Rig-Veda

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Manuscrit du Rig Veda en devanagari (début du XIXe siècle)
Manuscrit du Rig Veda en devanagari (début du XIXe siècle)

Le Rig-Veda (ऋग्वेदः en sanskrit) est le plus ancien des textes hindous appelés Vedas. Il est dédié principalement au dieu Agni, le feu et prêtre sacré. Ses hymnes aux divinités des libations et des éléments sont issus des rishis.

Sommaire

[modifier] Quatre parties

Il est, comme chacun des trois autres Veda (Yajur-Veda, Sama-Veda et Atarva-Veda), divisé en quatre parties :

  • Samhita : contient les mantras et les hymnes ;
  • Brahmana : les textes liturgiques et de rituel ;
  • Aranyaka : la section théologique ;
  • Upanishad : la section spéculative.

La masse considérable des textes védiques est divisée en quatre corpus correspondant, au moins en théorie, à diverses spécialisations liturgiques : le chant (Sama-Veda), l’ordinaire du culte (Yajur-Veda), la magie (Atharva-Veda), la récitation solennelle (Rig-Veda).

Chacun de ces corpus se veut complet et comprend effectivement des parties en vers (nommés Samhitas, c’est-à-dire « collections »), des traités rituels, des commentaires exégétiques, des livres de sagesse, etc.

[modifier] Les Samhitas, ou les poèmes

Les sections les plus importantes, celles qui sont chargées de la plus grande efficacité spirituelle, sont les Samhitas où sont recueillis les poèmes : la poésie (chandas) est, en effet, un charme en elle-même. Or il se trouve que, par exemple, la majorité des stances figurant dans le Yajur-Veda sont issues de la Samhita du Rig-Veda (Rgveda), qui apparaît ainsi comme le cœur de la révélation védique.

La Rigveda-Samhita (ou Riksamhita ; ou, par abréviation, Rig-Veda) se présente comme un recueil de 1028 hymnes (sukta : « chose bien dite ») groupant au total un peu plus de mille stances (rc, mot qu’on retrouve dans rgveda).

Chaque poème est dédié soit à un dieu (Indra, Agni, Varuna...), soit aux dieux jumeaux que sont les A’svins, parfois à plusieurs divinités (on y rencontre des hymnes « à tous les dieux »).

Il existe également un petit nombre de ballades et quelques poèmes spéculatifs (cosmogonies, louange de la Parole divine, de la Concorde entre les hommes).

Les mètres utilisés sont relativement nombreux, les plus courants étant l’anu’stubh (stance de quatre vers octosyllabiques), la trishtubh (quatre vers hendécasyllabiques) et la gayatri (trois vers octosyllabiques), dont on dit qu’elle est sacrée entre toutes (sans doute parce que la prière initiatique dite savitri, « l’incitatrice », est une gayatri extraite d’un hymne au Soleil du Rig-Veda).

[modifier] Origine

Aux yeux des hindous, le Rig-Veda est « non humain » : il existe de toute éternité et, au début de chaque cycle cosmique, il est révélé aux hommes de façon miraculeuse. Ceux qui reçoivent cette révélation, sous la forme de « visions », sont appelés rishis (rsi). La Samhita du Rig-Veda donne les noms de quelques-uns d’entre eux, tels Vishvamitra, Uddalaka, Gritsamada, Atri, Vasi’stha, Bhrigu. Mais ces personnages sont mythiques, et la tradition les présente comme des demi-dieux vivant hors du temps et de l’espace.

Le problème de la datation des hymnes n’est pas moins difficile : ces textes sont rédigés en un sanskrit très archaïque que la comparaison philologique avec les autres langues indo-européennes invite à situer au début du IIe  millénaire av. J.-C. ; toutefois, certaines strophes peuvent avoir été composées bien avant, tandis que beaucoup d’autres datent du Ie  millénaire av. J.-C.. La compilation définitive a dû se faire vers l’an 1000, car le canon était déjà clos au moment de l’apparition du bouddhisme (VIe siècle av. J.-C.).

[modifier] Usages et interprétations

Bien que ces hymnes aient une destination exclusivement liturgique (il s’agit d’une littérature de techniciens du culte), ils ne manquent pas de valeur poétique : ferveur religieuse, hardiesse de la pensée et de l’expression, richesse du vocabulaire contribuent à retenir l’attention du lecteur malgré la monotonie de ces mille cantiques, qui sont tous de facture semblable et célèbrent uniformément les vertus divines.

Rappelons enfin que les hymnes ne sont pas tout le Rig-Veda, mais seulement la Samhita de ce corpus, lequel comprend aussi, comme il est de règle, des traités rituels (Kalpa-Sutras), tels ceux de l’école shankhayana, des Brahmanas (commentaires exégétiques), par exemple, l’Aitaréya-Brahmana et le Kau’sitaky-Brahmana, des Aranyakas et des Upanisads (ainsi, l’Aitaréya-Upanisad et la Kausitaky-Upanisad).

[modifier] Bibliographie

  • Louis Renou. Études Védiques et Paninéennes. 1955-1969.
  • Sayana (14th century), ed. Müller 1849-75
  • Sri Aurobindo: Hymns of the Mystic Fire (Commentary on the Rig Veda), Lotus Press, Twin Lakes, Wisconsin ISBN 0-914955-22-5
  • Talageri, Shrikant: The Rigveda: A Historical Analysis, ISBN 81-7742-010-0 [1]
  • Lal, B.B. 2005. The Homeland of the Aryans. Evidence of Rigvedic Flora and Fauna & Archaeology, New Delhi, Aryan Books International.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes