Utilisateur:Sire de Hephgé/Brouillons/ordre du temple

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Sommaire

[modifier] Histoire de l'Ordre

[modifier] Un contexte politico-militaire complexe

[modifier] Première Croisade (1096-1099)

Le pape Urbain II prêchant la Ire croisade
Le pape Urbain II prêchant la Ire croisade

Le pape Urbain II prêche la première croisade le 27 novembre 1095, dixième jour du Concile de Clermont, appuyée par un appel à l'aide de l'empereur byzantin Alexis Ier en 1096, qui demande un soutien face à des invasions musulmanes incessantes.
Le pape demande au peuple chrétien d'Occident de venir en aide aux chrétiens d'Orient en prenant les armes. Cette croisade aura alors comme cri de ralliement « Dieu le veut ! », et tous les personnels prenant part à la croisade seront marqués par le signe de la croix, devenant ainsi les Croisés.
Cette action se soldera en 1099 par la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes menées par Godefroy de Bouillon.
Hugues de Payns vint en Terre Sainte pour accompagner le Comte Hugues Ier de Champagne accomplissant un pélerinage. On peut d'ailleurs affirmer que suite à cette première croisade, l'institution des Ordres militaires s'est généralisée.

[modifier] Les Prémices de l'Ordre du Temple

Godefroy de Bouillon avait été désigné par ses pairs comme roi de Jérusalem, titre qu'il refusa, préférant porter celui d'Avoué du Saint-Sépulcre.
Godefroy de Bouillon avait mis en place l'Ordre des Chanoines du Saint-Sépulcre qui avaient pour mission d'aider à toutes les tâches le patriarche de Jérusalem. Un certain nombres d'hommes d'arme, issus de la croisade, se mirent au service du patriarche afin de protéger les intérêts du Saint-Sépulcre.
Une institution similaire constituée de chevaliers, appelés Chevaliers de Saint-Pierre (milites sancti Petri) fut créée en Occident pour protéger les biens des abbayes et églises. Ces chevaliers étaient des laïcs mais profitaient des bienfaits des prières.
Par extension, les hommes chargés d'assurer la protection des biens du Saint-Sépulcre ainsi que de la communauté des Chanoines étaient appelés milites sancti Sepulcri.
Il est fort probable qu' Hugues de Payns intégra cette institution en 1115[1].
Tous les hommes chargés de la protection du Saint-Sépulcre logeaient à l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem situé tout proche.
Lorsqu'en 1113, l'Ordre de l'Hôpital devient indépendant, pour s'occuper des pélerins venant d'Occident, une idée nait: pourquoi ne pas créer une milice du Christ (militia Christi) qui ne s'occuperait que de la protection de la communauté de chanoines du saint-Sépulcre et des pélerins sur les chemins de Terre Sainte, en proie aux brigands locaux ?
Ainsi, les chanoines s'occuperaient des affaires liturgiques, de l'Hôpital, des fonctions charitables et la milice du Christ, de la fonction purement militaire.
C'est ainsi que l'Ordre du Temple qui se nommait, à cette époque, militia Christi, prit naissance.

[modifier] La fondation de l'Ordre du Temple

[modifier] La naissance

C'est en 1118 que naît, sous l'impulsion d'Hugues de Payns et Geoffroy de St-Omer, l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon pour sécuriser le voyage des pélerins affluant d'Occident suite à la reconquête de Jérusalem.
Dans un premier temps, Payns et St-Omer se concentrèrent sur le défilé d'Athlit, endroit le plus dangereux qui deviendra par la suite une des plus grandes places fortes templières en Terre Sainte: Château-Pélerin.
La date de 1118 pour la création de l'Ordre est controversée car les références précises sont peu nombreuses, ainsi certains historiens proposent les dates de 1118, 1119 et 1120. La seule chose précise que l'on sait actuellement est le fait que le Concile de Troyes, entérinant la création de l'Ordre du Temple, se déroula neuf ans après la naissance de l'Ordre.
Le nouvel Ordre ainsi créé ne pouvait donc survivre qu'avec l'appui de personnes influentes. Ainsi Hugues de Payns réussit à convaincre le roi de Jérusalem Baudoin II de l'utilité d'une telle milice, chose assez aisée vue l'insécurité régnant à l'époque.
Les chevaliers prononcèrent les trois voeux de pauvreté, chasteté et obéissance et ont reçu du partriarche, Gormond, la mission de "garder voies et chemins contre les brigands, pour le salut des pélerins" ("ut vias et itinera, ad salutem peregrinorum contra latronum"[2]) pour la rémission de leurs péchés.
Le roi Baudoin II leur octroie une partie de son palais de Jérusalem, à l'emplacement du Temple de Salomon, qui donna par la suite leur nom de Templiers ou de Chevaliers du Temple.
Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer se font rejoindre par sept autres chevaliers:

  • André de Montbard, futur grand maître de l'Ordre
  • Payen de Montdidier
  • Geoffroy Bissol
  • Archambault de Saint-Agnan
  • Gondemare
  • Rolland
  • Geoffroy

Le premier don que reçoit l'Ordre du Temple vient de Foulque, Comte d'Anjou, futur roi de Jérusalem qui vient à Jérusalem pour faire pélerinage. Ce don est composé de trente livres de sous angevins.

[modifier] La recherche de soutien

La notoriété du Temple ne parvient pas à décoller au-delà de la Terre Sainte et c'est ainsi que Hugues de Payns accompagné de cinq autres chevaliers (Godefroy de St-Omer, Payen de Montdidier, Goeffroy Bissol, Archambault de St-Agnan et Rolland) s'embarquent pour l'Occident.
Ayant le soutien du roi Baudoin de Jérusalem, Hugues de Payns porte également un message pour le pape Honorius II et au moine Bernard.
En partant en Occident, Hugues de Payns avait trois objectifs[1]:

  • la reconnaissance de l'Ordre par l'Église et lui donner une règle (les chevaliers, rattachés aux chanoines du Saint-Sépulcre, suivaient, comme eux, la règle de Saint-Augustin),
  • donner une légitimité à l'action des Templiers (la dénomination de moine-chevalier pouvait être en contradiction avec les règles de l'Église),
  • recruter de nouveaux chevaliers et obtnir des dons qui feront vivre l'Ordre en Terre Sainte.

La tournée occidentale des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon commence en Anjou, pour passer ensuite par le Poitou, la Normandie, l'Angleterre (où ils recevront de nombreux dons), la Flandre et enfin la Champagne [2].

[modifier] Le Concile de Troyes (13 Janvier 1129)

Voir l'article: Concile de Troyes

Arrivant à la fin de sa tournée en Occident et après avoir porté le message du roi de Jérusalem à Bernard de Clairvaux, afin qu'il aide les Templiers à obtenir l'aide du pape, Hugues de Payns particpera au Concile de Troyes.
Ce Concile est composé de nombreuses personnalités religieuses, dont le prologue de la Règle primitive du Temple donne les noms [1]:

  • le cardinal Mathieu d'Albano, légat du pape en France,
  • les archevêques de Reims et de Sens, ainsi que dix de leurs évêques suffragants,
  • quatres abbés cisterciens (ceux de Cîteaux, Clairvaux, Pontigny et Troisfontaines),
  • deux abbés clunisiens (ceux de Molesmes et Vézelay),
  • deux chanoines,
  • deux maîtres et un secrétaire.

En plus des religieux, il y avait des personnages laïcs:

Le concile doit mener à la création d'une règle propre à l'Ordre du Temple, et elle sera de forte inspiration cistercienne (présence de Saint-Bernard et de Étienne Harding, fondateur de Cîteaux), en contradiction avec les clunisiens qui suivent la règle de Saint-Benoît et font de nombreux écarts (nourriture,...). Une fois la Règle adoptée, elle doit être soumise à Étienne de Chartres, patriarche de Jérusalem.

[modifier] La reconnaissance

Suite au Concile de Troyes où l'idée d'une Règle propre à l'Ordre du Temple fut acceptée, la tâche de la rédiger fut donnée à Bernard de Clairvaux qui lui même la fit écrire par un clerc, Jean Michel, sur des propositions faites par Hugues de Payns lui-même.
On peut donc affirmer que l'Ordre du Temple renaît le 13 janvier 1129 suite à l'approbation du Concile[1].

[modifier] Eloge de la Nouvelle Milice (De laude novae militiae)

Enluminure du XIIe siècle
Enluminure du XIIe siècle

Il s'agit d'une lettre de Saint Bernard à Hugues de Payns, écrite après la défaite de l'armée fancque au siège de Damas en 1129.
Cette éloge permettra enfin aux Templiers de rencontrer une grande ferveur et une reconnaissance générale.
De plus, il existe un passage important où Saint-Bernard explique pourquoi les Templiers ont le droit de tuer un ennemi: « Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit avec plus d'assurance encore.S'il meurt, c'est pour son bien, s'il tue, c'est pour le Christ... »[3]
Grâce à Saint-Bernard, une des plus grande figure religieuse du XIIe siècle, l'Ordre du Temple va connaître un accroissement significatif et un bon nombre de chevaliers vont s'engager pour le salut leur âme ou tout simplement, pour s'illustrer sur les champs de bataille.

[modifier] Omne Datum Optimum (1139)

Voir l'extrait de la Bulle papale: Omne datum optimum

La bulle Omne datum optimum fut fulminée par le pape Innocent III le 29 mars 1139 sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième Grand Maître de l'Ordre du Temple.
Cette bulle est une chose importante pour l'Ordre puisqu'elle est à la base de tous les privilèges des Templiers.
En effet, suite à celle-ci, les Frères du Temple ont le droit:

  • à la protection apostolique,
  • d'avoir leurs propres prêtres.

On voit donc une nouvelle catégorie emmerger dans la communauté, celle des frères chapelains qui officient pour les Templiers. De plus, cette bulle confirme le fait que l'Ordre du Temple n'est soumis qu'à l'autorité du pape.
Omne datum optimum fut confirmée douze fois entre 1154 et 1194, c'est pour cela qu'il ne fut pas aisé de retrouver l'originale.

[modifier] Milites Templi (1144)

Voir l'article sur la Bulle papale: Milites Templi

La bulle Milites Templi (Soldat du Temple) est fulminée le 9 janvier 1144 par le pape Célestin II.
Elle permet aux chapelains du Temple de prononcer l'office une fois dans l'année dans des régions ou villes interdites, « pour l'honneur et la révérence de leur chevalerie », sans pour autant autoriser la présence des personnes excommuniées dans l'église. Mais ce n'est en réalité qu'une confirmation de la bulle Omne datum optimum[1].

[modifier] Militia Dei (1145)

Voir l'article sur la Bulle papale: Militia Dei

Militia Dei (Milice de Dieu) est une bulle écrite par le pape Eugène III, le 7 avril 1145.
Cette bulle permet aux Templiers de construire leurs propres oratoires mais aussi d'avoir une totale indépendance vis-à-vis du clergé séculier grâce au droit de percevoir des dîmes et d'enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières. De plus, la protection apostolique est étendue aux familiers du Temple (leurs paysans, troupeaux, biens,...).
Suite à certaines plaintes des Templiers au pape, comme quoi le clergé séculier leur prend un tiers du legs faits par les personnes désireuses de se faire enterrer dans les cimetières de l'Ordre, la bulle Dilecti filii ordonne au clergé de ne se contenter que d'un quart des legs.[4]

[modifier] L'habit

Image:Templario germanico.jpg
Templier vêtu de la robe blanche

La reconnaissance du Temple ne passe pas seulement par l'aboutissement à une Règle et à un nom. Elle passe également par l'attribution d'un code vestimentaire particulier propre à l'ordre du Temple.
Le manteau des Templiers fait référence aux habits des moines.
Seuls les chevaliers ont le droit de porter le manteau blanc symbole de pureté et de chasteté. Les frères sergents portent, quant à eux, un habit couleur de bure, plus sombre sans avoir pour autant une connotation négative. Pour le symbole de la croix, il semblerait qu'elle aurait été donnée aux Templiers en 1147 par le pape Eugène III[1]. Il aurait donné le droit de la porter sur l'épaule gauche. La croix est rouge en symbole du sang versé par le Christ.



[modifier] Les Templiers: des grands combattants

Les Templiers, durant toutes les années d'existance de l'Ordre, ont fait preuve de grand courage et se sont montrés comme étant de fins statèges. Ils étaient présents sur tous les champs de batailles où se trouvait l'armée franque.

[modifier] Siège d'Ascalon (16 août 1153)

Bataille d'Ascalon
Bataille d'Ascalon

Le siège de Damas ayant été une grosse défaite pour le roi de Jérusalem, Baudoin III, celui-ci décida de lancer une attaque sur Ascalon.
Le Grand Maître de l'Ordre, Bernard de Trémelay, appuya l'avis du roi et l'attaque fut donnée le 16 août 1153. C'est une hécatombe pour les Templiers qui pénètrent dans la cité à quarantes derrière leur Maître. Ils furent tous tués par les défenseurs égyptiens de la cité et leur corps suspendus aux remparts.
Cette partie a essuyé de nombreuses polémiques car certains prétendent que les Templiers ont voulus entrés seuls dans la cité afin de s'approprier tous les biens et trésors alors que d'autres pensent qu'ils ont, au contraire, voulu marquer l'Ordre d'un fait d'arme.
Toutefois, la ville d'Ascalon tombe le 22 août 1153 et l'Ordre du Temple se voit élir un nouveau Grand Maître: André de Montbard.

[modifier] Bataille de Montgisard (1177)

Bataille de Montgisard, 1177
Bataille de Montgisard, 1177
Icône de détail Article détaillé : Bataille du mont Gisard.

Cette bataille fut une des premières du jeune roi de Jérusalem Baudoin IV, alors âgé de seize ans. Les troupes du roi furent renforcées par quatre-vingts Templiers venus de Gaza en marche forcée.



[modifier] Hâttin (4 juillet 1187)

Bataille de Hattin, 1187
Bataille de Hattin, 1187
Icône de détail Article détaillé : Bataille de Hattin.

Après la mort du roi lépreux, Baudoin IV, Guy de Lusignan, qui a épousé la soeur de Baudoin, devient roi de Jérusalem, par le biais de sa femme Sybille.
Sous les conseils du Temple et de l'Hôpital, Guy de Lusignan apprête l'armée. Le temps étant tellement aride et l'unique point d'eau se situant à Hattin, le roi fit prendre cette direction à ses troupes.
Le 4 juillet, Saladin fait encercler les francs. Presque toute l'armée est faite prisonnière (environ quinze mille hommes) ainsi que le roi lui-même. En revanche, Saladin ayant une aversion particulière pour les Templiers, ceux-ci furent tous exécutés (ainsi que tous les Hospitaliers). Un seul Templier fut épargné: Gérard de Ridefort.





[modifier] Les Templiers: des banquiers ?

Au départ, les Templiers n'avaient pas vocation à manipuler de l'argent au vu de leur voeux de pauvreté.
Cette activité a débuté en 1146 lorsque Louis VII partant pour la deuxième croisade avait décidé de laissé le trésor royal sous la garde du Temple de Paris. Par la suite, la chose se développa si bien que nombre de souverains faisant confiance au trésorier de l'Ordre furent nombreux.
Une autre grande personnalité ayant laissé la garde du trésor au Temple fut Henri II d'Angleterre. Par ailleurs, de nombreux templiers de la maison d'Angleterre furent des conseillers royaux.
L'activité "bancaire" de l'Ordre prit tellement d'ampleur si bien que les particuliers firent appel à eux pour déposer leurs biens lors d'un départ en pélerinage (Jérusalem, Saint-Jacques de Compostelle,...) Les Templiers inventèrent le bon de dépôt. En effet, lorsqu'un pélerin déposait une somme dans les caisses de l'Ordre, le frère trésorier lui donnait un bon sur lequel était inscrit la somme déposée et ainsi le pélerin pouvait récupérer son bien dans une maison du Temple à l'arrivé de son trajet.

[modifier] La chute de l'Ordre

La chute de l'Ordre du Temple fait également l'objet d'une polémique selon laquelle elle est le fait du Roi Philippe IV le Bel qui désirait garder pour lui le trésor des Templiers.
Mais les raisons pour lesquelles l'Ordre fut décimé sont beaucoup plus complexes, et celle citée ci-dessus n'est qu'une infime partie.

[modifier] Les raisons

[modifier] La Chute de Saint-Jean-d'Acre

Une des première raisons fut le résultat de la perte de la ville de Saint-Jean-d'Acre.
En effet, le 28 mai 1291 les croisés perdent Acre après une bataille sanglante. Les chrétiens sont obligés de quitter la Terre Sainte ainsi que tous les ordres religieux tels que les Templiers, les Hospitaliers,...
Or, une fois en Occident, quel sera le but de l'Ordre du Temple qui avait été créé pour défendre les pélerin allant à Jérusalem sur le tombeau du Christ?

[modifier] Le Temple, bras armé du Pape

Suite à la chute d'Acre, les Templiers se sont retirés à Chypre puis sont revenus en France occuper leurs commanderies.
Les Templiers possédaient des richesses immenses renforcées par les biens fournis par le travail de leurs commanderies (bétail, agriculture,...) ainsi qu'une puissance militaire équivalente à quinze mille hommes dont mille cinq cents chevaliers entraînés au combat entièrement dévouée au Pape.
La plus célèbre querelle entre pape et roi est sans doute celle entre Philippe IV le Bel et Boniface VIII qui affirme la supériorité du pouvoir papal sur le pouvoir temporel des rois en publiant une bulle en 1302: Unam Sanctam.
La réponse du roi de France se fait sous la forme d'une demande de concile pour destituer le pape, lequel excommuniera Philippe le Bel et toute sa famille par la bulle Super Patri Solio.
Boniface VII mourra le 11 octobre 1303, son successeur sera Benoît XI qui aura un pontificat très court puis qu'il meurt le 7 juillet 1304.
Clément V est élu le 5 juin 1305.


[modifier] Notes

  1. abcdef Les Templiers, une chevalerie chrétienne au moyen-âge, Alain Demurger, 2005, Seuil
  2. ab Les Templiers, de la gloire à la tragédie, Patrick Huchet, 2002, Editions Ouest-France
  3. De laude novae militiae, Saint-Bernard
  4. La vie des Templiers, Marion Melville,1974, Gallimard