Shamash

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Culte de Shamash, sceau-cylindre et son impression, musée du Louvre
Culte de Shamash, sceau-cylindre et son impression, musée du Louvre
Représentation de Shamash, bas-relief assyrien du IXe siècle av. J.-C.
Représentation de Shamash, bas-relief assyrien du IXe siècle av. J.-C.

Shamash, autrement translittéré en Šamaš, est le nom akkadien du dieu Soleil dans le panthéon mésopotamien. Il correspond au sumérien Utu.

Il occupe une position secondaire dans la hiérarchie divine par rapport au dieu Lune Sîn. Cette infériorité s'explique très vraisemblablement par la prééminence du calendrier lunaire sur le calendrier solaire. Néanmoins, ces deux divinités astrales furent mises très tôt en relation dans l'architecture. Ainsi le temple de Shamash jouxte fréquemment celui de Sîn dans les ensembles cultuels assyriens, évoquant ainsi les tentatives de mise en correspondance des deux systèmes calendaires.

Les deux principaux centres cultuels dédiés à Shamash en Babylonie furent Sippar (Abu Habba), et Larsa (Senkerah). Dans ces deux cités, le sanctuaire principal s'appelait É-barra ou É-babbara, noms sumériens signifiant « la Maison Brillante ». Mais de nombreuses villes sumériennes, puis babylonniennes et assyriennes comportaient également un temple dédié à Shamash, comme à Ur, Nippur, Babylone, Mari, Assur, Ninive, Dur-Sharrukin, etc.

Stèle de Melishipak Ier : présentation de sa fille à la déesse Nannaya surmontée des symboles de Shamash, Sîn et Ishtar, XIIe siècle av. J.-C., musée du Louvre
Stèle de Melishipak Ier : présentation de sa fille à la déesse Nannaya surmontée des symboles de Shamash, Sîn et Ishtar, XIIe siècle av. J.-C., musée du Louvre

Le plus souvent, on attribuait la justice à Shamash. Tout comme le soleil disperse les ténèbres, Shamash expose en pleine lumière le mal et l'injustice. Hammourabi place son code sous les auspices de Shamash, l'inspirateur des lois, et sur ce même recueil, le roi se fait représenter en adorateur du dieu solaire. Plusieurs siècles avant lui, le roi Ur-Engu de la dynastie d'Ur (vers 2600 ans avant J.-C) disait rendre ses décisions « en accord avec les lois justes d'Utu ».

Dans la mentalité mésopotamienne, cette fonction de justice peut être logiquement mise en relation avec celle de guérison. Shamash est en effet celui qui libère les humains de l'emprise des démons. Le dévot malade peut faire appel à Shamash pour le délivrer d'une souffrance qu'il considère comme injuste, comme en témoignent les hymnes au dieu soleil.

Shamash a peu à peu éclipsé en les absorbant toutes les autres divinités du soleil. Dans le pantheon systématisé les autres dieux solaires deviennent les serviteurs, ou des aspects particuliers de la déité principale. Ainsi Bunene, devenu le conducteur de son char, Kettu (ou Kittu, «la justice »), et Mesharu (ou Misharu « la loi ») dont on fit les enfants de Shamash. Quant à Ninurta et Nergal, dieux patrons de centres cultuels importants, ils ont pu maintenir un statut autonome par l'identification avec certaines phases du soleil, Ninurta (ou Ninib) en tant que soleil du matin et du printemps, et Nergal en tant que soleil du midi et du solstice d'été.

Shamash, avec le dieu Sîn et la déesse Ishtar (parfois remplacée par le dieu Adad), forment une seconde triade divine dans le panthéon mésopotamien en plus de celle d'Anu, Enlil et Éa.

La parèdre de Shamash/Utu, la déesse Aya, est rarement citée dans les inscriptions, et toujours en combinaison avec son époux.