Sept Ans de réflexion

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sept Ans de réflexion
Image associée au film

Titre original The Seven Year Itch
Réalisation Billy Wilder
Acteur(s) Marilyn Monroe
Tom Ewell
Scénario George Axelrod
Billy Wilder
George Axelrod (pièce)
Musique Alfred Newman
Costumes Travilla
Photographie Milton R. Krasner
Montage Hugh S. Fowler
Producteur(s) Charles K. Feldman
Billy Wilder
Production 20th Century Fox
Durée 105 minutes (1h45)
Sortie 3 juin 1955
Langue originale Anglais
Pays d'origine États-Unis États-Unis

Sept Ans de réflexion est un film américain de 1955 réalisé par Billy Wilder.


Sommaire

[modifier] Synopsis

Dans un style très billy-wilderien, le film débute par une séquence chez les indiens Algonquins qui ont donné le nom Manhattan à cette célèbre île de New York : il y a quelques centaines d'années, les guerriers font leurs adieux à leurs femmes et enfants qui partent pour des régions plus fraîches pendant les grandes chaleurs d'été.

Richard Sherman, un responsable dans une petite maison d'édition spécialisée dans les (ré)éditions bon marché avec des couvertures aguichantes, a accompagné sa femme Helen et son fils Ricky à la gare pour les mêmes raisons: ceux-ci quittent la fournaise new-yorkaise pour se rendre dans le Maine bien plus accueillant en été. À peine séparés, les tentations sensuelles sont déjà présentes et menaçantes, mais Richard se promet de ne jamais y succomber, comme d'ailleurs à l'alcool et à la cigarette, selon recommandation de son épouse.

Il rentre chez lui et, évidemment, fait la connaissance d'une jeune femme à la beauté insensée, un modèle dans la publicité qui a emménagé dans l'appartement des voisins du dessus. Non non, il ne cédera pas à la tentation, se répète-t-il. Richard est un homme à l'imagination galopante et conçoit ainsi plein de scénarios, par exemple pour révéler à sa femme son pouvoir de séduction ou pour charmer cette nouvelle voisine. Grâce à cette fantaisie d'esprit, il se donne aussi de bonnes raisons d'agir. De fil en aiguille, d'un premier rendez-vous au suivant, une relation avec l'irrésistible starlette peut s'engager...

Quelques personnages, hauts en couleur comme on le dit, viennent troubler soit ses intentions soit sa mauvaise conscience. Par exemple le Dr Brubaker, auteur d'une étude intitulée "De l'homme et son subconscient" (que l'éditeur veut renommer "Du sexe et de la violence", avec la couverture y relative), livre dans lequel Richard découvre - excuse bienvenue - que beaucoup d'hommes dans leur septième année de mariage passent par un processus d'infidélité sporadique nommé "la démangeaison de la septième année" (à savoir The seven year itch). Ou encore Kruhulik, le concierge venu chercher un tapis à nettoyer. Et Tom MacKenzie, une connaissance de la famille qui pourrait bien séduire la femme de Richard.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.


[modifier] Autour du film

[modifier] La pièce de théâtre et le film

  • La pièce de théâtre, écrite par George Axelrod, a rencontré un très grand succès à Broadway en 1952 et, rapidement, les studios d'Hollywood s'y sont intéressés. L'auteur ne désirait pas que le film soit présenté au public alors que la pièce se jouait encore sur les planches. De plus, le sujet de la pièce, une affaire d'adultère, ne pouvait pas passer à Hollywood à cette époque, alors sous la coupe du tristement célèbre Code Hays, une commission propre à l'industrie du cinéma réglant la morale des œuvres sur celluloïd.
    Les adaptateurs responsables du scénario, Billy Wilder et George Axelrod eux-mêmes, ont donc dû modifier de manière importante l'intrigue pour le film. Dans celui-ci, il y a beaucoup de désir chez Richard mais pas de concrétisation contrairement à la pièce qui aborde l'adultère de manière directe et drôle. Le Code disait en effet: "L'adultère de devra jamais être sujet à plaisanteries." Les dialogues sont coupés au couteau dans leurs effets humoristiques. Souvent c'est en mode subjectif et Richard, à haute voix, partage avec le public ses pensées. Vanessa Brown jouait le rôle de "la fille" au théâtre, rôle repris par Marilyn pour l'écran.
  • On sent très fortement le fait qu'il s'agit d'une adaptation d'une pièce: presque toute l'action se passe dans l'appartement de Richard - à l'exception de la célèbre scène de la grille de métro - et ça n'est filmé quasiment qu'en plan américain (pas un seul gros plan par exemple), restituant ainsi l'impression du spectateur de théâtre qui ne dispose que d'une seule perspective.
  • Le film joue avec la réalité et le monde onirique car Richard est très imaginatif. Une séquence clin d'œil où il se fait séduire par une femme fait référence à la scène mémorable de Tant qu'il y aura des hommes (1953) entre Burt Lancaster et Deborah Kerr sur la plage. La femme qui embrasse Richard lui explique ce qu'il exerce comme effet sur elle: "And it'll bother me always, from here to eternity" (cela me troublera jusqu'au jugement dernier), From here to eternity étant le titre original de Tant qu'il y aura des hommes.
  • En 1955, Sept ans de réflexion a été le plus gros succès de la Fox (ayant coûté quelque US$ 1.8 mio., il rapporta plus de US$ 8 mio. de l'époque!).

[modifier] Tom Ewell

Tom Ewell avait créé le rôle de Richard à Broadway (Walter Matthau a auditionné pour le rôle, car Wilder voulait un homme commun, pas une gravure de magazine, afin que le fantasme de la séduction soit plus efficacement présenté et que chaque homme américain puisse mieux s'identifier).

[modifier] Marilyn Monroe

Marilyn Monroe partage la tête d'affiche avec Tom Ewell dans son 24e film. Contrairement à ce qui a pu être dit, elle ne joue pas le rôle d'une sotte mais plutôt celui d'une jeune naïve spontanée. Elle n'a pas de nom (dans le script, elle est "The girl", la fille). Elle est belle, le sait mais n'en joue pas: elle séduit sans vouloir séduire. Dans le film, elle a 22 ans alors que pendant le tournage elle en avait 28, et vivait de difficiles moments avec Joe DiMaggio, ce qui s'est soldé par leur divorce après quelques mois de mariage seulement, et pendant le tournage du film. À la première de celui-ci, le 1er juin 1955, le jour de son 29e anniversaire, c'est cependant Joe qui l'accompagne. En tant que pièce de théâtre adaptée, dont l'histoire se déroule sur une très courte période de temps, il y a peu de scènes, mais plutôt longues. Les scènes de Marilyn s'enchaînent ainsi:

  • Marilyn apparaît à la dixième minute du film environ, lors d'une première rencontre avec Richard dans le corridor du petit immeuble. Elle porte une robe blanche à pois noirs et revient avec ses courses.
  • Ensuite elle écrase presque son voisin du dessous avec un lourd pot contenant un plant de tomates. Le lien peut se créer puisqu'il l'invite à boire une verre.
  • Dans une scène onirique, Richard l'imagine très sexy dans une robe de tigresse. Rachmaninov fait alors fondre les corps... et les esprits.
  • Dans une sorte de pyjama rose bonbon, une longue scène dans l'appartement de Richard. Il y a notamment une allusion sympathique puisque le personnage joué par Marilyn a, comme début de carrière, à l'instar de Marilyn elle-même, posé pour une "photo d'art" ("I posed for this picture... US Camera... I was... It was one of these... artistic pictures..."). Après être allée chercher du champagne, elle revient dans une robe blanche aux bretelles dégrafées... Puis une importante scène au piano où ils jouent les deux le morceau "Chopsticks". Elle rentre chez elle après un quiproquo par terre.
  • Une autre scène onirique la montre dans son bain, où elle pourrait d'ailleurs être attaquée par un monstre, une creature of the black lagoon!
  • Encore une scène de rêve: à la télévision pendant son clip publicitaire pour du dentifrice, où elle en profite pour révéler au monde entier les agissements de Richard, qui devient parano.
  • Lorsqu'il rentre du travail, elle l'accueille en bustier, penchée à sa fenêtre.
  • Ils vont finalement au cinéma voir L'Étrange Créature du lac noir. S'ensuit la plus célèbre scène de toute la carrière de Marilyn, celle de la grille de métro où sa robe blanche - une autre - se soulève. Le dentifrice sera aussi l'excuse d'un premier baiser.
  • Retour à l'appartement. Après un début de conversation, elle doit le quitter précipitamment: "Goodnight Miss, huh... Whatever your name is..." (Bonne nuit mademoiselle euh... mademoiselle je-ne-connais-pas-votre-nom!). En raison de la chaleur, elle revient et demande à pouvoir rester pour la nuit dans l'appartement de Richard muni d'air conditionné. Ils se réveillent le lendemain matin en tout bien tout honneur, elle prend une douche, apparaît en peignoir. Une allusion amusante révèle le statut de star de Marilyn puisque Richard, à Tex qui lui demande de quelle blonde il parle: "Maybe it's Marilyn Monroe".
  • Elle lui fait un dernier signe d'adieu à la fenêtre: il part rejoindre sa femme dans le nord du pays.

Après ce grand succès, Marilyn a obtenu plus de pouvoir face aux studios, notamment quant au script et au réalisateur.

[modifier] Liens externes