Salle du Manège

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La salle du manège sous la Révolution.
La salle du manège sous la Révolution.

Le Manège est un lieu, situé à Paris, en France, où se réunissait l’Assemblée nationale sous la Révolution française.

Sommaire

[modifier] Historique

Lors de l’enfance de Louis XV on avait construit un vaste manège aux abords des Tuileries abandonné par la suite à un écuyer du roi qui y exploita une académie équestre. Il passa de main en main, moyennant un droit de reprise reposant sur des ajouts divers qui finissaient par constituer une sorte de propriété privée sur ce qui n’avait jamais cessé d’être, de fait, une propriété de la Couronne de France. C’est à ce titre qu’il fut récupéré par l’Assemblée nationale lorsqu’elle chercha à s’établir ailleurs qu’au palais de l’archevêché de Paris, impropre à la contenir.

[modifier] Occupation par l’Assemblée Nationale

Du fait d’avoir opportunément voté l’abolition des biens du clergé, l’Assemblée nationale, en s’installant au Manège, s’étend sur les deux couvents qui le jouxtent : celui des capucins et celui des feuillants.

[modifier] Les couvents

Le couvent des capucins est d’une allure modeste quand le couvent des Feuillants étale un certain luxe architectural par son entrée qui se trouve dans l’axe même de l’actuelle rue de Castiglione (à la hauteur de la rue Saint-Honoré). Séparant les deux couvents, un étroit passage s’ouvre au fond de la cour des Feuillants et parvient au jardin des Tuileries, constituant, par l’usage un sorte de passage public.

Le bâtiment du manège n’est pas de taille à recevoir l’ensemble des services qui accompagnent l’Assemblée nationale. On les distribue dans les bâtiments conventuels. Les archives de l’Assemblée nationale étaient logées dans la belle bibliothèque du couvent des Feuillants, le trésor des dons patriotiques dans le logement du prédicateur, le bureau du géographe dans le cloître et l’imprimerie dans la réfection des capucins.

[modifier] Le passage

Pour relier les bureaux à la salle de l’Assemblée nationale on avait dressé, dans le jardin des feuillants, un passage en planches, et couvert de coutil rayé, qui menait à une porte qui était celle du personnel. La grande porte ouvrait sur une cour (emplacement rue de Rivoli) que bordaient divers bâtiments du corps de garde.

Le public trouvait place aux deux extrémités de la salle ou encore dans les loges, si bien que l’assimilation avec le théâtre ne pouvait que se renforcer, d’autant que le public d’alors était très friand de débats politiques et allait à l’Assemblée nationale comme on allait au spectacle.

Il ne fallut d’ailleurs pas longtemps pour que, dans un pamphlet intitulé les Chevaux au manège, les députés influents se trouvent jugés, avec autant de concision que d’impartialité, à l’aide de noms de chevaux :

  • Mirabeau : le Pétulant ;
  • Clermont-Tonnerre : l’Ombrageux ;
  • Abbé Montesquieu : la Rusée ;
  • Abbé Maury : la Cabreuse ;
  • Boisjelin : la Nonchalante ;
  • Duc du Châtelet : le Terrible ;
  • Comte d’Entraigues : l’Inconstant ;
  • La Luzerne : le Rétif ;
  • Duc de Coigny : le Mignon ;
  • Abbé Grégoire : l’Intrépide ;
  • Chevalier de Boufflers : le Joyeux ;
  • Moreau de Saint-Méry  : le Rhinocéros ;
  • Cazalés : le somnambule ;
  • Alexandre Lameth : l’Impayable ;
  • Thouret : le Foudroyant ;
  • Bailly : l’Heureux ;
  • Target : L’Indocile ;
  • Rabaud de Saint-Étienne : le Bon ;
  • D’Espréménil : l’Intraitable ;
  • Malouet : le Sûr ;
  • D’Aiguillon : le Chancelant ;
  • Prince de Poix : le Beau ;
  • M. de Montesquieu : le Superbe ;
  • Barnave : l’Étonnant.

[modifier] Départ de l’Assemblée nationale du Manège pour les Tuileries

L’Assemblée nationale resta au Manège jusqu’au 9 mai 1793. C’est la Convention qui s’empara des Tuileries, tant pour des raisons pratiques que pour mieux marquer, par son insertion dans l’ancien palais des rois, qu’elle avait désormais le pouvoir du roi.

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