Siège de Calais (1558)

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Siège de Calais (1558)

La prise de Calais par les Français
François-Edouard Picot, 1838
Informations générales
Date 7 janvier 1558
Lieu Calais
Issue Victoire française
Belligérants
Angleterre Angleterre Royaume de France Royaume de France
Commandants
Thomas Wentworth François de Guise
Forces en présence
2 500 hommes
Onzième guerre d’Italie
Saint-Quentin - Calais- Gravelines

Dans les premiers jours de 1557, le duc de Guise, rappelé d'urgence dans le Nord de la France pour faire face à l'invasion espagnole depuis les Pays-Bas, s'empare du port de Calais. Après 150 ans d'occupation anglaise, cette ville importante revient définitivement à la Couronne de France.

[modifier] Contexte

À l'appel du pape Paul IV, la France en 1557 met un terme à la trêve de Vaucelles qui avait conclu la Xe guerre d'Italie, et reprend les hostilités dans le royaume de Naples. En réponse, la couronne d'Espagne reprend sa stratégie coutumière depuis Cérisoles : elle contre-attaque en Picardie, et inflige une défaite écrasante au connétable de Montmorency à la bataille de Saint-Quentin (1557). Henri II y a perdu ses meilleurs capitaines et la route de Paris est ouverte à l'invasion. Dans ces circonstances dramatiques, François de Guise, qui a levé une armée et se prépare à la mener en Italie (non sans arrière-pensée sur les prétentions dynastiques de sa famille à l'héritage angevin), est rappelé en Picardie et promu lieutenant général de France. Pour éviter l'intervention d'un corps expéditionnaire anglais, le général français commence par marcher sur Calais.

[modifier] La prise de Calais

En l’absence de toute défense naturelle, le maintien de la mainmise anglaise sur Calais dépend de fortifications entretenues et améliorées à prix d’or. Or la proximité de Calais avec la frontière franco-bourguignonne, puis franco-espagnole a opposé fréquemment la garnison anglaise aux forces de France et du duché de Bourgogne. Longtemps soulagée par l'affrontement entre la Bourgogne et la France, la domination anglaise sur Calais a pu s'épanouir pendant 150 ans, ces deux voisins convoitant la ville mais préférant la voir aux mains des Anglais plutôt que de leur rival.

La victoire de la couronne française sur le duché de Bourgogne (1477) et l'annexion de la Picardie au territoire de la couronne de France marqua la fin de ce statu quo. Pendant près d'un siècle, pourtant, les rois de France préfèreront tourner leurs armées vers l'Italie, riche et technologiquement en avance sur le reste de l'Europe, plutôt que de reprendre Calais. Elle doit même contrer trois tentatives d'extension des possessions anglaises en Picardie au cours du XVIe siècle (1526, 1544 et 1547).

Curieusement, ce n'est qu'au bord de l'effondrement que la France nomme, à son retour d’Italie en 1557, le duc François de Guise, dit « le Balafré », lieutenant général du royaume. Le 7 janvier 1558, ce dernier profite de l’affaiblissement de la garnison et du délabrement des fortifications pour reconquérir Calais.

[modifier] Conséquences

Cette perte fut considérée par la reine Marie Tudor comme un affreux malheur. Elle aurait, à l’annonce de cette nouvelle, dit : « Quand je serai morte et ouverte, on trouvera Philippe (son mari) et Calais inscrits dans mon cœur. »

Lord Wentworth, gouverneur de la ville et les habitants anglais de Calais et de Guînes furent alors renvoyés en Angleterre et le Calaisis fut renommé « Pays reconquis » pour commémorer le rétablissement de la domination française. François de Guise peut à présent contre-attaquer les espagnols : au cours de l'été, il leur reprend Thionville et Arlon, et s'apprête à envahir le Luxembourg lorsque l'on signe les traités du Cateau-Cambrésis.