Symphonie n° 3 de Lutosławski

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La troisième des quatre symphonies de Witold Lutosławski, écrite entre 1974 et 1983 (un temps de gestation exceptionnellement long) représente à la fois l'apogée de son écriture instrumentale à grande échelle et la charnière entre les deux dernières phases créatives de sa vie : la phase aléatoire pure d'une part (entamée en 1961 par Jeux vénitiens et culminant en 1976 dans Mi-parti) et celle, plus synthétique et mélodique, qui donnera naissance notamment à l'extraordinaire Concerto pour piano de 1988. La troisième symphonie poursuit en effet les expérimentations structurelles de la révolutionnaire Seconde symphonie de 1967, tout en dévoluant au caractère aléatoire un rôle plus contrôlé et en allant nettement plus loin dans la brillance sonore et la science de l'exploitation des timbres, ainsi que dans ce que l'on peut appeler un lyrisme de la férocité, déjà présent dans le magistral Concerto pour violoncelle de 1969-70.

Ainsi qu'il l'avait fait dans la deuxième symphonie, Lutosławski divise sa composition en deux mouvements de caractère complémentaire, le premier « hésitant » et le second « direct », le premier préparant le second en répandant un climat d'inquiétude et d'interrogation, mais aussi d'attente enfiévrée, auquel le second, plus long et plus volumineux (au sens auditif), apporte ensuite la résolution. L'œuvre, écrite en un temps d'incertitude, d'espoir, d'attente et d'angoisse pour la Pologne elle-même, possède à la fois une nervosité et une autorité de caractère qui font penser aux ultimes symphonies de Karl Amadeus Hartmann.

L'œuvre a été créée en 1983 par l'Orchestre symphonique de Chicago sous la direction de Georg Solti.

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