San (Mononoke)

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San est un personnage du film d'animation japonais Princesse Mononoke, réalisé par Hayao Miyazaki.

San est une jeune fille élevée par la déesse louve Moro. Ses parents l’ont jetée en pâture aux loups pour essayer de se sauver. Plutôt que de la dévorer, Moro l’a élevée et la considère à part entière comme sa fille. Certains habitants de la forêt la considèrent toujours comme une humaine et donc comme une traîtresse potentielle. De leur côté, les humains la considèrent comme un monstre de la forêt qu'ils appellent la Princesse Mononoké et par conséquent n'ont pas de remords à lui tirer dessus quand l’occasion se présente.

Par sa mère adoptive, San a hérité de la férocité de la louve pour sauver son territoire. Elle a aussi gardé la haine pour les humains en général, et pour dame Eboshi en particulier. Elle n’hésitera pas a tenter une opération kamikaze pour l’abattre. De ses ascendances humaines, elle a gardé l’intelligence et l’esprit d’analyse. C’est elle qui guide lors des attaques ses deux frères loups, dont d’ailleurs on a l’impression qu’elle est plus la maîtresse que la sœur. Malgré tout, elle renie son appartenance à l’espèce humaine : son masque et sa peau de loup, sa partialité et son agressivité mais aussi sa capacité à communiquer avec les animaux, divins ou non, nous rappellent qu’elle est devenue plus animale qu’humaine.

Elle tombera malgré tout amoureuse d’Ashitaka mais cela ne la fera pas dériver de sa voie : sauver la forêt et le dieu cerf. Elle va quand même mettre en doute ses convictions, et c’est une lutte interne qui se déroule pendant tout le film pour savoir si elle doit protéger son clan qui est tout pour elle ou écouter cet humain qui parle de coexistence pacifique.

C’est bien sûr elle qui est désignée dans le titre. Comme dans les autres films de Miyazaki (sauf peut être Porco Rosso), le sujet du film apparaît assez tard : ici on ne la voit qu’à partir de vingt minutes, et elle ne parle réellement qu’a partir de la moitié du film. Ce n’est pas sans rappeler Mon voisin Totoro où le bestiau n’apparaît qu’au milieu, ou Laputa où le château n’est visible que vers la fin. Elle peut être considérée comme l’héroïne du film. Tous les films de Miyazaki sont organisés autour d’un couple. Celui-ci ne fait pas exception. Malgré tout, on est plus proche de Fio que de Chihiro, mais poussée encore plus a l’extrême. San ne donne presque pas l’impression de fragilité ordinaire des héroïnes : elle est décidée, forte, prête a se sacrifier tout autant que le héros. Malgré les quelque passages où elle apparaît fragile dans les bras d’Ashitaka, elle rebondit aussitôt. A travers elle, passent les 2 grands messages du film : l’écologie et le féminisme.

San est un personnage fascinant, car elle reste pendant un gros morceau du film un mystère. Malgré tout, sa partialité la rend moins forte qu’Ashitaka. Tout comme les sangliers, elle s’est engagée dans un combat et ne peut en sortir, là où Ashitaka reste libre de ses choix.