47, Chostakovitch renoue avec la tradition qui va de Moussorgski à Miaskovski, en passant par Borodine et, surtout, Tchaïkovski. Mais c’est aussi une œuvre autobiographique que traverse le drame vécu et surmonté par le compositeur, et qui se conclut par le cri final de victoire ou de défi. En pleine période des purges staliniennes, quand l’angoisse collective était à son apogée, la tension émotionnelle de la symphonie fut perçue par l’auditoire avec une acuité exceptionnelle. Un enthousiasme quasi délirant accueillit la création de cette œuvre, en 1937, lors du vingtième anniversaire de la Révolution. Les dirigeants soviétiques y trouvèrent un éclat conforme à l’esthétique du Parti et le peuple y lut le message de désespoir et de solitude que le compositeur avait voulu transmettre.

[modifier] Analyse

Tout dans cette symphonie parle du drame : architecture imposante des thèmes, tension puissante des cordes à l’unisson, douleur déchirante des mélodies.

[modifier] Moderato

Le Moderato initial commence par un canon déchiqueté et sinistre dans les cordes, qui forme la base du mouvement entier.

[modifier] Allegretto

Seule note de couleur et d’humour, le deuxième mouvement, l’Allegretto, est une danse grotesque qui n’apporte aucun soulagement, mais se raille elle-même.

[modifier] Largo

Le Largo qui suit est le mouvement le plus profond de l’œuvre. Pathétique méditation, émanation sincère et personnelle d’émotion musicale qui laissa le public de la première en larmes, dit-on.

[modifier] Allegro non troppo

Le mouvement final est trompeusement glorieux. Il a été au centre de nombreuses discussions : concession à la pression politique ou ironie d’une marche triomphale de la dictature sur le peuple opprimé ? D’une humeur triomphante, il dévie au sombre et au sinistre pour terminer sur un caractère manifestement « grand-finish ».

[modifier] Discographie sélective

La Cinquième Symphonie a été gravée par Herbert von Karajan, Evgeny Mravinsky, Leonard Bernstein, Lorin Maazel, Georg Solti, Kurt Sanderling, Leopold Stokowski, Karel Ancerl, Riccardo Muti, Christoph Eschenbach, Charles Mackerras, Theodore Kuchar, sans que ceux-ci n'aient enregistré la Quatrième Symphonie.

Direction Orchestre Année Label Note
Kirill Kondrachine Orchestre philharmonique de Moscou 1964 Melodiya
Ievgueni Mravinski Orchestre philharmonique de Leningrad 1978 et 1984 Praga / Melodiya

Erato

Bernard Haitink Orchestre royal du Concertgebouw 1981 Decca
Kurt Sanderling Berliner Sinfonie-Orchester 1982 Berlin Classics

[modifier] Références

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes