Symphonie en si bémol majeur de Chausson

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La symphonie en si bémol majeur op.20 d'Ernest Chausson, la seule du compositeur (il en commença une autre en 1899, l'année de sa mort, qui resta donc à l'état d'esquisses), a été écrite entre septembre 1889 et décembre1890.

Dédiée au peintre Henri Lerolle, son beau-frère, elle est en trois mouvements comme la plupart des symphonies françaises du temps :

  • I. Lent - Allegro vivo
  • II. Très lent
  • III. Animé

Chausson était un compositeur peu prolixe, l'ensemble de son œuvre ne comportant que 39 numéros d'opus. Ses partitions orchestrales sont rares et il n'avait alors écrit qu'un poème symphonique de jeunesse Viviane et son Poème de l'amour et de la mer qu'il a débuté en 1882 et qu'il n'achève que deux après sa symphonie.

Celle-ci se situe à la croisée des influences de César Franck, qui fut professeur de Chausson, et de Wagner, dans une tradition germanique d'orchestration et de chromatisme, mais qu'illumine un lyrisme particulier. Elle se situe également dans le renouveau symphonique français des années 1880 (avec, outre Franck, Camille Saint-Saëns, Édouard Lalo, Albéric Magnard et Vincent d'Indy). Elle s'ouvre sur une lente et sombre introduction, qui semble évoquer des âges sombres et oubliés, qui monte en un irrésistible crescendo débouchant sur une partie enfin lumineuse et enjouée. Le lyrisme revient dans le deuxième mouvement, émouvant et plein d'une noble douleur, mais néanmoins d'exécution difficile pour l'orchestre, au point d'effrayer le chef d'orchestre Edouard Colonne. Le dernier mouvement fait entendre de puissants motifs, comme une marche à la guerre, et en reprenant le procédé cyclique développé par Franck procède au rappel des thèmes précédents de la symphonie ; presque au même moment, Bruckner faisait la même chose dans sa Huitième symphonie.

La symphonie fut créée sous la direction du compositeur le 18 avril 1891 à la salle Erard. D'abord accueillie avec un relatif succès, elle connut un triomphe lorsque Arthur Nikisch la dirigea en 1897 avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin à Paris, et est depuis devenue une œuvre incontournable de la musique symphonique française, qui traversait dans ces années 1880-1890 une riche période.

Son exécution demande environ un peu plus d'une demi-heure.

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