Roberto D'Orazio

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Roberto D'Orazio est un célèbre syndicaliste et personnalité politique belge, ouvrier modeste d'origine italienne, fils de travailleur immigré.

Délégué principal du syndicat socialiste (Fédération générale du travail de Belgique), il fut un des leaders de la lutte pour le maintien de l'activité au sein des Forges de Clabecq, à la suite de la décision de faillite des forges prononcée en décembre 1996.

Devenant rapidement célèbre grâce à ses talents d'orateurs et à ses capacités de leader d'hommes, Roberto d'Orazio mènera le combat des ouvriers des Forges. Celui-ci se traduira notamment par une grande manifestion nationale (la marche pour l'emploi) organisée le 2 février 1997 et ayant rassemblé près de 70 000 personnes (chiffre important pour la Belgique).

Considéré comme un grand leader syndicaliste par certains, Roberto d'Orazio est également un personnage controversé. En particulier, certains lui reprochent les altercations violentes qui ont ponctué la lutte pour la reprise de l'activité aux Forges de Clabecq.

Une semaine après la manifestation nationale, le curateur nommé par la justice à la suite de la déclaration de faillite (Alain Zenner) sera, en effet, la victime d'une agression de la part de plusieurs ouvriers. Les avis divergent quant à l'importance réelle de l'agression : véritable ratonnade pour certains, l'action se limita, pour d'autres, à quelques claques. Alain Zenner apparaitra le visage ensanglanté devant les caméras de télévision qu'il a lui-même convié. Certains ont cependant souligné que cette agression n'était qu'une réponse à la violence dont les ouvriers eux-même avaient été victimes, à la suite du refus de payer leur dernier salaire. Roberto d'Orazio n'a pas été personnellement impliqué dans cet incident même s'il a refusé de condamner les auteurs des actes.

Fin mars 1997, les ouvriers de Clabecq décident de bloquer l'autoroute E19 (Bruxelles-Paris), à hauteur de Wauthier-Braine, située à quelques kilomètres de l'usine. Il entendent ainsi protester contre l'absence d'avancée dans leurs revendications. La police tente alors d'intervenir pour bloquer le passage des ouvriers ; ceux-ci réagissent en forcant le passage avec des bulldozers. Filmée par des hélicoptères, cette scène sera diffusé par toutes les télévisions et accentuera la polémique autour de la lutte aux Forges de Clabecq.

Pour certains, ces épisodes révèlent la vraie nature de Roberto D'Orazio, accusé de mener ce combat uniquement dans le but de déstabiliser par tous les moyens la société bourgeoise et révolutionner le système économique sans ce soucier du sort des travailleurs de Clabecq. Pour d'autres, ces épisodes démontrent l'intégrité de Roberto D'Orazio considéré comme un des seuls syndicalistes à défendre réellement les travailleurs face à une hiérarchie syndicale considérée comme trop conciliante.

De plus en plus isolé de la hiérarchie syndicale, Roberto D'Orazio sera exclu des négociations menées avec le monde politique pour la reprise des Forges. Finalement, les Forges de Clabecq seront rachetées par l'entreprise Duferco et l'activité y reprendra en 1998. Roberto D'Orazio et l'ensemble des membres de la délégation syndicale figureront parmi le personnel licencié et Roberto D'Orazio sera, par la suite, exclu du syndicat avec plusieurs de ses camarades.

Par la suite, Roberto D'Orazio a été poursuivi avec 12 autres membres de la délégation des Forges de Clabecq sur base des actions menées durant le combat pour la reprise des Forges. Largement médiatisé sous l'appellation du « procès des 13 de Clabecq », le procès s'est finalement cloturé en 2002.

Le procès portait notamment sur les actes commis lors du blocage de l'autoroute située non loin des Forges (cf. ci-dessus) ainsi que sur l'agression du curateur, Alain Zenner. Après des années de procédure, la Cour d'appel a prononcé un non-lieu pour 9 des accusés et une suspension du prononcé de la condamnation pour les 4 autres prévenus. Cette décision a été considérée comme une défaite pour l'accusation et a été interprétée par certains comme une condamnation de la répression policière lors du combat pour la défense des Forges.

Au niveau politique, après l'échec relatif de sa liste « Debout », D'Orazio s'est quelque peu éclipsé de la scène politique belge.

Cependant, il a récemment déclaré accepter de servir de porte-parole au Comité pour une Autre Politique lors de la campagne électorale des législatives de Juin 2007. Son parti n'a cependant fait un score que très modeste.

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