René Courtin
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
René Courtin (1900-1964) économiste français, ancien résistant.
Sommaire |
[modifier] La Résistance
René Courtin a d'abord été professeur d'université à Montpellier de 1930 à 1942. Il fut des professeurs protestants qui refusèrent de prêter un serment de fidélité au régime de Vichy. Révoqué, il entre dans la Résistance où il devient expert au Comité général d'études. A ce titre il est l'un des principaux rédacteurs du "Rapport sur la politique économique d'après guerre" édité clandestinement à Paris en 1943 [1]. Il fait parti du Gouvernement insurrectionel de Paris (20 août 1944). A la Libération il devient professeur à la Faculté de droit de Paris. Il a également participé à la fondation du journal Le Monde avant de s'en détacher.
[modifier] Courtin et le Rapport sur la politique économique d'après-guerre
Ce rapport a été rédigé dans le cadre du comité général d'études (CGE) qui réunissait : François de Menthon, Paul Bastid, Robert Lacoste Alexandre Parodi, Pierre-Henri Teitgen et René Courtin. Ce dernier sous le nom de code Economicus le rédigea avec Teitgen et de Menthon [2] avec une volonté de « faire la synthèse de l'économie politique néo-libérale et de l'idéalisme de la Résistance » [3]. Plusieurs points importants :
- d'une enquête effectuée il s'avérait que si les ingénieurs, les fonctionnaires et les dirigeants syndicaux étaient pour le dirigisme, les petits patrons, les artisans et les agriculteurs désiraient un retour à l'économie de marché[4]
- Courtin n'aimait pas les institutions corporatives aux quelles il reprochait de faire obstacle à la concurrence [5]
- « Il envisageait de bâtir en France ce qu'il appelait une "économie progressive" dont les moyens seraient le retour au marché, la liberté économique et le libre-échange »[6]. Il s'en prenait aux pratiques restrictives des années trente qui avaient brisé l'élan des années vingt et fustigeait le malthusianisme de cette période.
- l'agriculture devait cesser d'être la base de l'économie française, le niveau des salaires devait s'élever en fonction de la productivité
- la clé du développement passait par l'investissement. « Courtin concevait la direction de l'économie de manière keynésienne, c'est-à-dire comme un ajustement indirect du marché par des actions sur la fiscalité, sur les salaires, sur les prix et sur la masse monétaire »[7].
Le fait que moitié des secrétaires généraux qui faisaient fonction de ministres provisoires en août 1944 viennent de ce groupe d'experts a permis à leur idée de marquer profondément la politique suivie par la suite. (Courtin aux finances, Lacoste à la Production industrielle, Teitgen à l'information et de Menthon à la justice)[8]
[modifier] L'aprés-guerre
En 1947, il est l'un des fondateurs du Mouvement Européen et a été longtemps le président du Mouvement Européen-France. Attaché à la solidarité atlantique, " il a aussi voulu une Europe autonome, capable de jouer dans cette solidarité le rôle d'un partenaire authentique, et non d'un satellite" [9].
Libéral convaincu, disciple au niveau économique de Clément Colson et de Charles Rist il critiqua Keynes car il redoutait un manque de rigueur et de prudence dans les politiques menées[10]. Pour Richard Arena[11] son libéralisme s'avère bien tempéré, par contraste avec celui de Louis Baudin ou de Charles Rist
[modifier] Lien externe
[modifier] Notes
[modifier] Oeuvre
- Courtin René,1949, "French Views on European Union", International Affairs, Vol.25, No.1
- Courtin René, 1963, L'Europe de l'Atlantique à l'Oural, Esprit nouveau.
- Daniel Villey, 1964, "l'Oeuvre", Revue d'économie politique n°6. Cet article consacré à l'oeuvre de René Courtin fait partie d'une série d'articles publiés à sa mort par la Revue d'économie politique qu'il a longtemps dirigé.
[modifier] Bibliographie
- Richard Arena, 2000, "Les économistes français en 1950", Revue économique, vol.51, N°5.
- Claude Gruson, 1964, "René Courtin 1900-1964", Revue de l'Institut International de Statistique.
- André Philip, 1964, Le résistant, l'européen, le protestant, Revue d'économie politique n°6
- Kuisel Richard F., 1981, Le capitalisme et l'Etat en France, Gallimard édition utilisée 1984.