Rocher de Saint-Guiral

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Le rocher de Saint-Guiral est un lieu de pèlerinage en Cévennes pour la pentecôte.

Sommaire

[modifier] Localisation

Saint Guiral est le nom d'un dôme rocheux granitique 1366 m d'altitude, situé dans le Parc national des Cévennes, aux confins des communes d'Arrigas et de Dourbies, 20 km, au sud-ouest du Mont Aigoual. Par beau temps, on aperçoit la Méditerranée. Sans doute lieu de culte pré-chrétien (il y a été découvert des poteries), le site a été christianisé à l'aide d'une légende tout à fait charmante. En voici les principaux éléments.

[modifier] La légende de Saint-Guiral, Saint-Alban et Saint-Loup

Au temps des croisades, trois jeunes chevaliers de la Maison de Roquefeuil (cf. Maison de Roquefeuil-Blanquefort), Guiral, Loup et Alban, étaient également épris de la belle Irène, fille du seigneur de Rogues (village du causse de Blandas). Pour les départager, celle-ci leur fit promettre de partir combattre en terre sainte : celui des chevaliers qui aurait fait montre de la plus grande prouesse deviendrait son époux.

Les années passèrent et, lorsque les trois chevaliers revinrent forts de leurs exploits glorieux et pleins d'expérience et de sagesse, la belle venait juste de mourir. Un troubadour qui passait au château de Rogues lui avait en effet appris la fausse nouvelle de leur mort : Irène n'avait pu supporter un tel chagrin.

Que dire alors de celui des trois preux ? Pour conjurer leur peine, ils résolurent de donner leur vie à Dieu en se faisant ermites. Loup monta sur le pic Saint Loup, à l'entrée de Montpellier; Alban sur mont Saint Alban, à proximité de Nant (Aveyron); Guiral sur le rocher de Saint Guiral, déjà situé. Chaque lundi de Pentecôte, les trois frères allumaient de grands feux au sommet de leurs promontoires naturels : ainsi, de loin en loin, ils pouvaient s'assurer de la survie de chacun. Les feux s'éteignirent l'un après l'autre et Guiral mourut le dernier.

Depuis cette époque, tous les lundis de Pentecôte, les paroissiens d'Arrigas, Alzon, Dourbies, Sauclières et Saint-Jean-du-Bruel se rendent en pèlerinage au pied du rocher pour y entendre la messe. Les paroissiens d'Arrigas s'y rendaient autrefois à pied, en montant à travers la montagne, par le col du Villaret, puis en suivant la crête jusqu'au col des tempêtes, via Saint Guiral (4 à 5 heures de marche). Après l'office les bergers cueillent des renoncules, à proximité du tombeau de Saint Guiral (en fait, un dolmen) : suspendues dans les bergeries, elles sont sensées protéger les troupeaux.

[modifier] Le pèlerinage

Abandonné à la fin des années soixante, le pèlerinage vient d'être rétabli à l'initiative des sociétés de chasse des communes concenées. Il est à noter par ailleurs qu'un tableau représentant Saint Guiral est accroché dans l'église d'Arrigas. Réalisé par un notaire de Saint-Jean-de-Bruel au siècle dernier, il ne présente guère d'intérêt esthétique, mais les habitants d'Arrigas y sont sentimentalement très attachés. Sa restauration a été envisagée conjointement par l'association paroissiale et par la municipalité.

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