Romuald de Ravenne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Ravenne (homonymie).
Saint Romuald
Saint Romuald

Romuald de Ravenne dit saint Romuald (951-1027) était un moine-ermite, fondateur de l'ordre des Camaldules (branche autonome de l'ordre de saint Benoît), le dernier des pères du désert, d'abord célébré le 7 février (jour de la translation de ses reliques), puis plus récemment le 19 juin (jour de sa mort), selon le calendrier romain promulgué en 1969. Il est le saint patron des personnes souffrant de troubles psychiques.

Romuald naquit en 951 dans la famille des Honesti, ducs de Ravenne et grandit dans le confort, le goût des plaisirs, la vie facile de son milieu aristocrate.

Il demeurait inconsolable d'avoir été témoin du meurtre de l'adversaire de son père, Serge, lors d'un duel. Pour expier, il prit l'habit bénédictin dans le monastère d'Appolinaire-in-Classe où il resta pendant trois ans. Là, des religieux jaloux de sa conduire exemplaire complotèrent de le faire mourir. Averti par un des complices, il se retira dans la solitude, non loin de Venise, auprès d'un ermite nommé Marin et y passa trois ans.

En 978, Romuald et Marin accompagnèrent en France le doge de Venise Pierre Orseolo. Il vécut dans la solitude, près de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa. Romuald apprenant que son père, qui s'était fait religieux, songeait à retourner dans le monde, voulut alors quitter Cuxa pour retourner en Italie afin de l'en dissuader. Apprenant le départ prochain de Romuald, les habitants qui le considéraient déjà comme saint, prirent la décision de le faire assassiner, afin de garder son corps près d'eux. Romuald se doutant du funeste dessein qu'on lui réservait se fit sur l'instant passer pour fou et les protagonistes de son assassinat ne voyant plus en lui qu'un être dénué de raison, le laissèrent partir.

Très vite, il décida de réformer l'ordre de Saint-Benoît et reprit la route, parcourant l'Italie, la France, la Hongrie, la Pologne etc. Il fonda, en 1012 à Camaldoli (d'où le nom de Camaldules), un monastère d’un type nouveau où la vie commune alliant travail et offices bénédictins se conjuguait avec l’érémitisme ; les moines abandonnèrent l’habit noir pour l’habit blanc et portèrent la barbe pleine. Bien d'autres monastères camaldules verront le jour à travers l'Europe du vivant de Romuald et plus tard à travers le monde.

Les plus grands, les plus puissants, lui rendaient visite, lui demandaient conseil, se confiaient à lui et se convertissaient, se dépouillant de toutes leurs richesses pour marcher dans les pas de leur guide. Romuald refusait systématiquement titres et honneurs, allant parfois jusqu'à simuler la folie pour s'en dégager et conserver une vie ascétique.

Souvent, en célébrant la messe, il éclatait en sanglots, ce qui dénote à quel point ce serviteur de Dieu était un homme libre et aimant. C'est précisément cet esprit de liberté qui se reconnaît dans l'enseignement de Romuald, dans ses conseils si simples et si discrets, générateurs de paix et de joie, qui rappellent les préceptes des pères du désert.

On retient aussi son immense bonté à l'égard des pauvres, des méprisés de la vie, des animaux de toutes espèces qui venaient librement à lui. Dans bon nombres de manuscrits camaldules, on peut encore lire que l'ermite Romuald considérait que les animaux méritaient tout autant d'être soignés que les hommes et c'est ainsi qu'il pansait tant les plaies de ses semblables que celles des animaux qu'il recueillait dans sa cellule.

On se souvient enfin de cette phrase du saint qui s'écriait dans la joie de son cœur : « Ô cher Jésus, ô mon bien-aimé, mon doux miel, mon ineffable désir, douceur des saints, suavité des anges ! »

Comme il l’avait prédit vingt ans plus tôt à ses frères, il vint mourir au monastère de Val di Castro le 19 juin 1027. Il y eut tant de miracles sur sa tombe, où son corps était resté intact, qu’il fut canonisé en 1032.

Son sarcophage est visible en l'église Saint-Romuald (chiesa di San Romualdo) de Fabriano où ses reliques ont été translatées le 7 février 1481.

Il eut comme premier biographe son disciple saint Pierre Damien (Vita Romualdi (1042)), puis Louis-Albert Lassus (Saint Romuald de Ravenne, l'Ermite Prophète Edition Sainte Madeleine (1991)).