Robert Bothereau

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Robert Bothereau, né à Baule (Loiret) le 22 février 1901 et mort à Orléans (Loiret) le 31 mai 1985, est un syndicaliste et résistant français.

Sommaire

[modifier] les débuts

Fils d’un artisan tonnelier, Robert Bothereau est né à Baule (Loiret), le 22 février 1901. Ajusteur mécanicien de profession, il travaille d'abord dans la commune voisine de Meung-sur-Loire, où il adhère dès 1919 au Syndicat confédéré des Métaux CGT. Il est ensuite embauché au parc automobile des établissements militaires d'Orléans. À moins de trente ans, il est élu Secrétaire de la Bourse du travail d'Orléans, puis de l’Union Départementale du Loiret. Son travail acharné, ses qualités personnelles, notamment d’organisateur, lui permettent de développer rapidement l’Union Départementale et le font remarquer de Léon Jouhaux et du Bureau confédéral qu’il intègre en 1933.

Ses engagements syndicaux et républicains et son sens de l'organisation lui permettent de prendre une stature nationale. D'abord, en 1939, avec Léon Jouhaux, il appelle la CGT à dénoncer le Pacte germano-soviétique (ce qui provoquera la deuxième scission de la Confédération, puisque les dirigeants communistes s'y refusent et seront dès lors exclus).

[modifier] la guerre

Pendant l'Occupation, Bothereau dénonce la Charte du Travail imposée par Pétain (1940) ; il reconstitue dans la clandestinité une structure de la CGT dissoute par le régime de Vichy ; il crée un réseau de Résistance dans sa région d'origine de Beaugency (ce qui lui vaut la Légion d'honneur et la Médaille de la Résistance). Avec l'entrée des communistes dans la Résistance en 1941, un rapprochement des deux tendances de la CGT est de nouveau possible : en 1943 Bothereau est à l'origine avec Louis Saillant des Accords du Perreux et crée le journal clandestin "Résistance ouvrière" qui se veut alors unitaire: « Nous pouvons avoir des divergences de doctrine, de méthode et d'idéal avec d'autres camarades. Nous respectons toutes les opinions (...) On ne créera pas l'Unité française sans l'Unité ouvrière. » La générosité de cette proclamation se heurte pourtant rapidement à la réalité, au lendemain de la guerre, de jour en jour plus évidente, de la stratégie de noyautage de tous les rouages de l'appareil syndical par l'appareil stalinien.

[modifier] Force Ouvrière

En septembre 1944, Bothereau est membre du Bureau confédéral de la CGT réunifiée, mais farouche défenseur de la Charte d'Amiens et contre la mainmise du PCF sur la CGT qu'il avait contribué à réunifier, il rassemble les tendances non-communistes en 1945 autour de son journal "Résistance ouvrière" - qu'il rebaptise "Force ouvrière" - et en 1946 dans le groupe des Amis de Force Ouvrière.

En décembre 1947, il quitte la CGT avec Jouhaux et trois autres membres du bureau, pour créer une confédération syndicale libre et indépendante, restaurant à la fois l’esprit de l’ancienne CGT et la tradition du syndicalisme indépendant. Au congrès constitutif de la CGT-FO, en avril 1948, il devient le premier Secrétaire général de la nouvelle confédération.

En novembre 1963, il quitte volontairement son poste, organise sa succession - André Bergeron lui succède - et prend soin de ne pas prendre parti dans la vie interne de la nouvelle direction de la confédération.

Robert Bothereau est alors appelé à occuper plusieurs fonctions importantes : conseiller général de la Banque de France (1963 à 1973), conseiller d'Etat en service extraordinaire (1964 à 1967). A ce titre, il représente la France auprès de l' Organisation Internationale du Travail.

Au cours des années 1970, Robert Bothereau se retire à Beaugency. Il meurt à Orléans le 31 mai 1985.


Précédé par
Léon Jouhaux en tant que président
Secrétaire général de la CGT-FO
Suivi par
André Bergeron

[modifier] Bibliographie

  • Robert Botherau, Le Syndicalisme Français, Presse universitaire de France, coll. Que sais-je, n°180, 1946
  • Robert Botherau, "Le syndicalisme dans la tourmente (1940-45)", CGT-FO Informations, 1973
  • La Naissance de Force ouvrière : autour de Robert Bothereau (sous la dir. de Michel Dreyfus, Gérard Gautron et Jean-Louis Robert), Presses universitaires de Rennes, 2003.

[modifier] Liens externes