Serpent (musique)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Serpent (homonymie).

Le serpent est un instrument à vent de la famille des cuivres, pouvant être considéré comme la basse du cornet à bouquin et comme l'ancêtre du tuba.

Le serpent est un instrument à vent basse, à embouchure ; il peut donc être considéré comme faisant partie de la famille des cuivres bien qu'il soit en bois recouvert de cuir. On le joue grâce à une embouchure comparable à celle des cuivres actuels, de taille proche de celle du trombone. On peut aussi le rapprocher de la basse de cornet à bouquin, mais sa perce est plus large.

L'instrument se présente sous forme de S, particularité qui lui a donné son nom. Il est percé de six trous, ce qui permet de jouer tous les tons chromatiques dans un registre proche de la voix de baryton. Il comporte, à son extrémité, un bocal métallique (ou branche d'embouchure), sur lequel s'adapte l'embouchure souvent faite en ivoire ou en corne.

[modifier] Origines

Dans ses Mémoires concernant l'histoire ecclésiastique et civile d'Auxerre, seul écrit connu proposant une date précise d'invention du serpent, l'abbé Lebeuf attribue l'invention du serpent à un chanoine d'Auxerre, Edmé Guillaume. Il date cette invention de 1590. L'auteur ne cite malheureusement aucune source. L'origine du serpent reste, en l'absence de documents précis, difficile à définir.

Le serpent aurait été conçu pour accompagner les chœurs dont il renforçait les basses lors des offices religieux. Il remplaçait notamment l'orgue dans les lieux où il n'y en avait pas. Il était donc, dans un premier temps, essentiellement voué à la musique religieuse dans des formations vocales. Il restera un des instruments principaux à l'église jusqu'au milieu du XIXe siècle où il fut remplacé petit à petit par d'autres instruments pour accompagner le chœur.

Dès le XVIIIe siècle, le serpent connaît, en parallèle à cette fonction religieuse, une utilisation toute différente au sein des musiques militaires. Il va devenir un des instruments principaux de ces formations proches de l'orchestre d'harmonie actuel. Cette nouvelle fonction induira une évolution technique de l'instrument. Sa forme va changer pour permettre une meilleure prise en main lors des défilés à pieds ou pour jouer à cheval. L'ajout de clés permettra une meilleure intonation et une plus grande virtuosité. De très nombreuses oeuvres furent écrites pour le serpent en tant qu'instrument militaire.

Au XIXe siècle le serpent fut également utilisé dans l'orchestre symphonique. Ce nouvel emploi fut souvent lié à la forte charge symbolique religieuse de l'instrument; Mendelssohn lui consacre une partie dans son oratorio Paulus; Berlioz l'utilise dans le Dies Irae de la Symphonie fantastique.

[modifier] Aujourd'hui

Après un abandon progressif dès le milieu du XIXe siècle, le serpent a été redécouvert il y a une vingtaine d'années, tout d'abord en Angleterre par Christopher Monk, qui fut le premier à fabriquer des serpents sur un modèle du facteur français Baudoin. En France, c'est Michel Godard qui l'a introduit en musique ancienne, et par la suite, en jazz. On peut encore l'entendre joué par Volny Hostiou. Il apparaît également dans le clip de Frontier Psychiatrist de The Avalanches.

[modifier] Liens Externes