Ricardo de la Cierva

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Ricardo de la Cierva y de Hoces (Madrid, Espagne; 9 novembre 1926) est un historien et un homme politique espagnol, spécialiste de l'histoire contemporaine espagnole, député de 1977 à 1979 aux Cortès pour la circonscription de Murcie au moment de la transition démocratique espagnole puis sénateur sous les couleurs de l'Unión de Centro Democrático et brièvement ministre de la culture de janvier à septembre 1980 dans le gouvernement d'Adolfo Suárez.

Sommaire

[modifier] Biographie

Ricardo de la Cierva est le petit fils de Juan de la Cierva y Peñafiel, ministre du roi Alphonse XIII. Son oncle, Juan de la Cierva, a été l'inventeur de l'autogyre. Quant à son père, il a été assassiné durant le massacre de Paracuellos durant la Guerre d'Espagne.

Il obtint plusieurs doctorats : en chimie, en philosophie et en lettre, puis occupa plusieurs postes :

  • membre du cabinet d'études sur l'Histoire du Ministère espagnol du tourisme et de l'information durant le régime franquiste,
  • professeur à l'université de Madrid et à l'Ecole des diplomates,
  • président de l'Institut National du Livre espagnol en 1973,
  • directeur général de la culture populaire (1974-1975),
  • parlementaire aux Cortès (1977-1980)
  • ministre de la Culture du roi Juan Carlos durant la transition démocratique, de janvier à septembre 1980.

[modifier] Polémique

Ricardo de la Cierva a rejoint l'alliance populaire de Manuel Fraga en 1982. Il est conservateur et se présente lui-même comme un fervent catholique, un espagnol traditionnaliste, anticommuniste, antimarxiste et antimaçonnique et affirme sa fidélité constante au régime de Franco tout en se déclarant capable de discernement [1].

Selon Julio Arostegui, professeur d’histoire contemporaine à l’université Complutense de Madrid et adversaire de Ricardo de la Cierva, la notoriété de ce dernier, qui a commencé à travailler à la fin des années 1960 sous le régime de Franco, a plus récemment bénéficié de l’arrivée au pouvoir du Parti Populaire de José-Maria Aznar en 1996, qui « développait des arguments que l’on pensait définitivement oubliés, y compris à propos de la justification de la guerre, ainsi qu’une littérature défendant la thèse des deux Espagne en lutte et dans laquelle la légitimité se situait dans le camp des insurgés », Ricardo de la Cierva étant, selon Julio Arostegui, l'un des principaux producteurs « de ce type de littérature pseudo-historique » [2].

Pour l'écrivain Arnaud Imatz, proche de la Nouvelle droite, « Ricardo de la Cierva est un témoin et un historien incontournable. En tant que député au Cortés et ministre de la Culture du gourvernement de L'Union du centre démocratique d'Adolfo Suarez, il a contribué activement à la transition démocratique. Banni par ses adversaires, redouté pour ses talents de polémiste, il est néanmoins reconnu pour l'abondance de ses sources et la rigueur de ses travaux. »[3].

Enfin pour l'universitaire et historien Bartolomé Bennassar, analysant le travail des différents biographes du général Franco et du franquisme, qu'ils aient été pro ou anti-franquiste, il observe que Ricardo de la Cierva, tout en ayant des « sympathies franquistes certaines » a réalisé, dans son travail d'historien un « effort notable d'objectivité » [4].

[modifier] Bibliographie

  • Bibliografía general sobre la guerra de España (1968)
  • Historia de la Guerra Civil Española (1969)
  • Francisco Franco, un siglo de España (1973)
  • Carrillo miente (1994)
  • Historia total de España (1997), réédition en 2006)
  • Los signos del anticristo (1999)
  • Vida y amores de Isabel II (1999)
  • La palabra perdida: Constituciones y rituales de la masonería (1999)
  • El 18 de Julio no fue un golpe militar fascista (2000)
  • La otra vida de Alfonso XII (2000)
  • La otra vida de Alfonso XIII (2000)
  • Media Nación no se resigna a morir: Los documentos perdidos del Frente Popular (2002)
  • Secretos de la historia (2003)
  • Historia actualizada de la segunda república y la guerra de España 1931-1939 (2003), 1200 pages.
  • Hijos de la Gloria y la Mentira (T.I): Los vascos entre España y la Antiespaña (2004)
  • Hijos de la Gloria y la Mentira (T.II): Euskadi en el siglo XX (2005)
  • Hijos de la Gloria y la Mentira (T.III): El Clerical- nacionalismo (2005)

[modifier] Notes et références

  1. "un claro anticomunista, antimarxista y antimasónico, y desde luego porque soy católico, español y tradicional en el sentido correcto del término" (...) "siempre he defendido al General Franco, y su régimen y los principios del 18 de Julio, pero también era capaz de ver los errores que había dentro y de decírselos al propio Franco"
  2. Julio Arostegui, « La mémoire de la guerre civile et du franquisme dans l’Espagne démocratique », Vingtième siècle, 74, avril-juin 2002, p. 41 n.1 (ISBN 2724629183) ; voir aussi du même auteur « La guerra de Don Ricardo y otras guerras », Hispania, 196, LVII/2, 1997.
  3. Arnaud Imatz, entretien avec Ricardo de la Cierva, La_Nouvelle_Revue_d'Histoire, juillet 2006.
  4. Bartolomé Bennassar, Franco, librairie académique, Perrin, 1995, p 14 (ISBN 2-262-01025-0)

[modifier] Voir aussi

Site consacré à Ricardo de la Cierva

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