Rue Saint-Malo

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48°23′20.34″N 4°30′2.49″W / 48.3889833, -4.5006917

La Rue Saint-Malo et l'association « Vivre la Rue »
La Rue Saint-Malo et l'association « Vivre la Rue »

La rue Saint-Malo est une rue de Brest se situant dans le vallon du Carpon, en contre-bas du plateau des Capucins dans le quartier de Recouvrance. Il ne subsiste que la partie basse de ce qui est la plus ancienne rue de la ville.

Elle est longée par le mur du terrain de la Madeleine, où se dressait autrefois le couvent abritant les filles de mauvaise vie ainsi que les « huguenotes » après la révocation de l'édit de Nantes. Elle est pavée, bordée de maisons des XVIIe et XVIIIe siècles et dominées par des jardins en terrasse. Après sa fontaine, la rue bute sur la levée de Pontaniou et se termine par l'escalier de la Madeleine qui mènent au plateau des Capucins.

[modifier] Historique

A l’origine Pontaniou est l’un des nombreux vallons, creusés par les sources et les ruisseaux qui descende vers la Penfeld. En 1685 les juges royaux décident d’agir face à une nette croissance de la prostitution à Brest. Les « filles de mauvaise vie », transférées à la prison de Pontaniou, sont enfermées dans un nouveau bâtiment appelé « La Madeleine » ou refuge royal, construit dans le vallon. Sa direction est confiée aux sœurs Saint-Thomas de Villeneuve. Ce n’est alors qu’un simple chemin rural, parcouru par un ruisseau bordant ce terrain de la Madelaine (aujourd’hui propriété militaire, entouré de hauts murs).

La rue n’aurait pas été aménagée avant 1750.

Rue Saint-Malo, le terrain de la Madeleine et la prison de Pontaniou.
Rue Saint-Malo, le terrain de la Madeleine et la prison de Pontaniou.

Le 10 février 1782, la belle Tamisier, une femme internée là pour sa vie de débauche met le feu aux bâtiments. 31 femmes dont 4 religieuses périrent dans les flammes. De 1800 à 1810, le préfet maritime Charles Ambroise de Caffarelli du Falga lance des travaux de restauration et d’agrandissement du port. Le bas du vallon accueille la forme de radoub n°3 et il est barré par la « levée » de Pontaniou (aussi appelé le Bâtiment aux Lions) qui clôture l'arsenal. Cette fermeture sur la Penfeld contribue à marginaliser un peu plus Recouvrance et la rue Saint-Malo.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, elle garde une réputation de lieux à matelots, à boisson et à prostitution. Les bombardements de 1944 anéantissent la plus grande partie de la rue, à l'exception des 100 derniers mètres qui sont ce qui reste aujourd'hui. Étonnamment épargnée par les bulldozers de la reconstruction, échappant au plan de la reconstruction des architectes Jean-Baptiste Mathon et Maurice Piquemal, cette rue sera une exception. A partir des années 1950, les derniers habitants sont délogés en vue d'une démolition programmé.

Sans la détermination que l'association « Vivre la Rue » à mis depuis 1989 dans la sauvegarde de ce vestige du patrimoine brestois, il est probable qu'il aurait aujourd'hui disparu. Grâce à cette démarche, la rue est aujourd'hui mise en valeur, reconnue et visitée comme la plus ancienne rue pavée de Brest. Vivre La Rue est une association loi 1901, dont le siège se trouve rue Saint-Malo. Son ambition est d'en faire un lieu d'épanouissement pour les projets et les individus en favorisant les rencontres artistiques ainsi que les opérations visant à renforcer le lien social et la participation citoyenne au sein du quartier.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes